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Culture

« David-Apollon » de Michel-Ange, en visite officielle à Washington

Le « David-Apollon » de Michel-Ange est une exposition à lui seul. Trônant à la National Gallery of Art, cette sculpture constitue une annonce spectaculaire de « 2013, année de la culture italienne ».

« David-Apollon » à la National Gallery of Art.

Cette statue, célèbre entre toutes, vient d’arriver directement du Musée national du Bargello en Florence qui le cède à la National Gallery of Art à Washington, jusqu’au 3 mars prochain. C’est la deuxième fois que cette œuvre de Michel-Ange se retrouve aux USA. La première fois, elle avait traversé l’Atlantique sur un gros paquebot pour être présente à l’investiture du 33e président des États-Unis, Harry S. Truman (1949). C’était là un geste de gratitude du gouvernement italien envers l’Amérique pour son aide après la guerre. Et son entrée au musée avait été saluée par la fanfare de la garde côtière.
Aujourd’hui, c’est moins de fanfare mais autant d’attention pour cette sculpture inachevée de Michel-Ange qui a toujours revêtu un caractère ambigu. Elle représente un jeune homme debout dans une pose alanguie, avec un bras posé derrière la tête. Selon la responsable de cette installation, «elle n’est pas tout à fait comme le monumental David, en vue à la galerie de l’Académie de Florence. Exécutée plus tard que cette dernière, elle est de taille inférieure, plus rugueuse et certainement plus énigmatique. Elle serait un produit des jours sombres de la carrière du grand artiste
italien.»
Même son titre, David-Apollon, exprime l’ambivalence de cet étrange personnage. D’ailleurs, deux références du XVIe siècle répercutent cette double appellation. En 1550, Giorgio Vasari, auteur de biographies d’artistes, parle d’une statue d’Apollon par Michel-Ange «qui tire une flèche de son carquois». Et un inventaire des œuvres de la collection des Médicis, datant de 1553, fait état «d’un David inachevé de Michel-Ange».

 

Michel-Ange, « workaholic »
Après avoir à leur tour analysé cette sculpture, les experts d’aujourd’hui ont également détecté ces mêmes deux possibilités. Une forme arrondie se trouvant sous le pied droit du jeune homme sculpté peut être la tête inachevée de son ennemi public, le géant Goliath. Et un relief non élaboré dans son dos aurait pu être destiné à devenir le carquois des flèches d’Apollon. Dans ce contexte, il est dit que cette sculpture appartient à une catégorie d’œuvres inachevées du célébrissime sculpteur. Elles sont si nombreuses qu’elles ont constitué un puzzle pour les chercheurs, poussant certains à considérer que cet immense artiste était maladivement perfectionniste et encore un idéaliste incapable de soutenir la représentation physique de ses idées. Ou simplement un travailleur acharné, un «workaholic», en termes d’aujourd’hui, un artiste au talent et aux ambitions démesurés, souvent dominé par une force créative indomptée
Quelle meilleure carte de visite pour annoncer «2013, année de la culture italienne» qui couvrira tous les États-Unis. Il y a crise économique en la «Botte» mais celle-ci ne renonce pas à proclamer son patrimoine. Ainsi, elle envoie au pays de l’Oncle Sam les meilleurs de ses meilleurs: notamment La Résurrection de Lazare par le Caravage et le Codex sur le vol des oiseaux de Léonard de Vinci.

Cette statue, célèbre entre toutes, vient d’arriver directement du Musée national du Bargello en Florence qui le cède à la National Gallery of Art à Washington, jusqu’au 3 mars prochain. C’est la deuxième fois que cette œuvre de Michel-Ange se retrouve aux USA. La première fois, elle avait traversé l’Atlantique sur un gros paquebot pour être présente à l’investiture du 33e...

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