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À La Une - Conflit

Kerry promet de renforcer les rebelles syriens

Les insurgés remportent leur plus importante victoire en s’emparant de Raqa.

À Raqa, les rebelles ont déboulonné une statue de Hafez el-Assad. YouTube/AFP

Le secrétaire d’État américain John Kerry a promis hier de continuer à renforcer l’opposition syrienne sans l’armer, tout en donnant implicitement son aval aux livraisons d’armes aux rebelles « modérés » effectuées par des pays du Golfe.
À Riyad, M. Kerry a rencontré les ministres des Affaires étrangères de pays du Golfe, qui avaient exprimé dimanche leur soutien à un règlement négocié en Syrie, tout en réclamant une résolution contraignante du Conseil de sécurité. « Les États-Unis s’engagent à continuer d’œuvrer (...) à renforcer l’opposition syrienne », a ainsi déclaré M. Kerry lors d’une conférence de presse avec son homologue saoudien, le prince Saoud al-Fayçal. La semaine dernière à Rome, M. Kerry avait promis à l’opposition politique syrienne 60 millions de dollars d’aide et une assistance directe, mais non létale, aux rebelles sur le terrain, le gouvernement de Barack Obama refusant d’armer l’opposition syrienne. Mais M. Kerry a pris acte du fait que la rébellion recevait des armes, notamment grâce à l’Arabie saoudite ou au Qatar. Il n’y a « pas garantie qu’une arme ou une autre ne puisse pas tomber dans de mauvaises mains », c’est-à-dire dans celles d’extrémistes islamistes, a admis le ministre américain, mais les opposants syriens ont « maintenant la capacité de s’assurer que ce qui va à l’opposition modérée et légitime lui parvient effectivement ».


Son hôte saoudien a, lui, insisté sur « le droit du peuple syrien à se défendre » et réclamé un « embargo sur les armes à destination du régime syrien (...) et de sa machine à tuer ». Les six pays arabes du Conseil de coopération du Golfe, alliés de Washington, lui reprochent une certaine inaction en Syrie et ne le trouvent pas assez ferme à l’égard de l’Iran voisin, dont ils redoutent les ambitions régionales.


M. Kerry a enfin rencontré le prince héritier saoudien Salman ben Abdel Aziz, mais n’a pas été reçu par le roi Abdallah. Il a dîné à Abou Dhabi avec le prince héritier des Émirats, cheikh Mohammad ben Zayed, et avec son homologue Abdallah ben Zayed al-Nahyane.

Poutine-Hollande
Toujours sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine et son homologue français François Hollande ont parlé de la coopération des deux pays en vue de régulariser la situation en Syrie, dans un entretien téléphonique hier, ont annoncé le Kremlin et l’Élysée. « À la suite de la récente visite du président français en Russie, les deux parties ont continué d’échanger leurs points de vue sur la poursuite de la coopération pour régulariser la situation en Syrie », a précisé le Kremlin dans un bref communiqué, sans autres détails. L’Élysée a confirmé cet entretien téléphonique, évoquant « un échange approfondi » sur la Syrie entre les deux chefs d’État « dans le prolongement de leurs échanges à Moscou le 28 février ». François Hollande « a exprimé la préoccupation de la France concernant la montée des violences et l’aggravation des risques liés à la crise syrienne », précise la présidence française dans un communiqué.


Par ailleurs, la Chambre d’industrie syrienne a porté plainte contre le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan, l’accusant d’avoir « parrainé le terrorisme » et « pillé des usines » en Syrie, ont annoncé les journaux syriens. La plainte a été déposée devant la justice d’un pays européen qui n’a pas été précisé, et sera défendue par des avocats de plusieurs nationalités, selon le quotidien al-Watan, proche du régime syrien. La plainte vise à « dévoiler les pratiques turques, ce qui entraînera des pertes considérables pour le gouvernement turc (...) et à contraindre ce gouvernement à modifier sa politique à l’égard de la Syrie (...), à restituer les biens volés et à s’acquitter de compensations », a déclaré le président de la Chambre d’industrie, Farès Chehabi.

Raqa et Homs
Sur le terrain, les rebelles syriens ont remporté hier leur plus importante victoire depuis le début de la révolte, en s’emparant pour la première fois d’une capitale provinciale, Raqa, dans le nord du pays. « Les rebelles contrôlent presque entièrement la ville. Il y a encore quelques foyers de résistance des forces du régime, en particulier le siège de la sécurité militaire et le bâtiment du parti Baas », a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les combats se poursuivent et la ville est visée par des raids de l’aviation du régime, indique la même source. « Dans les prochaines heures, Raqa sera la première capitale d’une province qui sera hors du contrôle du régime », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Selon lui, ce sont les jihadistes du Front al-Nosra, alliés à d’autres groupes, qui combattent dans la ville.


Une statue de Hafez el-Assad y a été détruite, selon une vidéo mise en ligne par des militants. Des informations font état de la mort d’un chef de la police et de l’arrestation de deux autres hauts responsables de la sécurité d’État et de la sécurité politique, a précisé l’OSDH, ajoutant que le chef de la sécurité d’État avait été transféré en Turquie.
Par ailleurs, les insurgés ont pénétré dans l’aéroport militaire de Menagh, à 30 km au nord-ouest de la ville, et fait sauter un pont au sud-est d’Alep pour empêcher l’arrivée de renforts vers le principal aéroport.
En revanche, les forces gouvernementales menaient une offensive majeure pour reprendre les quartiers sous contrôle rebelle dans la ville de Homs. « Il s’agit des combats les plus violents depuis des mois et il y a des dizaines de morts et de blessés parmi les assaillants », a affirmé l’OSDH sans pouvoir avancer de bilan précis. L’armée, épaulée par les miliciens prorégime des Forces de défense nationale, a attaqué le centre de Homs, où des rebelles sont retranchés.

 

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