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À La Une - Conflit

En Syrie, des rebelles fabriquent eux-mêmes leurs masques à gaz

Toutefois, ce produit artisanal ne protège pas longtemps contre les gaz létaux et corrosifs qui peuvent attaquer la peau.

Les rebelles en Syrie fabriquent eux-mêmes leurs masques à gaz. Miguel Medina/AFP

Une bouteille, du charbon en poudre et un coton imbibé de Coca-cola : Abou Tarek n'est pas ingénieur mais avec des informations glanées sur internet et ses souvenirs du service militaire, il confectionne des masques à gaz, l'armée syrienne étant soupçonné d'avoir fait usage d'armes chimiques.

Ce rebelle de 72 ans, membre d'une brigade de la montagne turkmène dans la province de Lattaquié, région d'origine du président Bachar el-Assad et fief de la minorité religieuse alaouite dont il est issu, assure la démonstration.

 

Une fois sa bouteille en plastique découpée à une dizaine de centimètres du bouchon, il faut d'abord faire un trou pour laisser passer l'air dans le bouchon, puis verser quelques cuillerées de charbon réduit en poudre et un morceau de coton imbibé de Coca-Cola pour recouvrir l'autre extrémité.

Après ça, il ne reste plus qu'à passer l'élastique autour de son visage et de respirer. "C'est très simple!", conclut Abou Tarek, qui reconnaît que son masque artisanal ne protège pas longtemps contre les gaz létaux et corrosifs qui peuvent attaquer la peau.

Mais c'est toujours mieux, dit-il, que de se mettre une serviette mouillée sur le visage et cela peut sauver des vies en permettant de quitter un lieu enfumé aux premières minutes d'une attaque chimique.

 

(Lire aussi: Le mauvais génie chimique syrien sorti de la bouteille)

 

Sans le soutien militaire international qu'ils réclament à cors et à cris, les brigades Ezz ben Abdel Salem, au sein desquelles Abou Tarek combat, ont préféré prendre les devants alors que se multiplient, selon les rebelles, les signes annonciateurs d'une attaque chimique.

 

Les rebelles ont eu vent de l'évacuation de cinq villages à majorité alaouite proches de la ligne de front --à quelques dizaines de kilomètres au nord de la ville de Lattaquié - et l'armée aurait distribué à ses hommes, selon eux, des masques à gaz, des vrais, industriels.

Une information impossible à vérifier de source indépendante, les autorités restreignant drastiquement l'accès des médias internationaux aux zones sous leur contrôle.

 

Ligne rouge ?

"Pourquoi est-ce qu'ils évacuent leurs villages ?", s'interroge Abou Bassir, le chef des brigades Ezz ben Abdel Salem, "c'est la preuve que quelque chose d'important se prépare".

 

Au loin, des explosions résonnent : ce sont les hélicoptères du régime qui larguent leurs engins de mort, des barils bourrés de TNT et de débris métalliques qui en un instant tuent et blessent par dizaines et réduisent les maisons en ruines. Et la plus grande peur des rebelles, c'est que l'armée utilise un jour la même technique pour larguer une bombe chimique.

 

Vendredi, le président américain Barack Obama a promis une "enquête très solide" sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques en Syrie et mis à nouveau en garde Damas contre un recours à ces dernières qui changerait selon lui "la règle du jeu" du conflit.

Selon Washington, Damas a "probablement" utilisé des armes chimiques en "petite quantité", mais ses renseignements ne sont pas suffisants pour avoir la certitude que la Syrie a franchi la "ligne rouge" tracée par M. Obama.

 

(Repère : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")

 

"Si cela était prouvé et si ses alliés soutiennent une intervention de quelque sorte que ce soit, l'administration Obama devra répondre à cette énorme provocation du régime syrien", estime Mona Yacoubian, du Stimson Center, un centre de recherche sur le Moyen-Orient basé à Washington.

Si ces accusations sont vérifiées, "la ligne rouge aura bien été franchie", dit-elle à l'AFP.

 

Parmi les rebelles et les caricaturistes syriens, cette ligne rouge n'est plus désormais que l'objet de dérision.

Le célèbre dessinateur Ali Farzat a ainsi dessiné un président Assad dépassant les unes après les autres des lignes rouges tracées par les États-Unis, rapporte Abou Tarek qui, lui, en a déjà compté plusieurs.

"Quand Assad a utilisé les avions pour bombarder son peuple, il a franchi une ligne rouge. Quand il a bombardé des villes et des quartiers, il a franchi une ligne rouge. Quand il a commencé à tirer des missiles Scud sur les civils, il a franchi une ligne rouge", énumère-t-il.

 

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commentaires (3)

Propagande destinée à qui nous savons et reprise sciemment par qui nous savons. Ils n'ont pas besoin de masques à gaz (à moins qu'ils veulent se protéger d'eux mêmes). Les armes stratégique sont réservées aux seuls sionistes "seulement et seulement si" ces derniers criminels utilisent des armes prohibées contre un des pays de Bilad-el-cham. Keep cool rebelles et allez plutôt vous shooter, pour le temps qui est concédé car ça ne vas durer longtemps, alla Nafta de Deir Ez-zour!

Ali Farhat

20 h 00, le 27 avril 2013

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Commentaires (3)

  • Propagande destinée à qui nous savons et reprise sciemment par qui nous savons. Ils n'ont pas besoin de masques à gaz (à moins qu'ils veulent se protéger d'eux mêmes). Les armes stratégique sont réservées aux seuls sionistes "seulement et seulement si" ces derniers criminels utilisent des armes prohibées contre un des pays de Bilad-el-cham. Keep cool rebelles et allez plutôt vous shooter, pour le temps qui est concédé car ça ne vas durer longtemps, alla Nafta de Deir Ez-zour!

    Ali Farhat

    20 h 00, le 27 avril 2013

  • Les kurdes Hélas...! sous Sadam Hussein et son meurtrier d'état 'Ali le Chimique' ....ils n' eurent même pas le temps de bricoler un masque à gaz...!

    M.V.

    14 h 19, le 27 avril 2013

  • Quand on sait qu'un filtre anti-gaz doit être remplacé périodiquement et avant qu’il n’ait atteint sa saturation complète (ou son « claquage »), bien inefficace sera ce produit artisanal qui ne protègera pas longtemps contre les gaz. Triste . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 47, le 27 avril 2013

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