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Culture - Bipod 2013

La danse, des rêves aux illusions, tout comme le printemps arabe

Pour son quatrième maillon, le festival dans sa neuvième édition propose, au théâtre al-Madina, un spectacle de danse contemporaine. Venu du Maroc, ce « Rêv’illusion » est une gestuelle expressionniste. Désordonnée et peu convaincante.

Une quête d’identité pas aisée pour ce quatuor d’acteurs. Photo Ibrahim Tawil

Trois garçons et une fille pour une variation autour du monde arabe et de son souffle de révolte. Si l’idée est appréciable, l’exécution l’est beaucoup moins. Quarante-cinq minutes de gesticulations vaines et inutilement hystérisées pour des corps désarticulés et qui, de toute évidence, renient la danse, sa grâce, son charme, son harmonie, sa fluidité.
Sur une scène nue, un violoncelle est posé dans une solitude absolue et inquiétante. Une jeune femme, cheveux d’Yseult flottant dans les yeux, gratte lentement ses cordes pour des tonalités larmoyantes et gutturales. En attente, comme pour un match âprement disputé, aux abords de la rampe, trois jeunes hommes. Un pseudochanteur dodu avec tignasse touffue comme Angela Davis, un coureur de fond avec genouillère bleue et un zazou des villes en jeans noir et chemise blanche. Ce petit monde hétéroclite forme un microcosme de société qui s’agite et s’époumone: «Il faut une patience de Job pour vivre», clame en arabe le chanteur sur son micro.
Tournant en rond comme des toupies sur des lancées que nul n’arrête, voilà que le quatuor plonge littéralement dans un sac, rempli d’un liquide doré, vidé sur les planches.
Éclaboussés, peinturlurés, mouillés, des godasses aux tee-shirts, des slips au torse nu, les danseurs, dans des mouvements saccadés, nerveux, presque absurdes (en se référant à un théâtre de l’absurde), exécutent une ronde giratoire syncopée, une sarabande endiablée comme un tam-tam de guerre. Avec des gestes désespérés, improvisés, abrupts, parfois même puérils, à l’image de ce désordre et de cette immaturité qui règnent sur le monde arabe, dépassé par ses aspirations. Des rêves aux illusions (et surtout aux désillusions) le cap est vite franchi...
Pour se retrouver ou se forger une identité, ce spectacle propose, un peu vaguement il est vrai, une quête identitaire. En chemin solitaire ou en collectivité. Et la tâche, on en convient, n’est pas aisée.
Le seul moment insolite et amusant dans cette ronde confuse et cafouillée est ce jouet lâché sous les spots. Minuscule poupée, pas plus haute qu’une pomme, qui danse le tamouré. Une poupée-vahiné avec des tresses de paille sur les hanches et qui se trémousse au milieu de la scène. Par instinct, les jeunes gens l’imitent et se
déhanchent.
En sous-titre de ce spectacle, de toute évidence inabouti, le terme de «work-in-progress» (travail en cours). Ce serait intéressant de voir sa forme définitive car, tel quel, c’est bien ennuyeux et décevant.
Trois garçons et une fille pour une variation autour du monde arabe et de son souffle de révolte. Si l’idée est appréciable, l’exécution l’est beaucoup moins. Quarante-cinq minutes de gesticulations vaines et inutilement hystérisées pour des corps désarticulés et qui, de toute évidence, renient la danse, sa grâce, son charme, son harmonie, sa fluidité.Sur une scène nue, un...

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