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À La Une - Proche-Orient

La Ligue arabe relance le plan de paix israélo-palestinien

La nouvelle formulation propose un échange de territoires comparables et a été accueillie favorablement par les parties concernées.

La Ligue arabe a reformulé son initiative de paix de 2002, lors d’une réunion à Washington entre une délégation de la Ligue arabe et le secrétaire d’État américain John Kerry, le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani. Ce dernier, dont le pays préside le comité de suivi de l’initiative de paix arabe, s’était alors dit favorable à un « échange mineur de territoire comparable et mutuellement accepté ». « C’est un très grand pas en avant », s’est félicité hier M. Kerry lors d’un point de presse. Le 9 avril, au terme de sa dernière visite en Israël et dans les territoires palestiniens, le secrétaire d’État avait qualifié l’initiative de paix arabe « d’importante contribution au dialogue ».


Mais cette inflexion a surtout été accueillie positivement hier par les deux camps. « Israël accueille favorablement l’encouragement donné par la Ligue arabe et le secrétaire d’État au processus politique », a réagi dans un communiqué un haut responsable israélien, en référence aux pourparlers de paix, bloqués depuis septembre 2010. « Les deux parties pourront présenter leurs positions quand les négociations s’ouvriront », a-t-il ajouté, rejetant implicitement les exigences palestiniennes de références pour les discussions, notamment les lignes de 1967. « Il s’agit certainement d’une étape importante et je m’en réjouis », avait auparavant déclaré la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens. « Nous sommes prêts à des changements, quelque chose qui permettra aux Palestiniens, je l’espère, de revenir à la table (des négociations) et de faire les compromis nécessaires », a ajouté Mme Livni. « Cela envoie aussi un message aux citoyens israéliens : nous ne parlons plus seulement aux Palestiniens, il y a un groupe de pays arabes qui disent : “Si vous parvenez à un accord avec les Palestiniens, nous ferons la paix avec vous, nous normaliserons les relations” », a souligné la ministre.


De son côté, dans un communiqué réagissant à la déclaration de la Ligue arabe, le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a estimé que « ce n’est pas quelque chose de nouveau » et qu’elle reflète « la position officielle palestinienne ». « En échange de l’acceptation sans équivoque par Israël de la solution à deux États sur la frontière de 1967, l’État de Palestine en tant qu’État souverain pourrait envisager dans le cadre d’un accord des modifications frontalières mineures égales en superficie et en qualité, dans la même zone géographique, et qui ne porteraient pas préjudice aux intérêts palestiniens », a rappelé M. Erakat. Rappelons que l’initiative de paix saoudienne de 2002, endossée par la Ligue arabe, propose à Israël une normalisation des relations avec les pays arabes en échange de son retrait des territoires occupés depuis juin 1967, de la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et d’un règlement « équitable et agréé » de la question des réfugiés palestiniens fondé sur la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans une lettre en avril 2012, à reprendre les négociations sur la base des lignes de 1967, avec des « échanges de territoires mineurs et mutuellement agréés » et du gel de la colonisation. Dans des documents de mai 2010 exposant sa « vision » de la paix, à l’intention d’Israël et des États-Unis, la partie palestinienne réaffirmait être « prête à envisager des modifications mineures de la frontière sur la base d’échange de territoires au ratio de 1 pour 1, de même taille et de même valeur, dans la même zone géographique ». Elle excluait « toute discussion sur les échanges de territoires qui prennent pour référence les “blocs de colonies” », disant vouloir « discuter les possibles échanges colonie par colonie ».


Dans ce contexte, le pape François, invité à Jérusalem par le président Shimon Peres, a souhaité des « décisions courageuses » pour une « reprise rapide des négociations palestino-israéliennes », a-t-on appris hier au Vatican à l’issue de la première rencontre d’un dirigeant israélien avec le nouveau chef de l’Église.

 

Repère

Les textes de l'initiative de paix arabe de 2002

 

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