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Liban

Le PSP présente ses candidats aux législatives sur la base de la 1960

Les délégués du PSP à l’entrée du ministère de l’Intérieur où ils ont présenté les candidatures du bloc Joumblatt.  Photo Marwan Assaf

La loi électorale et le dépôt des candidatures continuent de susciter des divergences dans les milieux politiques en dépit de la confirmation d’une constante : le rejet de la loi de 1960.


Le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé hier qu’il y a des candidats qui continuent de présenter leurs candidatures aux législatives soulignant qu’il ne peut pas les empêcher de prendre une telle initiative. Selon lui, cette question « n’est pas du tout liée à celle prise mercredi par les composantes chrétiennes à Bkerké », s’engageant à ne pas présenter de candidatures sur la base de la loi de 1960. Une position que ne partagent pas les membres du Parti socialiste progressiste (PSP, de Walid Joumblatt) dont certains ont présenté hier, au ministère de l’Intérieur, leur candidature aux élections législatives sur la base de la loi électorale de 1960.
« Le dépôt des candidatures intervient dans le cadre de l’engagement du parti à respecter la Constitution », a expliqué le responsable du PSP, Nachaat el-Hessniyé. Selon lui, la position du PSP rejoint celle du chef de l’État Michel Sleiman qui appelle au respect des délais constitutionnels et à la tenue des législatives à la date prévue.
« Nous traitons avec la loi de 1960 comme étant celle qui est actuellement en vigueur ; nous agirons en conséquence si une nouvelle loi est adoptée », a-t-il précisé.


Les membres du parti qui ont présenté leur candidature sont : Walid Joumblatt, Nehmé Tohmé, Élie Aoun, Alaëddine Terro, Akram Chehayeb, Ayman Choucair et Waël Bou Faour. Le ministre démissionnaire des Travaux publics et des Transports, Ghazi Aridi, n’a pas présenté sa candidature. Selon M. el-Hessniyé, la volonté de M. Aridi de ne pas être candidat aux législatives devra être discutée entre MM. Aridi et Joumblatt.


Ainsi et cinq jours avant la date limite du dépôt des candidatures, le nombre total des candidats a atteint les 23, selon des sources internes au ministère de l’Intérieur, citées par l’agence al-Markaziya.
Ce nombre réduit de candidats va probablement pousser le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, à proroger la date du dépôt des candidatures de sept jours à partir du 10 avril courant, conformément à l’article 50 de la loi électorale qui prévoit qu’une fois le délai passé sans qu’aucun candidat ne se soit présenté à un siège donné, la prorogation de sept jours supplémentaires s’impose de facto.


Si le délai des dépôts a expiré et que seul un candidat s’est présenté à un siège donné, il est élu d’office.
Toujours selon l’agence al-Markaziya, le ministre de l’Intérieur a laissé entendre qu’il n’envisage pas de répondre aux demandes des leaders chrétiens pour ce qui est de leur souhait de suspendre les dépôts de candidatures.

Le 14 Mars et ses divergences
Commentant pour sa part la réunion des pôles chrétiens à Bkerké, le député du courant du Futur, Ahmad Fatfat, a indiqué pour sa part que ce rassemblement « n’a pas la capacité de nous conduire à couper les ponts avec nos alliés chrétiens ». « Au contraire, a-t-il ajouté, il y a une position constante et commune par rapport à la loi de 1960. Nous l’avons déjà dit : nous ne présenterons nos candidats qu’en accord avec nos alliés. »
M. Fatfat a relevé que les divergences peuvent exister. « Toutefois, les questions qui nous rapprochent de nos alliés du 14 Mars sont bien plus importantes et nous déployons des efforts très sérieux pour parvenir à une loi mixte consensuelle. »


Le député a estimé que la réunion de Bkerké est venue « fermer une fois pour toutes la porte devant le dépôt des candidatures, permettant aux participants de réitérer des positions déjà connues ». « Cependant le conflit n’est pas autour de la loi électorale mais autour du prochain gouvernement », soulignant que la rencontre des pôles chrétiens à Bkerké a abouti à suspendre le projet de loi orthodoxe.
Et d’ajouter : « Ce n’est pas nous qui avons suspendu le dialogue pour parvenir à une entente, mais les alliés de Aïn el-Tiné. »


M. Fatfat a tenu en outre à préciser que l’opposition ne refuse pas l’idée d’un report technique des élections si cela est nécessaire. « Toutefois, elle n’approuve pas une prorogation à long terme. Tout le monde est conscient que le renouvellement du mandat du Parlement signifie une prorogation qui s’appliquerait à toutes les institutions comme ce fut le cas avec la direction des services de renseignements de l’armée. Cependant cette règle n’a pas été appliquée au général Achraf Rifi (le directeur des FSI), d’où la contradiction », a-t-il dit. Enfin, l’ancien député de Tripoli a affirmé de son côté qu’il présentera sa candidature avant la fin du délai prévu, soit dans les prochains jours.
Pour sa part, l’un des membres du secrétariat général du 14 Mars, Naoufal Daou, a estimé dans un entretien à l’agence al-Markaziya, qu’« il est désormais clair qu’il existe une harmonie entre le cardinal maronite, Mgr Bécharra Raï et le chef de l’État, Michel Sleiman. Il est tout aussi patent que c’est le président de la République qui a mis sa touche à la rencontre de Bkerké, puisqu’il est en même temps contre la loi de 1960 et contre le projet du rassemblement orthodoxe ». Pour M. Daou, ce qui s’est passé à Bkerké doit être placé dans le cadre des efforts entrepris par le patriarche maronite « pour rejoindre les positions du chef de l’État en vue de rectifier les choses et de donner toutes les chances à une entente autour d’une nouvelle loi électorale ».


Dans un entretien à la Voix du Liban, le député du bloc de la Libération et du Développement, Michel Moussa, a insisté sur la nécessité de s’entendre sur une nouvelle loi électorale, soulignant que ce dossier a déjà fait l’objet de plusieurs discussions entre les différents protagonistes. « La phase actuelle nécessite de la part de tous de définir enfin leur choix », a-t-il dit.

 

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