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À La Une - Liban-Syrie

L’aviation syrienne bombarde Ersal

Washington dénonce « une escalade significative » dans le conflit.

La région frontalière libano-syrienne.

L’aviation syrienne a bombardé hier, pour la première fois, la frontière libanaise, au niveau du jurd de Ersal, a affirmé une source militaire libanaise.


« Des hélicoptères militaires syriens ont tiré quatre roquettes sur la frontière entre le Liban et la Syrie », a affirmé un haut responsable militaire, alors qu’un gradé des services de sécurité sur le terrain a précisé que « l’aviation syrienne avait tiré ces quatre roquettes contre des positions de la rébellion à Ersal, en territoire libanais près de la frontière ».
Selon Souheil Fliti, qui habite près du lieu d’impact, les projectiles sont tombés sur un champ agricole où personne ne se trouvait.


Pour sa part, le correspondant de la télévision al-Manar a assuré que l’aviation syrienne avait bombardé deux hameaux utilisés par des éléments armés à Wadi Khail, qui se trouve sur le territoire municipal de Ersal.
Localité exclusivement sunnite de la Békaa, Ersal compte 40 000 habitants et accueille actuellement environ 20 000 réfugiés syriens. Le jurd de la localité présente une frontière commune avec la Syrie de 60 kilomètres, où les soldats libanais et syriens sont complètement absents. Certains des habitants, qui soutiennent tous la rébellion contre Bachar el-Assad, se battent aux côtés de l’Armée syrienne libre.

 

 

 


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La région de Ersal.

 

La première réaction au bombardement de Ersal est venue de Washington. Le département d’État a confirmé que des avions militaires syriens avaient pour la première fois mené des raids sur le nord du Liban et il a souligné que ces bombardements représentaient « une escalade significative » dans le conflit.
« Des avions et des hélicoptères du régime syrien ont tiré des roquettes sur le nord du Liban, touchant Wadi Khail, près de la ville frontalière de Ersal. Cela représente une escalade significative dans les violations de la souveraineté territoriale libanaise dont la Syrie se rend coupable », a déclaré la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland.

 

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La France a pour sa part condamné ces bombardements, dénonçant une « escalade » et une « nouvelle et grave violation de la souveraineté du Liban ». « Le bombardement aérien effectué par les forces armées du régime syrien en territoire libanais, dans la région d’Ersal, constitue une nouvelle et grave violation de la souveraineté du Liban », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot.

 

Dans le Akkar, des obus en provenance de Syrie ont visé dans l’après-midi les villages de Noueira et Dbabiyé. Les habitants des localités touchées depuis plusieurs mois par les bombardements de l’artillerie syrienne ont tenu une conférence de presse pour appeler le gouvernement à agir et protéger la frontière, soulignant que si l’armée ne prend pas la décision adéquate, il faut faire appel aux Casques bleus pour étendre l’application de la résolution 1701 à la totalité du territoire libanais.

 

(Lire aussi : L’ONU craint que le Liban soit entraîné dans la guerre civile syrienne )


Jeudi dernier, le ministère syrien des Affaires étrangères avait menacé de frapper en territoire libanais les « bandes armées » passant clandestinement en Syrie. « Les forces syriennes font preuve de retenue en ne frappant pas ces bandes à l’intérieur du territoire libanais (...) mais cela ne durera pas indéfiniment », avait-il averti dans une lettre adressée au ministère libanais des Affaires étrangères.


Après cette mise en garde, le président de la République Michel Sleiman, qui se trouve en tournée en Afrique, avait affirmé que la stabilité du pays est l’affaire « de nous tous... Il ne faut pas envoyer des militants en Syrie et ne pas en recevoir (...) Nous devons maintenir notre neutralité » dans le conflit syrien. Il a souligné avoir donné l’ordre à l’armée libanaise « d’arrêter tout homme armé ayant l’intention d’aller combattre en Syrie, qu’il appartienne ou non à l’opposition ».


Sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable libanais avait affirmé samedi à l’AFP que le gouvernement prenait la mise en garde « très sérieusement », ajoutant que « des consultations intensives sont en cours pour trouver le meilleur moyen pour protéger la frontière ».

 

 

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