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À La Une - Société

Les "mendiants professionnels" prolifèrent au Pakistan

"Des gangs opèrent dans différentes villes du Pakistan et utilisent des orphelins ou des enfants en fugue pour mendier dans des lieux publics".

Des enfants pakistanais dans un refuge. AFP / Farooq NAEEM

"Chaque fois que je mendie dans la rue, aux feux rouges ou dans un marché, je dois reverser une partie des profits à un maquereau, sinon on me bat", raconte Mukhtiar devenu à douze ans à peine un des milliers de "mendiants professionnels" qui errent dans les villes du Pakistan.

 

Dans le bazar Saddar de Rawalpindi, ville grouillante de banlieue de la paisible capitale Islamabad, ce gamin haut comme trois pommes, aux cheveux empoussiérés et à la tunique encrassée fait figure de vétérans parmi les mendiants.

 

Mukhtiar a commencé à faire la manche il y a trois ans. Chaque jour, il rapporte quelques roupies à la maison pour aider sa famille. Mais une partie de sa recette va directement dans les poches d'un +thekedar+, un chef de gang local, et parfois même à la police pour éviter une arrestation.

"Je verse parfois 20 à 50 roupies (15 à 40 centimes d'euros), voire cent roupies (80 centimes) au thekedar", souffle Mukhtiar, un des rares mendiants à accepter de parler de ces mafias locales qui taxent les plus démunis dans ce pays de 180 millions d'habitants où la moitié de la population vit dans la pauvreté selon l'ONU.

 

Les autorités pakistanaises de la protection de l'enfance affirment offrir des places dans des foyers à ces enfants rescapés de la mendicité, mais il est difficile d'arracher ces enfants à la rue.

"Il y a des gangs qui placent des enfants pour mendier à des endroits lucratifs comme devant les arrêts d'autobus, les feux tricolores et les marchés. De nombreux raids ont été menés contre ces gangs", explique Waseem Abbas, un haut responsable du commissariat à la protection de l'enfance. Mais après les perquisitions, le manège se remet en place.

Car la mendicité rapporte gros aux chefs de gangs. Mendier peut rapporter jusqu'à six dollars par jour par personne, les bons jours. Un maquereau qui place ses pions aux bons endroits peut donc espérer vivre confortablement.

"Ces gens travaillent en groupe et se protègent les uns, les autres. La police a arrêté de nombreux gangs, mais après un certains temps, ils se reforment", estime Haroon Yahya, un haut responsable de la police de Rawalpindi. "C'est un business lucratif, et être interpellé ou écroué un mois ne décourage plus personne", dit-il à l'AFP.

 

Un jugement en 2011 de la Cour supérieure de Lahore, deuxième ville du pays, sommait le gouvernement de prendre des mesures pour décourager ces "mendiants professionnels", en construisant des refuges pour les arracher à la rue et en augmentant les ressources des associations caritatives locales.

La plus importante de ces organisations pakistanaises, la fondation Edhi, estime ne pas avoir les ressources suffisantes pour s'occuper des mendiants dont le nombre a explosé au cours des dernières années dans les grandes villes.

"Parfois, la police nous ramène 1.500 mendiants en une seule journée, mais nous n'avons simplement pas les moyens de nous occuper d'eux. Quémander est devenu un métier au Pakistan", explique Faisal Edhi, un des membres de cette ONG.

 

"Des gangs opèrent dans différentes villes du Pakistan et utilisent des orphelins ou des enfants en fugue pour mendier dans des lieux publics", mais la majorité des mendiants sont des personnes véritablement dans le besoin qui ne bénéficient d'aucun filet de protection sociale, soutient l'économiste Kaiser Bengali.

C'est le cas de Sakina Bibi, une mère de cinq enfants âgée dans la jeune trentaine, qui a commencé à mendier après avoir perdu son emploi de bonne il y a deux ans. "Je peux faire entre 300 à 400 roupies par jour (2 à 3 euros)", dit cette femme sans éducation condamnée à la rue.

Certes, ces "jours de chance", Sakina gagne autant que si elle travaillait pour une famille de la classe moyenne ou à l'usine. "Mais parfois je reviens avec seulement 60 - 70 roupies". L'équivalent de cinquante centimes pour nourrir ses cinq enfants.

"Chaque fois que je mendie dans la rue, aux feux rouges ou dans un marché, je dois reverser une partie des profits à un maquereau, sinon on me bat", raconte Mukhtiar devenu à douze ans à peine un des milliers de "mendiants professionnels" qui errent dans les villes du Pakistan.
 
Dans le bazar Saddar de Rawalpindi, ville grouillante de banlieue de la paisible capitale Islamabad, ce gamin...

commentaires (1)

que le Pakistan distribue for free des pilules aux femmes pour ne pas engendrer 1001 enfants quant elles ne peuvent pas les nourrir !!! Clair. Ils n auront plus ces problèmes!

Carole

14 h 48, le 28 avril 2013

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Commentaires (1)

  • que le Pakistan distribue for free des pilules aux femmes pour ne pas engendrer 1001 enfants quant elles ne peuvent pas les nourrir !!! Clair. Ils n auront plus ces problèmes!

    Carole

    14 h 48, le 28 avril 2013

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