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Sport - Football - Championnat NFL

Finale Super Bowl : Baltimore, le bonheur après la peur

Au terme d’un match incroyable marqué par une coupure de courant au Superdome et un comeback de feu des 49ers, Baltimore a remporté le 47e Superbowl (34-31) face à San Francisco. Joe Flacco, sacré MVP, entre dans la cour des grands alors que Ray Lewis quitte la scène en beauté.

L’emblématique défenseur des Ravens Ray Lewis (à gauche), 37 ans dont 17 ans au service de la franchise, a tiré son ultime révérence à l’issue d’une finale riche en suspense et rebondissements en tout genre. Gary Hershorn/Reuters

Baltimore a résisté à tout. Aux jambes et aux bras de Colin Kaepernick. Au retour d’enfer d’une équipe de San Francisco d’abord liquéfiée par l’enjeu puis déchaînée dans la seconde partie du match. Longtemps à sens unique, ce Super Bowl a basculé dans l’irrationnel après une coupure de courant qui a plongé le Superdome de La Nouvelle-Orléans dans le noir pendant 36 minutes.
À cet instant, les Ravens menaient 28-6. Ils se promenaient, à l’image de leur quarterback Joe Flacco, auteur d’une première mi-temps époustouflante. Le match était plié. Mais cette improbable interruption a brisé l’élan de Baltimore. Après cela, San Francisco a mis le feu aux quatre coins du terrain. Mais les 49ers sont partis de trop loin. Ils ont échoué d’un rien. Et au Super Bowl, peu importe l’écart. Une défaite, d’un point, de cinq ou de trente, reste une défaite.
Après avoir marqué la bagatelle de 23 points en quatre drives, San Francisco a eu une possession pour gagner ce match. Menés 34-29 à environ quatre minutes du terme, ils sont arrivés jusque sur les cinq yards de Baltimore. Là, la défense des Ravens a tenu le choc. Colin Kaepernick a cherché ses receveurs là où il aurait peut-être pu utiliser son jeu de course, si dévastateur.
Vu les circonstances, la victoire des Californiens aurait été historique. Jamais une équipe n’avait surmonté un handicap supérieur à 10 points pour remporter le Super Bowl. Jamais une équipe n’avait perdu un Super Bowl en inscrivant autant de points que les Ravens. Mais le miracle n’a pas eu lieu.

Et la lumière ne fut plus
Toutefois, ce n’est pas sur cet ultime drive que les 49ers ont perdu cette rencontre. C’est bien avant. Ce Super Bowl, ils l’ont perdu sur une mi-temps... plus une action. La première moitié de la rencontre a viré à la démonstration des Ravens. Joe Flacco, impérial, a délivré trois passes de touchdown.
L’efficacité redoutable de l’attaque de Baltimore dans la zone rouge (touchdown systématique) a tranché avec la fébrilité des hommes de Jim Harbaugh qui n’ont pu compiler que six points, sur deux field goals, et ont surtout commis deux pertes de balle, sur une interception de Kaepernick et un fumble de LaMichael James. Baltimore s’est senti dominateur au point de feinter un field goal pour chercher le touchdown. Un péché d’orgueil mal placé, car cette audacieuse action a échoué. Elle aurait pu peser très lourd au final...
De confortable à la pause (21-6), l’avance des Ravens est devenue colossale dès le retour des vestiaires lorsque Jacoby Jones a marqué sur le retour de kickoff de la seconde période. Jones est ainsi doublement entré dans l’histoire puisqu’il avait également marqué sur réception plus tôt dans le match. Un tel doublé était inédit. Et avec 108 yards sur ce retour, il a signé la plus longue action de l’histoire du Super Bowl. À 28-6, l’affaire était dans le sac. Puis la lumière ne fut plus... Subitement, le match a changé d’âme. Kaepernick a relancé la machine en trouvant son receveur vedette Michael Crabtree. 28-13. Après une grosse séquence défensive et un retour de punt de plus de trente yards, Frank Gore, à la course, a rajouté sept points. 28-20. Ray Rice a ensuite commis à son tour un fumble, amenant un field goal de David Akers. 28-23. San Francisco venait d’inscrire 17 points en quatre minutes et dix secondes au cœur du troisième quart-temps. Il était temps de se souvenir que jamais les 49ers n’avaient pas perdu un Super Bowl en cinq participations...

Flacco MVP, Lewis sort en beauté
À son tour grippée, l’attaque de Baltimore s’est raccrochée aux branches pour inscrire deux field goals dans le dernier quart-temps. Insuffisant pour se mettre à l’abri car, entre ces deux coups de pied, Colin Kaepernick a trouvé le moyen d’inscrire le plus long touchdown à la course d’un quarterback au Super Bowl (15 yards).
Mais il lui a manqué cinq yards sur ce dernier drive pour parachever le plus extraordinaire comeback de l’histoire, et le safety concédé sur le fil par les Corbeaux afin de grignoter quelques secondes n’y a rien changé. Baltimore, même en ayant gagné 100 yards de moins que son adversaire, a gardé le dernier mot.
« Notre destin, c’est de gagner ce Super Bowl », avait clamé Ray Lewis. À 37 ans, la figure emblématique des Ravens s’en va par la grande porte. Le Hall of Fame, c’est une certitude, l’attend.
Joe Flacco l’y rejoindra peut-être un jour. Sacré MVP de la rencontre, le quarterback de la franchise du Maryland a rejoint Joe Montana dans le gotha avec des playoffs parfaits : 11 touchdowns, aucune interception. Comme le grand Joe Cool en son temps. C’était son année. Celle du coach John Harbaugh, vainqueur de son duel à distance historique avec son petit frère, Jim. Celle des Ravens qui, pour l’ensemble de leur œuvre ces dernières années, n’ont pas volé ce titre.

(Source : AFP)
Baltimore a résisté à tout. Aux jambes et aux bras de Colin Kaepernick. Au retour d’enfer d’une équipe de San Francisco d’abord liquéfiée par l’enjeu puis déchaînée dans la seconde partie du match. Longtemps à sens unique, ce Super Bowl a basculé dans l’irrationnel après une coupure de courant qui a plongé le Superdome de La Nouvelle-Orléans dans le noir pendant 36...

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