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À La Une - Eclairage

"Avec ses frappes, Israël ne s'attaque pas à Assad mais au Hezbollah et à l'Iran"

Pour des analystes, la nouvelle ligne dure israélienne comprend un risque de dérapage vers un conflit régional, même si ce risque est limité.

Parallèlement aux frappes qui lui sont attribuées en Syrie ces derniers jours, l'armée israélienne a déployé deux batteries antimissiles Iron Dome "dans le nord d'Israël", à la frontière avec le Liban, "afin de répondre à toute éventualité", selon des responsables. AFP PHOTO/AHMAD GHARABLI

En ciblant en Syrie des armes apparemment destinées au Hezbollah, Israël a lancé un signal à Téhéran et Damas pour les avertir qu'il n'accepterait pas un transfert d'armements au puissant mouvement chiite libanais, estiment les commentateurs israéliens.

 

"Chaque fois que des informations parviendront à Israël sur le transfert de missiles ou d'armements de Syrie au Liban (à destination du Hezbollah), ils seront attaqués", a affirmé à l'AFP un responsable israélien sous couvert de l'anonymat, confirmant des raids israéliens en 48 heures en Syrie.

 

La dernière attaque, dimanche avant l'aube, a visé des missiles iraniens destinés au Hezbollah, au nord de Damas, tout près du site d'une frappe aérienne israélienne que l'Etat hébreu avait implicitement confirmée en janvier, a précisé ce responsable. Lors d'un autre raid, tôt vendredi matin, l'aviation israélienne a aussi visé à proximité de l'aéroport de Damas des missiles à destination du Hezbollah, un allié du régime de Bachar al-Assad et de l'Iran, selon des sources concordantes. Les attaques n'ont pas été confirmées officiellement par Israël.

 

"Nous voulons nous assurer que le Hezbollah ne profite pas du chaos syrien pour se renforcer et tenter de nous entraîner dans un conflit dans lequel nous enregistrerions des pertes comme cela a été le cas dans le passé car nous n'avions pas agi à temps pour contrer ses capacités", a toutefois expliqué le député Tzahi Hanegbi.

Ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu faisait allusion notamment à la guerre en 2006 entre le Hezbollah et Israël qui n'avait pas alors réussi à vaincre la résistance du mouvement chiite.

 

Le 30 avril, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prévenu que son mouvement et l'Iran ne permettraient pas la chute du régime Assad. Et dimanche, un commandant iranien a dit que l'Iran était prêt à "entraîner" l'armée syrienne même si "celle-ci n'a pas besoin d'aide étrangère pour se défendre".

 

Pour les commentateurs israéliens, les frappes israéliennes en Syrie signalent clairement au Hezbollah que "les règles du jeu ont changé".

"Avec ses frappes Israël ne s'attaque pas à Assad mais au Hezbollah et à l'Iran (...) Israël change l'équation et dit: 'A partir de maintenant nous ne tolérerons plus ce qui a été toléré depuis 20 ans: le transfert d'armes au Hezbollah'", analyse Eyal Zisser, professeur d'histoire et spécialiste de la Syrie, à l'Université de Tel-Aviv.

"Israël profite de la situation créée par la faiblesse d'Assad, qui a vraiment les mains liées en raison de la guerre civile en Syrie, pour empêcher dès qu'il le peut le transfert d'armes au Hezbollah", explique-t-il.

 

Pour l'allié américain, Israël a le droit de se défendre face à un tel transfert d'armes. "Les Israéliens, de manière justifiée, doivent se protéger contre le transfert d'armes sophistiquées à des organisations terroristes comme le Hezbollah (...) qui a dit de nombreuses fois qu'ils seraient prêts à attaquer (Israël) aussi loin que Tel-Aviv", a dit le président Barack Obama.

 

(Pour mémoire : Le Liban dans le piège syrien)

 

Mais la nouvelle ligne dure israélienne comprend un risque de dérapage vers un conflit régional, même si ce risque est limité, avertissent les experts.

L'armée israélienne a d'ailleurs déployé deux batteries antimissiles Iron Dome "dans le nord d'Israël", à la frontière avec le Liban et "l'armée de l'air est en état d'alerte très élevé", inédit depuis des années, "afin de répondre à toute éventualité", selon des responsables. Et M. Netanyahu a retardé son départ prévu pour la Chine dimanche soir en raison d'une réunion de son cabinet de sécurité, selon les médias.

 

Pour le général Giora Eiland, ex-chef de l'Agence de sécurité nationale, même si "nous ne sommes pas à la veille d'une guerre", la situation pourrait déraper rapidement.

"Assad avec tous ses problèmes ne peut pas entrer en guerre, mais il peut lancer des missiles vers Israël. Que se passera-t-il ensuite ? Peut-être tirons-nous un peu trop sur la corde", a-t-il dit.

