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À La Une - conflit

Le flou entoure le sort des évêques Yazigi et Boulos kidnappés en Syrie

Combats inédits à l'intérieur de l'aéroport militaire de Mingh, à Alep.

Les évêques syriens Boulos Yazigi (g) et Youhanna Ibrahim ne seraient toujours pas libérés, mercredi, deux jours après leur enlèvement près d'Alep. AFP PHOTO/LOUAI BESHARA and AFP PHOTO/SANA/HO

Le diocèse grec orthodoxe d'Alep, dans le nord de la Syrie, était toujours sans nouvelles mercredi des deux évêques enlevés, a affirmé à l'AFP un prêtre du diocèse.

"Nous n'avons pas de nouvelles informations. Nous ne pouvons pas dire qu'ils ont été libérés", a indiqué le prêtre Ghassan Ward. "Nous n'avons eu aucun contact avec" Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque orthodoxe d'Alep, et Mgr Boulos Yazigi, évêque grec orthodoxe de la même ville, a-t-il poursuivi, indiquant que les efforts pour leur libération se poursuivaient. "Nous sommes très inquiets", a souligné le prêtre.

 

Après avoir annoncé mardi la libération des prélats, affirmant qu'ils se trouveraient même dans une église d'Alep, l'association chrétienne "l'Oeuvre d'Orient" a reconnu mercredi qu'aucune "preuve tangible" n'est encore parvenue dans ce sens. "Hier soir, une information du patriarcat grec orthodoxe nous est parvenue, mettant en doute la libération des deux évêques", a affirmé à l'AFP Catherine Baumont, porte-parole de l'association d'aide aux chrétiens en difficulté au Moyen-Orient. "La situation reste confuse, et on ne sait toujours pas par qui ils ont été enlevés", a expliqué Mme Baumont.


Mgr Jean Clement Jeanbart, archevêque grec-melchite d'Alep, a démenti lui aussi auprès de l'agence catholique spécialisée sur l'Asie, Asianews, la nouvelle de leur remise en liberté. "Jusqu'à cette nuit, les deux hommes étaient toujours prisonniers", a-t-il déclaré.

 

La Grèce doute également de la libération effective des deux évêques orthodoxes. "Plusieurs médias internationaux et grecs citant diverses sources font état de la libération de deux évêques. Jusqu'ici ces informations n'ont pas été officiellement confirmées", indique un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères publié dans la nuit de mardi à mercredi. "Pour toute évolution confirmée, il y aura un communiqué", ajoute le texte.

 

Mercredi, le pape François a demandé la libération des deux évêques, exigeant que "le sang cesse d'être versé" et qu'"une solution soit trouvée au plus vite à la crise" en Syrie.

 

Les chrétiens, qui constituent environ 5% de la population en Syrie, sont particulièrement vulnérables dans le contexte d'anarchie favorisé par le conflit qui ensanglante le pays depuis le début 2011, soulignent les organisations de défense des droits de l'Homme. L'Eglise fait valoir que, contrairement à d'autres groupes, ils n'ont ni armes ni milices.

 

 

Combats inédits à l'aéroport militaire de Mingh

Sur le terrain, de violents combats ont éclaté pour la première fois mercredi à l'aube à l'intérieur de l'aéroport militaire de Mingh dans la région d'Alep, un des principaux bastions de l'armée dans le Nord, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les rebelles, qui assiègent l'aéroport depuis des mois, y sont entrés pour la première fois à l'aube", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Des combats acharnés se déroulent encore ce matin dans l'enceinte de l'aéroport", a-t-il ajouté.


Mardi, les rebelles avaient pris une importante position militaire à l'extérieur de l'aéroport, leur permettant de s'infiltrer dans le bâtiment. En outre, neuf membres des comités de défense (supplétifs de l'armée) qui venaient en renfort d'un village proche avaient été tués par des combattants kurdes. Selon une source militaire syrienne, les rebelles ont en effet réussi mardi soir à effectuer une incursion à l'intérieur de l'aéroport mais ont été repoussés.


