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À La Une - Conflit

L'opposition syrienne demande l'arrêt des "opérations" du Hezbollah en Syrie

Après deux journées marquées par des bombardements syriens contre le village libanais de Qasr.

Funérailles, le 15 avril 2013 à Qasr, village libanaise à la frontière avec la Syrie, d'un jeune Libanais tué la veille par des tirs en provenance de Syrie. AFP/STR

L'opposition syrienne a demandé au gouvernement libanais de contrôler les frontières du pays afin d'éviter que le Hezbollah ne tire sur des localités rebelles en Syrie. Le Conseil national syrien (CNS), l'une des principales composantes de l'opposition au président Bachar el-Assad "appelle le gouvernement libanais à exercer un contrôle sur les frontières du pays et mettre immédiatement fin aux opérations militaires du Hezbollah en territoire syrien.

 

"Nous demandons au gouvernement libanais d'agir pour arrêter les agressions du Hezbollah et de protéger les civils innocents à la frontière syro-libanaise", ajoute le CNS dans un communiqué publié tard lundi.

"Pendant des semaines déjà, des forces dépendant du Hezbollah ont pris pour cibles des villages en Syrie, situés à la frontière des deux pays et ce ce parti a pris le contrôle de certaines localités, contraignant l'armée syrienne Libre (ASL) à riposter contre les multiples agressions du Hezbollah.

 

L'opposition syrienne avait accusé dans le passé le mouvement armé chiite libanais de combattre au côté du régime de Bachar al-Assad, son allié indéfectible et en février l'Armée syrienne libre avait menacé de bombarder les forces de ce parti.

 

 

"Nous nous ferons justice nous-mêmes"

Ce communiqué intervient alors que la détérioration de la situation à la frontière libano-syrienne prend une dimension alarmante.

Lundi, les bombardements syriens se sont poursuivis pour la deuxième journée consécutive contre le village d’al-Qasr, qui a enterré dans la matinée les deux victimes, dont un jeune de 13 ans, des tirs de dimanche. Lundi, plusieurs obus sont tombés sur le village ainsi que dans les bois avoisinants sans faire de victimes.

Le président du conseil municipal du village, Hassan Zeayter, a pressé le président Michel Sleiman de faire en sorte que l’État assume son rôle, "sinon, nous nous ferons justice nous-mêmes".

 

Dans un reportage, l’Associated Press révélait d'ailleurs que des combattants du Hezbollah patrouillent tout le long de la frontière, dans le périmètre de Qasr, "pour protéger les villages chiites contre les attaques des rebelles". Ces combattants du Hezbollah, a expliqué un de leurs chefs, Mohammad, se sont constitués en comités populaires dont la seule mission est de défendre les villages frontaliers "au moment où les combats font rage entre les forces régulières syriennes et les combattants de l’ASL".

 

L’armée libanais a renforcé sa présence dans ce secteur frontalier, en assurant que ses unités n’hésiteront pas à riposter aux sources de tirs pour protéger les villageois. Il reste cependant difficile, comme l'armée l'a reconnu dans son rapport examiné hier lors de la réunion du Conseil supérieur de défense, de déterminer la partie qui tire contre le Liban. Le Hezbollah et les habitants de Qasr accusent l’ASL de tirer contre ce village, pendant que les rebelles accusent les forces régulières de ce bombardement dont l’objectif est, selon eux, de pousser les Libanais à accuser l’ASL de violer la souveraineté libanaise.

 

Interrogé par nowlebanon, le coordonnateur politique de l’ASL, Louaï Mokdad, a rappelé que les rebelles avaient effectivement menacé de tirer contre les positions frontalières du Hezbollah qu’il accuse d’avoir intensivement bombardé celles de l’ASL au cours des deux derniers jours. "Nous avons riposté aux sources de tirs, a-t-il souligné. Mais il n’est pas question pour nous de bombarder des villages. Il faut que les Libanais sachent que l’armée syrienne joue un mauvais rôle, en ce sens qu’à chaque fois que l’ASL riposte aux sources de tirs du Hezbollah, les mortiers des forces du régime entrent en action et bombardent les localités libanaises pour que l’ASL soit accusée de ces tirs", a-t-il indiqué.

 

(Pour mémoire : L’ultimatum de l’Armée syrienne libre au Hezbollah expire aujourd’hui)

 

 

Les pertes du Hezbollah en Syrie

Selon des activistes cités par la chaîne al-Arabiya, au moins quarante combattants du Hezbollah ont péri dans les batailles qui ont eu lieu au cours des deux derniers jours dans le secteur de Qousseir en Syrie, dans le province de Homs. Ces informations ont été confirmées par des habitants de la Békaa (Est) qui ont indiqué à l’AFP que les dépouilles de cinq combattants du Hezbollah avaient été rapatriées de Syrie entre dimanche et lundi.

Selon un habitant d’el-Khasi, "ils sont morts dans les combats le 8 avril dans le secteur de Qousseir, frontalier du Liban". "Nous avons mis en terre dimanche un combattant du Hezbollah, Assad Ali Assad, tué en Syrie il y a quelques jours. D’autres martyrs du Hezbollah originaires du Sud ont été enterrés entre hier et aujourd’hui, nous ont dit leurs familles", a-t-il précisé à l’AFP.

 

En 2012, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé que des membres de son parti combattaient les rebelles syriens, mais à titre individuel. Le mouvement publie ainsi de temps à autre des communiqués annonçant la mort d'un de ses combattants dans "l'exercice de son devoir jihadiste".

 

(Pour mémoire : Nasrallah dément tout plan du Hezb et de Damas pour occuper des villages sunnites à la frontière)

 

 

Déclarations floues

Sur le front politique, une réunion, lundi à Baabda, consacrée à diverses questions majeures de sécurité, n'a accouché que de déclarations floues.

 

Le ministre démissionnaire des Affaires sociales, Waël Bou Faour a souligné que les personnes réunies "ont assuré que la sécurité de chaque citoyen ou village libanais est du ressort de l’État".

Pressé de questions par la presse,le ministre a fait assumer aussi bien aux forces régulières syriennes qu’aux rebelles la responsabilité des atteintes à la souveraineté libanaise. Il a expliqué que le palais Bustros a été chargé, sur instructions du président Sleiman et du Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati, de répertorier les agressions syriennes et de les consigner dans un dossier qui sera soumis à la Ligue arabe ou "à n’importe quelle autre instance".

 

Ce dossier n’a pas manqué de susciter un débat houleux, notamment entre le chef de la diplomatie et M. Bou Faour. Adnane Mansour n’a pas apprécié en effet l’initiative des autorités libanaises de saisir la Ligue arabe, la trouvant injuste. Selon lui, c’est "contre la Ligue arabe" que le Liban devrait adresser une plainte "pour qu’elle cesse d’armer les terroristes syriens".

 

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commentaires (2)

Malheureusement on a l'impression que le Liban s 'enlise doucement dans la guerre civile . Nazira.A.Sabbagha

Sabbagha A. Nazira

13 h 13, le 16 avril 2013

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Commentaires (2)

  • Malheureusement on a l'impression que le Liban s 'enlise doucement dans la guerre civile . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    13 h 13, le 16 avril 2013

  • Cherchez la vérité là où elle n'est pas ou là où on la bâtardise ! OU... quand on est Ministre des AFFRES ÉTRANGÈRES... dans un pays, pour le compte d'un autre...

    SAKR LOUBNAN

    12 h 51, le 16 avril 2013

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