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Liban - Conférence

La France dans une situation « inextricable » en Syrie, relève Alain Marsaud

Le député des Français de l’étranger, a donné hier une conférence de presse à la Résidence des Pins à l’issue d’une brève visite à Beyrouth.

Alain Marsaud : « La France, par sa politique active contre le régime de Bachar el-Assad, a perdu l’opportunité de jouer son rôle d’arbitre. »

Député de la dixième circonscription des Français de l’étranger et président du groupe de travail parlementaire sur la situation en Syrie depuis près de sept mois, Alain Marsaud est venu à Beyrouth pour constater de lui-même comment la situation dans la région et notamment en Syrie était perçue par les Libanais.
À l’issue de cette visite, le député UMP a donné une conférence de presse au cours de laquelle il s’est une fois de plus inscrit en faux contre la volonté du gouvernement français de soutenir la rébellion syrienne. Ancien chef du Service central de lutte antiterroriste, Alain Marsaud n’a jamais eu comme intention de favoriser le maintien du « système Assad ». Il s’interroge cependant sur la cohérence d’une politique française qui « soutiendrait à Damas les islamistes qu’elle combat à Tombouctou ». Par ailleurs, il a estimé que lever l’embargo sur les armes à destination de l’opposition en Syrie comme le suggéraient à Bruxelles le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron le 13 mars dernier reviendrait à armer une rébellion dont on méconnaît la couleur. « C’est prendre le risque de tomber de Charybde en Scylla », a-t-il affirmé.
Partisan d’une « solution politique », il a dit espérer plus de résultats de la diplomatie russe que d’une quelconque action de la France. Celle-ci, « par sa prise de position contre le régime de Bachar el-Assad, a perdu l’opportunité de jouer son rôle d’arbitre », a regretté le parlementaire français.
Déjà clairement opposé à l’intervention française en Libye en 2011, une intervention armée des puissances étrangères en Syrie lui semble irréalisable. Il a précisé hier que « les soupçons sur l’utilisation d’armes chimiques, d’un côté comme de l’autre, ne fait qu’ajouter à la complexité de la situation ». Enclin à constater comme le président des États-Unis, Barack Obama, qu’une « ligne rouge » serait franchie dans le cas de preuve formelle d’utilisation de telles armes, il a considéré qu’une intervention armée n’est quand même pas envisageable de ce fait. « La situation de la France en Syrie reste inextricable. Je n’ai pas de solution miracle », a-t-il encore affirmé.

Insécurité croissante
des Franco-Libanais
La conférence de presse a été également l’occasion pour Alain Marsaud d’exprimer ses inquiétudes concernant la sécurité des Français à l’étranger à l’heure où el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) exhorte les musulmans du monde entier à les prendre pour cible. « Je suis en alerte », a concédé le député. Mais il n’en demeure pas moins qu’il n’a pas appelé, en Syrie comme ailleurs, à un départ des Français rappelant que « celui–ci est souvent définitif ou synonyme d’une liquidation de leurs biens matériels ». Bien que membre de l’opposition au gouvernement Ayrault, il a dénoncé formellement les menaces proférées par el-Qaëda contre les Français à la suite de l’engagement français au Mali qu’il juge « exemplaire ».
Alain Marsaud s’est montré tout aussi soucieux des retombées de la crise syrienne sur le Liban. Accompagné de sa suppléante Fabienne Blineau-Abiramia, il a rencontré des responsables politiques libanais de tous horizons lors de son séjour. Il s’est ainsi entretenu avec le Premier ministre désigné Tamman Salam ainsi qu’avec des représentants du 8 Mars et du 14 Mars. Il a pu constater que les avis étaient « partagés ». Alain Marsaud a relevé à ce propos que si le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, voit dans les récents raids contre la Syrie « une action menée en accord avec les Américains », les autres formations politiques lui ont présenté d’autres opinions sur le sujet. Mobilisant la « proximité de cœur et d’esprit » de la France avec les Libanais, le député français a fait part de ses inquiétudes sur de possibles répercussions du conflit syrien sur le pays du Cèdre, alors que « l’arrivée massive des réfugiés au Liban crée déjà d’immenses difficultés ».
Député de la dixième circonscription des Français de l’étranger et président du groupe de travail parlementaire sur la situation en Syrie depuis près de sept mois, Alain Marsaud est venu à Beyrouth pour constater de lui-même comment la situation dans la région et notamment en Syrie était perçue par les Libanais.À l’issue de cette visite, le député UMP a donné une conférence...

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