La communauté palestinienne chrétienne des environs de Bethléem (Cisjordanie) a adressé lundi une lettre ouverte au pape François protestant contre une décision israélienne de bâtir un mur de sécurité qui va séparer Bethléem de la ville de Jérusalem au profit de colonies.
"Nous sommes menacés de voir la plupart de nos terrains confisqués par l'occupant militaire israélien qui a déjà commencé à construire +le fameux mur" annexant la terre palestinienne chrétienne", écrivent les représentants de la ville chrétienne de Beit Jala, près de Bethléem, dans une lettre au pape obtenue par l'AFP.
Les signataires accusent les autorités israéliennes de vouloir "séparer Bethléem et les régions avoisinantes de Jérusalem et de nos lieux saints".
"Votre sainteté, nous avons été abandonnés face aux agressions israéliennes contre notre peuple sans défense (...) Votre sainteté, votre élection nous a apporté l'espérance que les choses changeraient. Nous avons encore espoir", poursuit la missive envoyée au moment où le pape s'apprête à recevoir le président israélien Shimon Peres.
La justice israélienne s'est prononcée la semaine dernière en faveur de la construction du mur de séparation israélien dans la pittoresque vallée palestinienne de Crémisan, près de Bethléem.
Depuis plus d'un siècle, les Palestiniens chrétiens de Beit Jala, à proximité de Bethléem en Cisjordanie occupée, cultivent les coteaux de Crémisan, célèbres pour leur vignoble -qui produit le vin de messe de Terre sainte- et leur communauté monastique salésienne. Mais la construction de la barrière israélienne, que les Palestiniens ont baptisé "mur de l'apartheid", doit séparer Bethléem, Beit Jala et les villages voisins de la vallée de Crémisan qui va basculer du côté israélien de la clôture.
Les Palestiniens de la région sont convaincus que le tracé du mur a pour objectif de les spolier de leurs terres. Ils accusent Israël d'avoir programmé l'annexion des zones limitrophes de Bethléem afin de séparer cette ville palestinienne de Jérusalem, distante de seulement cinq kilomètres.
En octobre 2012, l'Assemblée des évêques catholiques de Terre sainte avait condamné le tracé planifié par le projet du mur dans la vallée de Crémisan en indiquant que "les décisions de confiscation affecteraient le village d'Al Walaja, ainsi que la vie de 58 familles chrétiennes de Beit Jala, dont la subsistance dépend essentiellement de cette terre".
Deux congrégations locales salésiennes, installées depuis 1891, sont également touchées par le projet de barrière.
La plainte des agriculteurs de Crémisan, un vallée pittoresque de 170 hectares, remontait à 2006. Les plaignants n'ont plus comme seul recours que de saisir la Cour suprême israélienne.
Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a la barrière illégale et exigé son démantèlement, de même que l'Assemblée générale de l'ONU. Israël excipe de raisons sécuritaires pour justifier sa construction.
"Construire le mur dans la région de Bethléem (...) est une attaque contre le tissu social palestinien et la présence palestinienne chrétienne", a affirmé à l'AFP Nabil Chaath, un dirigeant de l'OLP et du Fatah (nationaliste).
"Séparer Bethléem de Jérusalem pour la première fois dans l'Histoire, spolier les Palestiniens, la plupart chrétiens, de leurs terres pour bâtir et étendre des implantations coloniales, des murs et des check-points israéliens, est un crime cruel qui diminue encore les chances de paix basée sur deux Etats (palestinien et israélien)", a-t-il encore estimé.
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commentaires (7)
Cest affreux et personne ne bouge le petit doigt! Qui sont les TERRORISTES??????? LE HAMAS, LE HEZBOLLAH OU LES ISRAELIENS ET LES AMERICAINS (Evidemment je parle des gouvernements et non pas des peuples!)?
Michele Aoun
13 h 00, le 30 avril 2013