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Liban - Société

Khouloud Succariyeh Darwiche : Notre mariage est légal « à 100 % »

« Nous luttons pour un Liban dédié à tous les Libanais, un Liban non confessionnel », affirme la jeune femme, après l’annonce de son « mariage civil ».

Khouloud Succariyeh et Nidal Darwishe, premier couple ayant contracté un mariage civil au Liban.

Le mariage de Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche, premier mariage civil scellé au Liban  aurait-il été jugé « irrecevable » comme l’affirmaient hier plusieurs médias? Dans une entrevue accordée au quotidien libanais an-Nahar  le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a affirmé que le dossier des nouveaux mariés qui avait été transmis à l’autorité consultative du ministère de la Justice chargé d’étudier ce cas inédit au Liban a déjà été rejeté. Tout en se disant en faveur du mariage civil au Liban, il a indiqué que « tant qu’il n’existe pas de loi pour gérer ce genre de mariage, tout dossier similaire (à celui de Khouloud et Nidal) sera également rejeté ».


Se basant sur ces déclarations, plusieurs sites médiatiques ont titré hier sur le refus du gouvernement de légaliser le premier mariage civil libanais, suscitant la déception de dizaines d’internautes solidaires de la cause des nouveaux mariés. « Ne sautons pas aux conclusions », relativise pour sa part Khouloud Succariyeh Darwiche, 30 ans. « La situation est encore confuse, et nous attendons toujours la décision des ministres de l’Intérieur et de la Justice qui se sont tous les deux dit en faveur du mariage civil au Liban », a-t-elle affirmé dans un entretien téléphonique avec L’OLJ avant le rejet final des deux ministères, dévoilé plus tard dans la journée. Selon la jeune mariée, directrice du département de langue anglaise dans un institut à Beyrouth, l’union civile scellée en novembre 2012 est légale « à 100 % » puisqu’elle a été « signée par un notaire, et ce en conformité au préambule de la Constitution et à l’arrêté 60 de 1936 ».

 

(Lire aussi : L’avant-premier « mariage civil » au Liban d’un point de vue légal)


« Les politiciens libanais induisent les citoyens en erreur en affirmant qu’il n’existe pas de loi réglementant ce genre de situation, affirme Khouloud. La loi existe depuis 1936, ils veulent juste la garder cachée au fond d’un tiroir afin que les Libanais soient constamment rattachés à leur communauté religieuse. » Selon la jeune femme, les questions du divorce ou de l’héritage, par exemple, sont couvertes par cette loi.


Confrontés aux remous politico-administratifs que suscite l’annonce de leur mariage, Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche (29 ans, responsable de la réception dans un club sportif) arriveront-ils à profiter de leur nouvelle union ? « Nous sommes très contents, mais nous sommes aussi soumis à une forte pression, confie Khouloud. Notre histoire ne représente pas uniquement une histoire d’amour entre deux personnes, mais une cause nationale qui touche tout un peuple. »


« Notre choix n’est peut-être pas accepté par tous les Libanais, mais nous demandons que notre décision soit respectée, poursuit-elle. Nous avons rayé la mention de notre religion de notre registre, mais ceci ne veut en aucun cas dire que nous ne sommes pas croyants. Nidal et moi avons d’ailleurs conclu un mariage religieux, mais sans l’enregistrer au tribunal chérié, pour montrer que nous n’avons rien contre la religion, bien au contraire. »
« Nous luttons pour un Liban pour tous les Libanais, un Liban non confessionnel, lance enfin Khouloud. Notre espoir est grand, et nous continuerons notre lutte jusqu’au bout. »

 

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Le mariage de Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche, premier mariage civil scellé au Liban  aurait-il été jugé « irrecevable » comme l’affirmaient hier plusieurs médias? Dans une entrevue accordée au quotidien libanais an-Nahar  le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a affirmé que le dossier des nouveaux mariés qui avait été transmis à l’autorité consultative du...

commentaires (1)

S'il y avait qu'une dictature qu'on pouvait accepter, ça serait celle de l'anticonfessionnalisme et de l'anti laicité. J'en aurait fait tomber des têtes dans les paniers de la guillotine si j'avais été aux commandes. Et je reste convaincu que c'est pour le BIEN du Liban, le seul en ce moment. Bravo à ce couple, de vrais précurseurs voir des pionniers en la matière.

Jaber Kamel

06 h 33, le 22 janvier 2013

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Commentaires (1)

  • S'il y avait qu'une dictature qu'on pouvait accepter, ça serait celle de l'anticonfessionnalisme et de l'anti laicité. J'en aurait fait tomber des têtes dans les paniers de la guillotine si j'avais été aux commandes. Et je reste convaincu que c'est pour le BIEN du Liban, le seul en ce moment. Bravo à ce couple, de vrais précurseurs voir des pionniers en la matière.

    Jaber Kamel

    06 h 33, le 22 janvier 2013

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