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Liban - Éclairage

Le Hezbollah face aux développements en Syrie

Alors que la sous-commission parlementaire chargée de l’examen des projets de loi électorale intensifie son activité, au rythme de deux réunions ou plus par semaine jusqu’au 15 mai, les yeux des différentes parties libanaises restent fixés sur les développements en Syrie.
Le 8 Mars fait état de percées importantes de l’armée syrienne sur le terrain, notamment autour de Damas et près de la frontière libanaise dans le rif de Homs, alors que le 14 Mars développe en long et en large la réunion des « Amis de la Syrie » à Istanbul et la décision de la communauté internationale d’augmenter son aide à l’opposition. Selon une source sécuritaire, les deux sujets ne seraient en fait que les deux faces d’une même monnaie, celle d’un compromis éventuel qui devrait se dégager à travers le sommet entre le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine prévu au mois de juin. Autrement dit, plus l’armée avancera sur le terrain et plus l’aide occidentale à l’opposition augmentera, pour ne pas créer un déséquilibre dans les négociations prévues. Mais selon la source précitée, l’Occident ne peut plus ignorer le fait que le rapport des forces, en dépit de tout l’appui accordé à l’opposition, penche de plus en plus en faveur du régime, qui vient de remporter des victoires dans les régions proches de la frontière libanaise. La source sécuritaire précise ainsi que l’armée syrienne – qui avait jusque-là adopté une tactique défensive, se contentant de protéger certains secteurs vitaux à ses yeux, comme la capitale et ses environs, ainsi que la route de l’aéroport de Damas, tout en préférant se retirer de régions entières – a décidé désormais de lancer des offensives et c’est ce qui s’est passé dans le rif de Homs et de Damas. En reprenant le contrôle de plusieurs villages dans la région de Koussayr, l’armée a ainsi empêché les forces de l’opposition de faire le lien entre les rifs de Hama, de Homs et d’Alep, tout en essayant de contrôler la voie rapide qui relie Alep à Damas.
À ce sujet, la source sécuritaire estime que les obus qui visent de plus en plus la ville de Hermel et ses environs visent à « punir » le Hezbollah, qui aurait aidé l’armée syrienne dans cette région, sous prétexte d’aider les habitants libanais de ces villages limitrophes et stratégiques situés en territoire syrien, pour faire la jonction entre les rifs de Damas, de Homs et de Hama. En même temps, la région de Hermel est un obstacle entre celle de Ersal qui regorge d’opposants syriens et celle du Akkar et du nord du Liban en général, elle aussi acquise à l’opposition syrienne. L’opposition chercherait ainsi à mettre le Hezbollah en difficulté par rapport à son assise populaire au Hermel en obligeant cette zone à vivre dans l’insécurité et en souhaitant la pousser à s’élever contre le parti et sa politique d’appui au régime. Un peu comme l’enlèvement des onze pèlerins libanais de retour d’Iran, dans la région de Aazaz en Syrie, visait aussi à pousser les chiites à se soulever contre le Hezbollah. Il s’agit donc de pressions exercées sur ce parti pour le pousser à changer sa position. Mais quelque part, ces pressions montrent bien que l’opposition syrienne, au moins dans ces zones, est en difficulté et souhaiterait détourner l’attention de sa propre situation, en pointant du doigt le Hezbollah.
Ce parti a d’ailleurs bien compris l’objectif des obus qui visent de plus en plus les villages dans la région de Hermel et la ville même. Officiellement, il préfère garder le silence, tout en essayant de mettre en avant la responsabilité de l’État. Mais d’une part, il pense que le fait de bombarder le Hermel est un signe de faiblesse de la part de l’opposition syrienne, et d’autre part, il estime qu’une telle action renforce sa position auprès de son assise populaire en montrant le véritable visage de cette opposition. En même temps, cette action met en difficulté les responsables libanais qui ne cessent de critiquer le régime syrien, accusé, selon eux, de bombarder certaines régions libanaises dans le but d’entraîner le Liban dans le chaos syrien pour desserrer l’étau qui l’entoure. Avec ces bombardements, la partie syrienne qui veut entraîner le Liban dans le chaos syrien est devenue identifiable et ceux qui préparent des protestations à adresser à l’ambassadeur de Syrie au Liban devraient désormais revoir le destinataire de ces messages, estime une source du 8 Mars.
À ce stade, le Hezbollah ne compte donc ni répondre aux bombardements ni s’exprimer publiquement à ce sujet. Il préfère laisser les habitants et les clans de la région protester et réclamer une action de l’État. D’ailleurs, depuis la chute du gouvernement Mikati, et en attendant que se précisent les contours du prochain gouvernement, le Hezbollah préfère ne pas se mettre en avant, adoptant un profil bas et laissant les autres composantes de la société, et en particulier l’État, face à leurs responsabilités. Il part du principe suivant : dans un gouvernement qui était accusé d’être sous son contrôle, il se sentait obligé de faire des concessions pour lui permettre de remplir ses fonctions. Il a dû pour cela réagir à plusieurs reprises contre le sentiment de la rue chiite et contenir celle-ci, notamment dans l’affaire de Aazaz et à la suite des multiples provocations dont elle a été la cible, au Nord, à Saïda et à Beyrouth. Maintenant, il ne se sent plus obligé de le faire et à chacun d’assumer ses responsabilités... en attendant que se précise la situation en Syrie.
Alors que la sous-commission parlementaire chargée de l’examen des projets de loi électorale intensifie son activité, au rythme de deux réunions ou plus par semaine jusqu’au 15 mai, les yeux des différentes parties libanaises restent fixés sur les développements en Syrie.Le 8 Mars fait état de percées importantes de l’armée syrienne sur le terrain, notamment autour de Damas et...

