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À La Une - Liban-Syrie

Nouveaux tirs d'obus syriens sur le territoire libanais : pas de victimes

Mardi, le président Sleiman avait jugé "inacceptable" le raid mené lundi par l'aviation syrienne près d'Ersal.

Un barrage de l'armée libanaise près de la frontière syrienne, dans la région du Hermel (Bekaa). Photo AFP

Cinq obus de mortier et roquettes envoyés du territoire syrien ont atterri au Liban mercredi, un jour après que le président libanais Michel Sleiman a prévenu son voisin que de telles frappes constituaient une violation inacceptable de sa souveraineté.

 

Selon des témoins cités par Reuters, les obus ont atterri dans des champs à proximité du village d'el-Kasser, situé à moins de deux kilomètres de la frontière, dans le Hermel (Bekaa). Aucun blessé n'est à déplorer.

 

"Deux obus et une roquette sont tombés vers 09H00 (07H00 GMT) à l'extérieur du village de Sahlat el-Ma", non loin d'el-Kasser à la lisière de la province syrienne de Homs, où des combats opposent depuis des mois l'armée régulière aux rebelles, a indiqué à l'AFP un responsable local au sein des services de sécurité libanais. Ces projectiles, qui se sont abattus à proximité d'une usine de découpe de pierres, "n'ont fait ni victimes ni dégâts", a-t-il ajouté.

 

 


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La région d'el-Kasser, dans le Hermel.

 

L'agence nationale d'information (ANI) libanaise a, pour sa part, fait état de cinq roquettes. Selon la chaîne de télévision al-Manar, financée par le Hezbollah, les cinq projectiles qui ont atterri au Liban provenaient de zones où se trouvent des "groupes syriens armés", suggérant que l'opposition syrienne est responsable de l'attaque. Le gouvernement syrien a menacé à plusieurs reprises de frapper les rebelles syriens qui se réfugiaient de l'autre côté de la frontière.

 

A plusieurs reprises depuis le début du conflit en Syrie, des roquettes et obus sont tombés en territoire libanais.

 

Mardi, le président de la République, Michel Sleiman, a jugé "inacceptable" le raid mené lundi, pour la première fois, par l’aviation syrienne contre le territoire libanais, mais la Syrie a démenti avoir frappé ce dernier. Le raid de lundi visait Wadi Khail, près de la ville frontalière de Ersal dans l'est du Liban.

 

La région de Ersal.


"Le bombardement aérien syrien contre le territoire libanais est une violation inacceptable de la souveraineté libanaise", a déclaré le chef de l’État, selon un communiqué de la présidence daté de Lagos où il se trouve dans le cadre de sa tournée africaine. Il s’agit de la première confirmation officielle que ce raid a bien frappé le territoire libanais.


"Les informations colportées par des médias libanais, arabes et internationaux affirmant que des avions-chasseurs syriens ont lancé des bombes à l’intérieur du territoire libanais sont sans fondement", a rétorqué hier un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères, sous le couvert de l’anonymat. "Le ministère dément totalement cette information et affirme qu’il respecte la souveraineté libanaise et demeure attaché à la sécurité et à la stabilité du Liban frère", a noté le responsable, cité par l’agence officielle SANA. "Certains pays qui persistent à suivre une politique hostile à l’égard de la Syrie en armant et en finançant les groupes terroristes armés ont diffusé cette information mensongère", a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Sleiman de Lagos : Le Liban connaîtra le salut en dépit de tout)


De son côté, le ministre libanais des Affaires étrangères, qui se trouve avec le président Sleiman à l’étranger, a indiqué à la chaîne NBN qu’"il étudiera ce qu’il possède comme éléments à son retour à Beyrouth avant d’entamer ses contacts", sans infirmer ni confirmer l’existence du raid, prenant ainsi une position médiane... entre Baabda et Damas !


Mardi soir, le chef de l’État est revenu à la charge, affirmant "souhaiter que le démenti syrien soit fondé, mais que le commandement de l’armée avait certifié l’existence du raid".


Un haut responsable militaire libanais, qui a gardé l’anonymat, avait confirmé à l’AFP le raid mais sans vouloir préciser s’il avait touché le Liban. "Des avions syriens ont tiré quatre roquettes lundi sur la frontière entre le Liban et la Syrie mais je ne peux pas encore dire s’ils ont frappé le territoire libanais ou seulement le territoire syrien", avait-il dit. En revanche, le département d’État américain avait confirmé que des avions militaires syriens avaient pour la première fois lundi mené des raids sur le nord du Liban, qualifiant ce bombardement d’"escalade significative".

 

(Lire aussi : Régime et rebelles syriens s’accusent d’user d’armes chimiques)


Condamnations...à une voix près
Au plan libanais, la grande majorité des voix ont vivement condamné le raid, à l’exception du député du bloc du Changement et de la Réforme, Fady A’war, qui a justifié le raid, estimant qu’il s’agit là d’"une réplique aux groupes armés qui ont outrepassé le cadre territorial libanais vers l’intérieur syrien". "C’est l’État libanais qui en assume la responsabilité et qui doit empêcher tout milicien de franchir les frontières en direction du territoire syrien", a-t-il indiqué, dans un entretien à l’agence al-Markazia. "Nous en avons ras le bol des positions du président de la République. Mieux vaut qu’il poursuive ses visites à l’étranger et qu’il laisse la situation interne à d’autres", a-t-il souligné.

 

(Lire aussi : Gemayel de Koweït : Le régime syrien doit partir)


Le bloc du Futur, réuni sous la présidence de l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, a, de son côté, salué la position du chef de l’État, "pionnière dans la défense de la souveraineté et de la dignité nationale". Le bloc a, en revanche, déploré "le silence du gouvernement et son manquement à sa responsabilité d’agir et de condamner et de prendre les mesures opportunes, ainsi que le silence du ministère de la Défense, qui s’est abstenu de donner des informations sur la réalité de l’agression aux citoyens, comme si elle avait lieu dans un pays étranger". "Partant, le ministère a laissé à d’autres pays le soin d’émettre des communiqués à sa place", a-t-il indiqué dans son communiqué.


Côté syrien, le porte-parole de l’Armée syrienne libre, Loua’y Moqdad, a estimé dans un entretien à Now Lebanon qu’"à travers ses menaces d’embraser le Liban, le régime Assad adresse un message à la communauté internationale, qui a reconnu la nécessité d’armer l’opposition et d’en finir avec lui". Le régime syrien n’a plus les moyens de se lancer dans une invasion terrestre du Liban, mais il peut le bombarder avec l’artillerie et l’aviation, et tenter d’importer la crise au Liban.


Par ailleurs, sur le terrain, des habitants de Bab el-Tebbaneh à Tripoli ont de nouveau bloqué le passage hier et repoussé vers l’hinterland syrien des camions-citernes en provenance de Syrie.

 

 

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