« Plus que jamais », Paris encourage Beyrouth à tenir bon face à la crise syrienne

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a révélé hier, au cours de son point de presse bihebdomadaire, la teneur de l’entretien de lundi entre le Premier ministre sortant Nagib Mikati et le ministre français des AE Laurent Fabius – une entrevue entourée d’une très grande discrétion.
M. Lalliot a indiqué que les deux hommes avaient passé en revue la situation au Liban à l’aune de la crise syrienne, s’arrêtant notamment sur le flux de réfugiés qui ont atteint, a-t-il dit, le quart de la population libanaise. Également évoqués : les mouvements de combattants et le trafic de matériel de toute sorte à la frontière libano-syrienne, et donc les graves violations de la politique officielle de distanciation préconisée « et défendue avec beaucoup de courage par le président Michel Sleiman », a souligné le porte-parole.
M. Lalliot a insisté sur le fait que la France soutient plus que jamais le Liban face aux secousses actuelles pour qu’il puisse sauvegarder son unité, son indépendance et sa souveraineté, et qu’il ne tombe pas dans le piège qui le menace, « c’est-à-dire être entraîné dans le conflit armé en Syrie. Tel a été notre message transmis au Liban par M. Fabius », a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay.
MM. Mikati et Fabius ont également souligné l’urgente nécessité d’une entente des Libanais sur une nouvelle loi électorale « pour que les très prochaines législatives se tiennent dans les délais, si possible sous la supervision d’un nouveau gouvernement ».
Par ailleurs, on apprend de source proche du Quai d’Orsay que la France ne discutera pas de la question de la mise du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes avant que les autorités bulgares ne publient des conclusions incriminant des personnes impliquées dans l’attentat de Burgas. De toute manière, précisent ces sources, ce dossier devra être étudié par chaque pays européen puisque la décision de mettre le Hezb sur la liste des organisations terroristes doit être prise à l’unanimité.
La participation de membres du Hezbollah aux combats en Syrie ne saurait être prise en compte dans ce dossier, a encore dit cette source, qui a souligné en conclusion, concernant l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, que la France exige des preuves tangibles sur le terrain pour adopter la position qu’il convient à ce sujet.