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À La Une - arabie

Les pouvoirs de la police religieuse saoudienne limités

Un corps souvent accusé d'abus et de violences.

La police religieuse saoudienne est chargée de veiller au respect de la morale islamique, mais est souvent accusée d'abus et de violence. Fayez Nureldine, archives/ AFP

L'Arabie saoudite a promulgué un nouveau statut pour la police religieuse limitant les pouvoirs de ce corps chargé de veiller au respect de la morale islamique, mais souvent accusé d'abus et de violences, a indiqué mardi son chef.


Ce corps avait des "pouvoirs élargis mais il cède, par le nouveau statut, à la police et à la justice les prérogatives d'interroger les suspects et de déterminer les charges qui pèsent sur eux", a expliqué à l'AFP Abdel Latif al-Cheikh.
Mais la police religieuse continuera, a-t-il ajouté, d'avoir le droit d'interpeler les auteurs de "délits flagrants de harcèlement contre les femmes, de consommation d'alcool ou de drogue (substances interdites en Arabie saoudite), de chantage et de pratique de la sorcellerie".

La police religieuse continuera aussi de veiller au respect de l'interdiction des concerts de musique bruyants et de l'ouverture des commerces pendant les prières, a ajouté al-Cheikh.


Les suspects interpelés dans ces cas seront déférés devant la police et la justice car les hommes de la police religieuse n'auront plus le droit de les interroger ou de déterminer les charges qui pèsent sur eux, a précisé Abdel Latif al-Cheikh.


Reconnaissables à leur barbe et à leur robe s'arrêtant au-dessus de la cheville, les membres de la police religieuse patrouillent dans les lieux publics à la recherche des femmes qui ne sont pas dument voilées, des couples non mariés ou des magasins qui ne ferment pas à l'heure de la prière.

Mais ils ont adopté un profil bas depuis la nomination en janvier d'Abdel Latif al-Cheikh à leur tête. Ce dernier a déjà renoncé à la contribution de "volontaires", souvent accusés d'abus, et a mis fin à l'utilisation de voitures banalisées lors des patrouilles.

 

En juin dernier, suite à un incident dans un centre commercial de Riyad, Abdel Latif al-Cheikh avait déjà désavoué un chef de patrouille de la police religieuse. Ce dernier s'en était pris à une femme, lui demandant de sortir de l'établissement en raison de son vernis à ongles. Une vidéo de l'incident diffusée sur YouTube, avait fait le buzz. 

 

 

Une séparation d'au moins 160cm...

Cheikh al-Cheikh est également connu pour ses positions "modérées" sur la mixité, qu'il ne prohibe pas lorsqu'elle n'enfreint pas les règles islamiques, alors que le royaume impose une stricte ségrégation des sexes.

 

Hier, la presse saoudienne a néanmoins annoncé que les magasins saoudiens employant des hommes et des femmes devront désormais ériger une séparation d'au moins 160 centimètres de haut pour empêcher les deux sexes de se côtoyer. Selon la presse, cette décision est stipulée par un mémorandum signé par Abdel Latif al-Cheikh et le ministre du Travail Adel Faqih.

 

En juin 2011, les autorités du royaume avaient ordonné aux magasins de lingerie féminine de remplacer leurs vendeurs, généralement asiatiques, par des vendeuses saoudiennes. Cette décision avait ensuite été étendue aux parfumeries.

En décembre, le chef de la police religieuse avait violemment critiqué le ministère du Travail, estimant que les nouvelles vendeuses ne bénéficiaient pas d'"une atmosphère adéquate pour travailler" et affirmant que certaines avaient fait "l'objet de harcèlement".

 

La décision des autorités d'autoriser les femmes à travailler dans des magasins avait fait suite à une campagne menée sur Internet par des femmes exprimant leur gêne face à la présence de vendeurs masculins dans les magasins de lingerie, même si les cabines d'essayage pour femmes restent prohibées dans le royaume.

La décision était entrée en vigueur malgré l'opposition du mufti d'Arabie saoudite, cheikh Abel Aziz al-Cheikh, qui avait estimé que cela mettrait les vendeuses "en contact direct" avec les hommes gérant ces magasins.

 

Le ministre du Travail avait indiqué que cette décision devait créer à terme jusqu'à 44.000 emplois pour les Saoudiennes, parmi lesquelles le taux de chômage dépasse les 30% selon une étude officielle, alors que le royaume fait appel à quelque huit millions de travailleurs étrangers.

 

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L'Arabie saoudite a promulgué un nouveau statut pour la police religieuse limitant les pouvoirs de ce corps chargé de veiller au respect de la morale islamique, mais souvent accusé d'abus et de violences, a indiqué mardi son chef.
Ce corps avait des "pouvoirs élargis mais il cède, par le nouveau statut, à la police et à la justice les prérogatives d'interroger les suspects et de...

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Obscurantisme quand tu nous tiens...

SAKR LEBNAN

12 h 40, le 30 janvier 2013

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Commentaires (2)

  • Obscurantisme quand tu nous tiens...

    SAKR LEBNAN

    12 h 40, le 30 janvier 2013

  • Des malades mentaux, frustrés, bêtes, fanatiques et susceptibles ! Mais pour qui se prennent-ils, ces arriérés qui portent atteinte à la religion musulmane ? Sous quel prétexte veulent-ils contrôler la vie des gens ?

    Robert Malek

    10 h 45, le 29 janvier 2013

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