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À La Une - Égypte

Rebelote, place Tahrir

Deux ans après, l'Egypte revit les mêmes drames : bâtiments officiels attaqués, plus de 250 blessés et cinq morts.

A l’occasion du second anniversaire du soulèvement populaire qui avait renversé Hosni Moubarak, des manifestations contre le pouvoir islamiste ont dégénéré vendredi en Egypte. AFP PHOTO/MAHMOUD KHALED

Des heurts faisant plus de 250 blessées et cinq morts se sont produits dans plusieurs villes d’Égypte hier lors de manifestations contre le pouvoir islamiste, à l’occasion du second anniversaire du soulèvement populaire qui avait renversé Hosni Moubarak. Des accrochages sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l’ordre se sont poursuivis tout au long de la journée aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, où une foule de milliers de personnes réclamait une « nouvelle révolution » et une « vraie démocratie ».

 

Une énorme pancarte était déployée sur la place avec l’inscription « Le peuple veut faire tomber le régime », tandis que la foule scandait : « Dégage, dégage » à l’encontre du président Mohammad Morsi, comme pour M. Moubarak il y a deux ans. Certains manifestants se sont momentanément rassemblés devant le très symbolique immeuble qui abrite la télévision d’État et le ministère de l’Information.

« Je suis venue parce qu’on n’a pas fait la révolution pour qu’un groupe corrompu en remplace un autre », lançait une manifestante, Maha Kamal, 40 ans, voile turquoise et drapeau égyptien a la main.
Des manifestants ont également jeté des pierres sur un immeuble abritant les locaux du site Internet des Frères musulmans. D’autres se sont rendus près du palais présidentiel, où la police a tenté de les disperser avec du gaz lacrymogène.


À Alexandrie, la police a également fait usage de gaz lacrymogène contre des manifestants, selon des témoins. « Il y a beaucoup de fumée à cause des pneus brûlés. Et il y a des gens étendus par terre qui n’arrivent pas à respirer à cause du gaz lacrymogène », a indiqué une habitante. À Suez, où également des manifestations ont eu lieu, cinq morts sont à déplorer.

À Ismaïliya, des manifestants ont mis le feu au siège local du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans, et envahi le siège du gouvernorat. Des bâtiments publics ont également été pris à partie à Damiette et Kafr el-Cheikh.

 

Des milliers de manifestants sur la place Tahrir pour marquer le deuxième

anniversaire de la révolution. Mohammed Abed/AFP


« Ça va être une grosse journée (...) parce que les Égyptiens en ont marre », prédisait un manifestant au Caire, Mohammad Abdallah. « L’Égypte a besoin d’une nouvelle révolution pour les jeunes et pour une vraie démocratie », affirmait un autre, Chawki Ahmad, 65 ans.

Le procès de Port-Saïd
L’opposition, composée de mouvements en majorité de gauche et libéraux, et qui affiche une unité encore précaire, a appelé à défiler en reprenant les mêmes mots d’ordre qu’il y a deux ans : « Pain, liberté, justice sociale ».
Le climat s’est fortement envenimé depuis fin novembre, quand M. Morsi s’était doté temporairement de pouvoirs exceptionnels puis avait poussé les feux pour faire adopter une nouvelle Constitution rédigée par une commission à dominante islamiste. Le texte, adopté par référendum en décembre, continue d’être vivement critiqué par l’opposition qui estime qu’il ouvre la voie à une islamisation accrue du pays et est pauvre en matière de protection des libertés.

 

Des accrochages sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l’ordre

se sont poursuivis tout au long de la journée aux abords de la place Tahrir.

AFP PHOTO / STR


Outre la crise politique, l’Égypte affronte une grave crise économique, avec l’effondrement des investissements étrangers, la chute du tourisme et un déficit budgétaire en hausse notamment. Jeudi soir, M. Morsi avait appelé ses compatriotes à célébrer « de manière pacifique et civilisée » le second anniversaire du soulèvement qui avait débuté le 25 janvier 2011.
Les Frères musulmans n’avaient pas officiellement appelé à manifester hier, souhaitant célébrer le « Jour de la révolution » en lançant des initiatives sociales et caritatives.
Le contexte est alourdi par l’annonce attendue samedi du verdict dans le procès des responsables présumés de la mort de 74 personnes à l’issue d’un match de football à Port-Saïd en février 2012. Les ultras du club cairote d’al-Ahly, qui assurent compter la grande majorité des victimes, menacent de manifestations violentes et d’une « nouvelle révolution » s’ils n’obtiennent pas justice.
Hosni Moubarak, 84 ans dont 30 au pouvoir, malade et condamné à perpétuité, attend quant à lui un nouveau jugement.
(Source : AFP)

 

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