commentaires (5)

Si on comprend bien Scarlett et Dieu sait qu'elle n'est pas du genre obscur, la décision du hezb de s'impliquer devrait changer la donne surtout du coté de notre frontière et du lien avec la cote !! c'est vrai qu'on a l'impression d'un redessinage des frontières , mais vous dites bien que l'armée légitime reprend l'initiative et que ses victoires font pencher les velleités de reprendre l'aide aux mercenaires salafo wahabites par la coalition sio/qatarowahabosalafiste, en fait qui trompe qui ?? les occidentaux annoncent vouloir acheter du pétrol des mercenaires salafistes, est ce sérieux, ils comptent le transporter par air, les routes sont bombardées quotidiennement, les rebelles n'existent même plus, ce ne sont que des alnosra/alqaida qui combattent, il y aurait peut être un systeme d'évaporation du pétrol que les salafo auraient inventé ?? confus tout ça, mais c'est toujours comme ça quand les sio perdent les pédales.

Jaber Kamel

19 h 43, le 22 avril 2013

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Commentaires (5)

  • Si on comprend bien Scarlett et Dieu sait qu'elle n'est pas du genre obscur, la décision du hezb de s'impliquer devrait changer la donne surtout du coté de notre frontière et du lien avec la cote !! c'est vrai qu'on a l'impression d'un redessinage des frontières , mais vous dites bien que l'armée légitime reprend l'initiative et que ses victoires font pencher les velleités de reprendre l'aide aux mercenaires salafo wahabites par la coalition sio/qatarowahabosalafiste, en fait qui trompe qui ?? les occidentaux annoncent vouloir acheter du pétrol des mercenaires salafistes, est ce sérieux, ils comptent le transporter par air, les routes sont bombardées quotidiennement, les rebelles n'existent même plus, ce ne sont que des alnosra/alqaida qui combattent, il y aurait peut être un systeme d'évaporation du pétrol que les salafo auraient inventé ?? confus tout ça, mais c'est toujours comme ça quand les sio perdent les pédales.

    Jaber Kamel

    19 h 43, le 22 avril 2013

  • Si pour une fois, les "sources" qu'elles soient sécuritaires ou non.. Mais qui émanent en général de Rabieh, dahiyé ou Assad.. Si pour une fois, ces sources citées par l'auteur prenait "pour une fois" la défense des libanais, du liban et non la défense du Hezbollah (ou Assad) comme c'est le cas dans cet article. L'auteur a dépensé toute son énergie pour défendre le hezbollah, comme si cette milice était "officielle", "reconnue" et approuvée par les libanais...Cette milice était, est et sera toujours une milice, une tache, un poids, une pression à l'encontre de la république libanaise souveraine à laquelle nous aspirons...N'en déplaise à ces sources propagées ici ou là bas. Le mal est à arracher par la racine: Cette racine s'appelle : La milice partisance du Hezbollah armé, financé par l'iran qui nous fait penser aux milices palestiniennes, partisanes armées d'avant 75. Milices armées financées par la libye et l'irak à l'époque: OUVREZ LES YEUX, avant qu'il ne soit trop tard... au lieu de défendre des milices chiites armées à idéologie iranienne qui entrainent , lentement mais sûrement, le liban dans des guerres .....

    jean-Pierre EL KHOURY

    11 h 36, le 22 avril 2013

  • Le Hezbollah est LÀ où il a été programmé qu'il soit ! Le Président Assad a dit : Le Liban et la Syrie feront échouer le complot contre son pays. À NOTER : LE LIBAN mentionné avant la SYRIE... Les péripéties et les malheurs des UNS vont tomber, avant tout, sur les AUTRES, en l'occurence, sur LE LIBAN et les Libanapremièrement....

    SAKR LOUBNAN

    09 h 10, le 22 avril 2013

  • Mouais....seriez vous,chère Scarlett,en train de nous dire que nous nous dirigeons sans aucun doute vers l'éclatement de la Syrie?

    GEDEON Christian

    06 h 38, le 22 avril 2013

  • Formidable cette analyse de "la source sécuritaire" qui donne ces "informations". Selon elle, "on dit" (rien de sûr) que le Hezbollah fait "quelque chose" à Qoussayr ! En fait tous les combattants du Hezbollah qui sont tombés dans la province de Homs ont succombé à une crise cardiaque, dûe à l'émotion de voir l'humanité, l'humanisme, la magnanimité, la bonté, dont les chabbiha du régime de Damas faisaient preuve en égorgeant les citoyens syriens pervers qui criaient "liberté, liberté". Malgré tout cela, "l'opposition syrienne, souffrant tous les revers possibles à Qoussayr et par désespoir, lance des obus sur le Hermel, pour entraîner le Liban dans la fournaise syrienne" !! Cela ne fait que montrer "ses signes de faiblesse". Le Hezbollah, lui, avec la conscience tranquille, "garde le silence". Eh bien, gardons-le, nous aussi.

    Halim Abou Chacra

    03 h 35, le 22 avril 2013

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