« Les grandes crises commandent des politiques exceptionnelles et différentes de celles qu’on applique en temps normaux, au niveau des décisions, de leur timing et de la rapidité d’exécution. Je donne en exemple la politique de distanciation que le Liban a décidé, à l’ONU, d’appliquer à l’égard des événements en Syrie et qui lui a permis d’éviter une importante crise », a ainsi déclaré hier le Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati, au cours d’un débat avec des étudiants de l’AUB, autour du thème : « Des questions de commandement et des politiques en temps de crise. »
Pour lui, il est « indispensable que le Liban maintienne cette politique afin de rester à l’écart des problèmes qui se posent dans la région ». « Il est également grand temps pour nous, Libanais, de montrer notre autonomie et de prendre nous-mêmes nos décisions dans l’intérêt du pays, sans attendre l’évolution des événements qui se déroulent autour de nous. »
Il a par ailleurs insisté sur le fait qu’il continuera de faire partie du courant centriste. « Chaque partie en présence essaie d’entraîner le pays dans la direction qui lui convient sans qu’il ne soit prouvé que l’une soit meilleure que l’autre et vice versa. Partant, je considère que le centrisme représente le meilleur choix, surtout qu’il repose sur l’intérêt public et fait abstraction des considérations personnelles et des alignements en présence », a-t-il expliqué.
M. Mikati a ensuite plaidé pour une loi électorale mixte, avant d’énumérer, en réponse à une question, les « flops » du printemps arabe : « Le fait que le dirigeant qui a accédé au pouvoir grâce à une opération démocratique pense qu’il a opéré un coup d’État lui permettant de prendre des décisions unilatéralement ; le mélange de la religion et de l’État ; l’amalgame de la politique et de l’économie. »
Sur un autre plan, le chef du gouvernement sortant a reçu au Grand Sérail l’ambassadeur de Roumanie, Daniel Tanasé, qui a réaffirmé, au terme de la réunion, l’engagement de son pays à venir en aide aux réfugiés syriens au Liban. « Nous sommes prêts à verser au Liban, à travers le Haut Comité de secours, la contribution que la Roumanie s’était engagée à assurer durant la conférence internationale des pays donateurs au Koweït en janvier dernier », a-t-il indiqué, en précisant que son pays souhaite servir de modèle à d’autres bailleurs de fonds.
M. Mikati a ensuite reçu l’ambassadrice d’Allemagne, Brigitta Siefker-Eberle, le ministre sortant Waël Bou Faour et le gouverneur de la BDL, Riad Salamé.
commentaires (3)
Démocratie Consensuelle ! Armée-Peuple-Résistance ! Distanciation ! QUE DE SLOGANS VIDES DE SENS... DANS LE VIDE...
SAKR LOUBNAN
15 h 14, le 26 avril 2013