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Hosni Moubarak à nouveau jugé par la justice égyptienne samedi

L'ancien président Hosni Moubarak comparaît à partir de samedi pour la deuxième fois devant la justice égyptienne qui devra déterminer s'il est coupable de complicité dans les meurtres de manifestants qui ont renversé son régime en février 2011.

Ce second procès de l'ex-raïs, âgé de 84 ans, sera retransmis à la télévision nationale et il devrait une nouvelle fois illustrer combien le chemin emprunté par l'Egypte pour gagner la démocratie demeure tortueux.

La Cour de cassation égyptienne avait jugé recevable en janvier l'appel formé par l'ancien président et son ministre de l'Intérieur Habib al Adli, tous deux condamnés à la réclusion à perpétuité en juin 2012 pour leur implication dans la répression de la "Révolution du Nil".

Lors du premier procès, Hosni Moubarak, Habib al Adli et quatre de ses adjoints avaient été reconnus coupables de complicité dans la mort de plus de 800 manifestants au cours des 18 jours de l'insurrection.

La condamnation avait eu valeur de symbole: l'ancien président était le premier dirigeant balayé par le "Printemps arabe" à être présent à son procès et à se retrouver derrière les barreaux.

La procédure judiciaire avait toutefois montré combien rendre la justice demeurait compliqué dans un pays où les magistrats et membres de forces de sécurité nommés sous le règne de celui qui occupait le box des accusés étaient encore en place - ce qui est toujours valable aujourd'hui.

Six hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur - dont deux comparaissaient pour des crimes moins graves - avaient été acquittés. Le parquet s'était plaint du manque de coopération du ministère qui avait rechigné à fournir des éléments de preuve à l'accusation.

Le tribunal avait jugé que Hosni Moubarak et Habib al Adli n'avaient pas su empêcher les massacres lors du soulèvement mais le juge n'avait pas osé franchir le pas et sanctionner les deux dirigeants pour avoir ordonné les violences.

Lors de ce second procès, le ministère public s'appuiera sur des éléments rassemblés par une commission d'enquête mise en place l'an passé par le président Mohamed Morsi.

Le nouvel homme fort d'Egypte a essuyé des critiques après son refus de publier le rapport de la commission établi en décembre.

 

Selon le quotidien britannique The Guardian, Morsi a enterré depuis janvier le rapport de la commission qui recommandait l'ouverture de poursuites judiciaires contre les militaires responsables de tortures, d'assassinats et de disparitions forcées pendant le soulèvement.

Pour Ahmed Tagab, avocat et membre de la commission d'enquête, la non publication du rapport constitue un échec "parce que cela retarde la reconnaissance par le gouvernement de crimes commis par les forces de sécurité contre les Egyptiens".

Selon lui, Morsi garde le rapport sous le coude parce que les forces de sécurité, qui n'ont globalement pas changé depuis l'époque Moubarak, commettent aujourd'hui "les mêmes crimes".

L'annonce par Morsi de la mise en place d'une commission d'enquête avait suscité l'espoir que la lumière soit enfin faite sur certaines pratiques des forces de l'ordre.

Au final, le sentiment est que très peu a été accompli sur la voie de la transition vers une justice plus indépendante.

Détenu dans un premier temps à la prison Tora, dans la banlieue du Caire, Moubarak a ensuite été transféré dans un hôpital militaire. Il a assisté à son premier procès sur un lit mobile en compagnie de ses deux fils.

Ces derniers avaient été relaxés des faits de violences mais ils demeurent en détention dans le cadre d'une enquête pour corruption.

Lors du second procès, Moubarak devra également répondre de l'accusation d'avoir illégalement facilité un accord de vente de gaz naturel à prix bradé à Israël.

Si les changements apparaissent timides, ils ne sont toutefois pas totalement absents : le procureur général en fonction lors du premier procès avait été nommé sous l'ère Moubarak. Il a été remplacé en novembre.

De même, ce second procès pourrait être, selon Ahmed Ragad, "une bonne occasion d'ouvrir plus largement et plus complètement les dossiers de l'ancien régime".

L'ancien président Hosni Moubarak comparaît à partir de samedi pour la deuxième fois devant la justice égyptienne qui devra déterminer s'il est coupable de complicité dans les meurtres de manifestants qui ont renversé son régime en février 2011.
Ce second procès de l'ex-raïs, âgé de 84 ans, sera retransmis à la télévision nationale et il devrait une nouvelle fois illustrer...