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Liban - L’éclairage

Téhéran ne veut pas rester à l’écart : Nasrallah a accéléré son intervention...

Les prises de position intempestives du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, continuent de faire couler beaucoup d’encre. Et posent bon nombre de questions. Ne serait-ce que sur l’avenir des accords ou autres ententes tacites qui faisaient l’unanimité parmi les factions politiques libanaises : Taëf (qui tient lieu de Constitution) ; la déclaration de Baabda (signée par les participants à la table de dialogue, dont Mohammad Raad représentant Hassan Nasrallah) ; la distanciation par rapport à la crise syrienne, adoptée par le gouvernement Mikati, etc.
Dans les milieux du 14 Mars, les propos de M. Nasrallah montrent l’étendue de son obéissance à l’Iran, même au détriment du Liban, et visent à dynamiter le concept de l’État et des institutions au profit de la moumanaa et de la « résistance ».


Cette intervention télévisée du patron du Hezbollah était initialement prévue le 9 mai et non pas le 30 avril. Les événements sur le terrain en Syrie, et notamment dans la région de Damas, l’ont précipitée. On notera également, comme à chaque fois qu’il entendait faire passer un message au monde extérieur, que Hassan Nasrallah a lu des notes posées devant lui. Davantage de preuves que cette intervention a été exigée par Téhéran, selon un ancien ministre, puisque l’Iran « semble avoir décidé de s’engager directement sur le terrain en Syrie et de porter secours à son seul allié dans la région ». Autre point important : la présence du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a accéléré l’intervention de Hassan Nasrallah, qui a compris que « cela ne va vraiment pas » pour le Baas en Syrie.


En attendant, le 14 Mars avoue volontiers que ce que M. Nasrallah a dit à propos de l’implication du Hezb en Syrie « était tout sauf convaincant ». « Tout ce qu’il a réussi à faire, c’est jeter de l’huile sur le feu sectaire, sur la guerre sunnito-chiite. D’autant que si le régime de Damas était suffisamment fort pour s’opposer aux rebelles et leur infliger de sérieuses pertes, pourquoi a-t-il demandé au Hezbollah d’intervenir? » se demandent ainsi des sources proches du 14 Mars. « La situation semble grave pour Assad », poursuivent-elles, relevant que les aveux de Hassan Nasrallah sur la participation de ses hommes aux combats en Syrie « donnent le feu vert aux jihadistes sunnites d’aller aider leurs frères » outre-Masnaa. « En définitive, les combats à Qousseir sont entre Libanais, sunnites d’un côté, chiites de l’autre. Du coup, les craintes d’une translation des feux vers le Liban n’en deviennent que plus grandes », jugent ces mêmes sources.


En attendant, bon nombre d’observateurs estiment qu’à travers tout cela, Hassan Nasrallah fait en sorte que l’Iran ne soit pas mise à l’écart du compromis régional qui semblerait être en train de se dessiner. L’envoi du drone au-dessus d’Israël est, sous cet angle, un message direct de Téhéran à l’Occident en général, à Washington en particulier.
Dernier point, et non des moindres : Hassan Nasrallah n’a absolument pas évoqué les questions de politique locale dans son intervention (gouvernement, loi électorale...). Selon un ancien ministre, plus le patron du Hezb lève le ton sur les questions régionales, plus il serait prêt à adoucir ses positions sur l’échiquier local.
Affaire à suivre.

 

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commentaires (2)

GARE ! car la DÉFAITE serait aussi DIVINE !

SAKR LOUBNAN

09 h 01, le 03 mai 2013

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Commentaires (2)

  • GARE ! car la DÉFAITE serait aussi DIVINE !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 01, le 03 mai 2013

  • JOUER DE LA ROULETTE RUSSE A DEUX est plus exitant !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 27, le 03 mai 2013

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