Les insurgés avaient tenté à plusieurs reprises de prendre d'assaut Mingh au cours de violents combats qui ont fait des dizaines de morts. En début de l'année, les rebelles se sont lancés dans la "bataille des aéroports d'Alep" pour priver le régime de son principal atout, visant l'aéroport international, ceux militaires de Jarrah et Kouweiris à l'est, Mingh au nord et Nairab dans le sud. Ils ont pris pour le moment le contrôle de Jarrah.

 

 

(Lire aussi: Les rebelles syriens rejettent l'appel au jihad des cheikhs sunnites libanais)

 

Ailleurs dans le pays, à Jaramana, banlieue de Damas habitée par des chrétiens et des druzes et considérée comme pro-régime, au moins sept civils ont été tués et 30 ont été blessés, dont six grièvement, par deux obus de mortier qui se sont abattus près de la municipalité et de deux écoles, selon l'OSDH. L'agence officielle Sana a également avancé le même bilan.

 

Par ailleurs, un haut fonctionnaire du ministère de l'Electricité syrien a été tué mercredi dans le centre de Damas, a affirmé l'agence officielle Sana.
"Dans le cadre d'une campagne d'assassinats de personnalités, des terroristes ont mortellement blessé mercredi matin avec une charge explosive fixée à sa voiture, le directeur de la planification au ministère de l'Electricité Mohammad Abdel Wahab Hassan, devant l'Institut technique à Baramké et il est mort en arrivant à l'hôpital", a précisé l'agence.
Selon l'OSDH, deux personnes qui étaient dans sa voiture ont été blessées.

 

 

Convergence de vues entre Washington et Doha

Sur le plan diplomatique, le président Barack Obama a reçu mardi l'émir du Qatar cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, dernier dirigeant en date d'un pays du Moyen-Orient allié des Etats-Unis à être accueilli à la Maison Blanche pour évoquer en particulier le dossier syrien.

"Nous coopérons étroitement avec le Qatar et d'autres pays pour essayer de mettre fin au massacre en Syrie et parvenir au départ du président Assad, qui a montré qu'il n'avait aucune considération pour son propre peuple", a expliqué M. Obama face aux journalistes dans le Bureau ovale, à l'issue de la rencontre.

Il a aussi évoqué la convergence de vues entre Washington et Doha pour "renforcer une opposition (syrienne) qui peut déboucher sur une Syrie démocratique, représentant tous ses habitants et respectant leurs droits, quelle que soit leur origine ethnique ou leur religion". "Nous allons continuer à oeuvrer dans les mois à venir à un renforcement supplémentaire de l'opposition syrienne", a assuré le président.

 

De son côté, cheikh Hamad a dit que son pays espérait "trouver une solution mettant fin à l'effusion de sang en Syrie, pour que le gouvernement actuel quitte le pouvoir et permettre à d'autres qui soutiendront la démocratie de prendre le relais (...)".

 

Ni l'un ni l'autre n'ont évoqué le dossier des armes chimiques et ont ignoré les questions à ce sujet à l'issue de leurs déclarations, alors que ce sujet a pris une nouvelle actualité avec une mise en cause du régime syrien venant d'Israël.

Un responsable du renseignement militaire de l'Etat hébreu a accusé mardi le le pouvoir Assad d'"utiliser des armes chimiques" dans sa guerre contre les rebelles, mais Washington a dit ne pas disposer de preuves à l'appui de ces affirmations.

 


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commentaires (3)

Ce n'est qu'un coup bas des "Services" baaSSyriens !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

19 h 20, le 24 avril 2013

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Commentaires (3)

  • Ce n'est qu'un coup bas des "Services" baaSSyriens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    19 h 20, le 24 avril 2013

  • Attention Mme Baumont,attention...n'ajoutez pas au problème avec des déclarations intempestives...surprenant de la part de l'Œuvre d'Orient qui nous a habitué à plus de circonspection...

    GEDEON Christian

    13 h 34, le 24 avril 2013

  • QUI SONT DERRIÈRE L'ENLÈVEMENT DES PRÉLATS ? Qui sont les responsables de la CONCENTRATION DE TOUS LES TERRORISTES DU MONDE EN SYRIE ? LES RÉPONSES VIENNENT TOUTES SEULES !

    SAKR LOUBNAN

    12 h 50, le 24 avril 2013

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