Et d'ajouter: "Il est maintenant dans l'intérêt d'Israël d’accélérer la chute d'Assad, qui est soumis au chantage du Hezbollah et de l'Iran qui lui demandent de continuer à transférer des armes (au Hezbollah) en échange de leur soutien à son régime".

 

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commentaires (6)

Etant donné que les évènements se succèdent à des vitesses vertigineuses, de plus en plus, et que ce qu'on analyse et commente aujourd'hui, se basant sur ce qu'on entend et lit, est, peut-être, juste pour aujourd'hui mais faux pour demain, j'ai pris la décision de me donner des vacances indéfinies, ne voulant pas participer à exciter les sentiments et ou exacerber les instincts. Ma devise restant : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! pour le LIBAN ET LA RÉGION EN GÉNÉRAL... ET SOLUTION POLITIQUE ET EN DOUCEUR POUR LA SYRIE ! __ Je prie L'OLJ de publier Merci.

SAKR LOUBNAN

14 h 54, le 07 mai 2013

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Commentaires (6)

  • Etant donné que les évènements se succèdent à des vitesses vertigineuses, de plus en plus, et que ce qu'on analyse et commente aujourd'hui, se basant sur ce qu'on entend et lit, est, peut-être, juste pour aujourd'hui mais faux pour demain, j'ai pris la décision de me donner des vacances indéfinies, ne voulant pas participer à exciter les sentiments et ou exacerber les instincts. Ma devise restant : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! pour le LIBAN ET LA RÉGION EN GÉNÉRAL... ET SOLUTION POLITIQUE ET EN DOUCEUR POUR LA SYRIE ! __ Je prie L'OLJ de publier Merci.

    SAKR LOUBNAN

    14 h 54, le 07 mai 2013

  • Alors, fin de semaine, on s'attend a beaucoup de choses terrifiantes entre la formation du cabinet neutre de M. Salam, le speech de Sayyed Hassan Nasrallah, l'annulation du voyage de M. Natanyahu en Chine, les manoeuvres de la flotte americaine dans le golfe persique, etc... Pouvons-nous encore supporter une guerre, et regionale cette fois-ci?

    Michele Aoun

    11 h 56, le 07 mai 2013

  • Le fait même de vouloir attaquer (si on doit les croire!) le Hezb et l'Iran en les agressant en Syrie... C'est tout dire, NON?? Le Liban et hezb sont là, à 2 pas du territoire Palestinien qu'ils occupent, alors pourquoi aller chercher le Hezb ailleurs??? là où très probablement il n'y est point? Et pourquoi font-ils encore croire à leur peuple que le hezb transporte ses armes en missiles entiers sur la surface de la terre?? La vérité, c'est qu'ils ont la grosse pétoche et je crois qu'ils ont raison, la seule, de l'avoir.. car leurs hommes (les sio-arabes) sur le terrain sont en perte vertigineuse de vitesse et que le Lion blessé est plus terrible encore. Franchement, Je ne parierais pas 10 centimes sur leur future en paix et le future simplement du sionisme dans notre région. Les croisés y ont 2 siècles pour le comprendre, les chrétiens n'avait rien perdu de leur religion et lieux de culte mais l'agresseur avait été renvoyé d'où il était venu, ainsi sur la Palestine, un jour flottera un drapeau différent avec les hommes et des femme de toutes les religions dessous qui chercheront comme nous de pouvoir vivre ensemble sous les mêmes toit et droits en se respectant mutuellement.

    Ali Farhat

    15 h 40, le 06 mai 2013

  • Et dire qu'Israël fait tout ça pour garder les fermes de Sheeba....ca fait cher le moutons...

    M.V.

    12 h 54, le 06 mai 2013

  • C'est dur de se réveiller ignorant de la politique moyen-orientale...mdr!!!mais bon,les faits antérieurs sont là..;etb ils sont têtus.Mais il semble vrai qu'Israël craint plus que tout un nouveau renforcement de l'arsenal du Hezbollah,çà,c'est vrai...en fait,son "rêve" serait de voir le Hezbollah "liquidé" par les "arabes"...je crains fort pour nos voisins du Sud qu'il ne faille d'abord passer par la case cauchemar!

    GEDEON Christian

    12 h 47, le 06 mai 2013

  • Deux choses sont sures a present, la 1ere, evidente c'est qu'israel est complice des salafowahaboqatarialnoasraalqaida, et la 2eme elle a peur des forces de la resistance parce que ces dernieres sont entrain de l'emporter sur le terrain, de toute evidence. Donc la soi disant 'alliance' israelo/syrienne tant decriee du temps de la soi disant "paix" sur le Golan vole en eclats, prouvant que la Syrie agissait vraiment dans le sens de la resistance, mais c'etait pas facilement comprehensible par les ignorants de la politique moyen orientale, et que de l'aveu meme de eyal zisser en 2006 , la raclee est encore vivace dans les memoires, celle de 2013 ou plus tard sera encore plus impregnante.

    Jaber Kamel

    11 h 06, le 06 mai 2013

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