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À La Une - Liban-Syrie

Sleiman juge "inacceptable" le raid syrien au Liban, Damas dément

Des hélicoptères syriens ont tiré, lundi, quatre roquettes sur Ersal.

Après les bombardements syriens, lundi 18 mars 2013, en territoire libanais, le président Michel Sleiman a chargé le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour de remettre une lettre de protestation à Damas. AFP/ ISSOUF SANOGO

Le président libanais Michel Sleiman a jugé mardi "inacceptable" le raid mené la veille, pour la première fois, par l'aviation syrienne contre son territoire, mais la Syrie a démenti avoir frappé son voisin.

 

"Le bombardement aérien syrien contre le territoire libanais est une violation inacceptable de la souveraineté libanaise", a-t-il dit selon un communiqué de la présidence daté de Lagos où il se trouve dans le cadre d'une tournée en Afrique pour visiter notamment les importantes communautés libanaises qui s'y trouvent.

 

"Les informations colportées par des médias libanais, arabes et internationaux affirmant que des avions-chasseurs syriens ont lancé des bombes à l'intérieur du territoire libanais sont sans fondement", a indiqué un peu plus tard, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères, sous le couvert de l'anonymat. "Le ministère dément totalement cette information et affirme qu'il respecte la souveraineté libanaise et demeure attaché à la sécurité et à la stabilité du Liban frère", a ajouté le responsable, cité par l'agence officielle Sana.

 

 

La région de Ersal.

 

"Des hélicoptères militaires syriens ont tiré quatre roquettes sur la frontière entre le Liban et la Syrie", avait affirmé un haut responsable militaire libanais, lundi, alors qu’un gradé des services de sécurité sur le terrain a précisé que "l’aviation syrienne avait tiré ces quatre roquettes contre des positions de la rébellion à Ersal, en territoire libanais près de la frontière". Souheil Fliti, un Libanais habitant près du lieu d’impact, a précisé que les projectiles sont tombés sur un champ agricole où personne ne se trouvait.

Le correspondant de la télévision al-Manar a, pour sa part, assuré que l’aviation syrienne avait bombardé deux hameaux utilisés par des éléments armés à Wadi Khail, qui se trouve sur le territoire municipal de Ersal.

 

Localité exclusivement sunnite de la Békaa, Ersal compte 40 000 habitants et accueille actuellement environ 20 000 réfugiés syriens. Le jurd de la localité présente une frontière commune avec la Syrie de 60 kilomètres, où les soldats libanais et syriens sont complètement absents. Certains des habitants, qui soutiennent tous la rébellion contre Bachar el-Assad, se battent aux côtés de l’Armée syrienne libre.

 

(Lire aussi : L’ONU craint que le Liban soit entraîné dans la guerre civile syrienne )

 

Le département d'Etat américain a confirmé que des avions militaires syriens avaient pour la première fois lundi mené des raids sur le nord du Liban, qualifiant ce bombardement d'"escalade significative".

"Des avions et des hélicoptères du régime syrien ont tiré des roquettes sur le nord du Liban, touchant Wadi Khail, près de la ville frontalière d'Ersal. Cela représente une escalade significative dans les violations de la souveraineté territoriale libanaise dont la Syrie se rend coupable", avait déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.

La France a elle aussi dénoncé une "escalade" et une "nouvelle et grave violation de la souveraineté du Liban".

 

Ces raids ont eu lieu alors que le ministère syrien des Affaires étrangères avait menacé, jeudi dernier, de frapper en territoire libanais les "bandes armées" passant clandestinement en Syrie. "Les forces syriennes font preuve de retenue en ne frappant pas ces bandes à l’intérieur du territoire libanais (...) mais cela ne durera pas indéfiniment", avait-il averti dans une lettre adressée au ministère libanais des Affaires étrangères.

 

Après cette mise en garde, Michel Sleiman avait affirmé que la stabilité du pays est l’affaire "de nous tous... Il ne faut pas envoyer des militants en Syrie et ne pas en recevoir (...) Nous devons maintenir notre neutralité" dans le conflit syrien. Il avait également indiqué avoir donné l’ordre à l’armée libanaise "d’arrêter tout homme armé ayant l’intention d’aller combattre en Syrie, qu’il appartienne ou non à l’opposition".

 

Sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable libanais avait affirmé samedi à l’AFP que le gouvernement prenait la mise en garde "très sérieusement", ajoutant que "des consultations intensives sont en cours pour trouver le meilleur moyen pour protéger la frontière".

 

Lundi, des obus en provenance de Syrie ont également visé dans l’après-midi les villages de Noueira et Dbabiyé, dans le Akkar. Les habitants des localités touchées depuis plusieurs mois par les bombardements de l’artillerie syrienne ont tenu une conférence de presse pour appeler le gouvernement à agir et protéger la frontière, soulignant que si l’armée ne prend pas la décision adéquate, il faut faire appel aux Casques bleus pour étendre l’application de la résolution 1701 à la totalité du territoire libanais.

 

 

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Le président libanais Michel Sleiman a jugé mardi "inacceptable" le raid mené la veille, pour la première fois, par l'aviation syrienne contre son territoire, mais la Syrie a démenti avoir frappé son voisin.
 
"Le bombardement aérien syrien contre le territoire libanais est une violation inacceptable de la souveraineté libanaise", a-t-il dit selon un communiqué de la présidence daté...

commentaires (3)

Il ne suffit pas de dénoncer. Il faut protester aux Nations Unies et demander la condamnation de cette violation, comme celles du côté du Akkar, et demander aussi que la FINUL se déploie, avec l'Armée Nationale, sur toutes les frontières avec la Syrie. NOUS VOULONS LA PAIX AU LIBAN. Mais, pouvons-nous protester et demander quand deux parties Libanaises, l'une Chiite et l'autre Sunnite, sont mêlées au conflit Syrien et combattent en Syrie même sur deux fronts différents ?

SAKR LEBNAN

17 h 58, le 19 mars 2013

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Commentaires (3)

  • Il ne suffit pas de dénoncer. Il faut protester aux Nations Unies et demander la condamnation de cette violation, comme celles du côté du Akkar, et demander aussi que la FINUL se déploie, avec l'Armée Nationale, sur toutes les frontières avec la Syrie. NOUS VOULONS LA PAIX AU LIBAN. Mais, pouvons-nous protester et demander quand deux parties Libanaises, l'une Chiite et l'autre Sunnite, sont mêlées au conflit Syrien et combattent en Syrie même sur deux fronts différents ?

    SAKR LEBNAN

    17 h 58, le 19 mars 2013

  • Des hélicoptères syriens qui tirent sur des civils ? Vraiment à nos frontières on n 'a plus que des ennemis. Vraiment fou . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 40, le 19 mars 2013

  • Léon l'Africain.

    Daniel Lange

    13 h 15, le 19 mars 2013

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