Des détails sur l'assassinat de Imad Moghnieh dans un livre sur le Mossad ?

Un livre sur le Mossad (les services secrets israéliens) révélerait les détails de l'assassinat du responsable du Hezbollah, Imad Moghnieh, tué par l'explosion d'une voiture piégée en 2008 en Syrie, selon des informations rapportées mardi dernier par le quotidien émirati al-Khaleej.

"Le Mossad : Les plus grandes missions des services secrets israéliens" de Michael Bar-Zohar et Nissim Mishal dédie un chapitre entier à l'assassinat du responsable militaire hezbollahi, précise le quotidien. Selon les auteurs du livre, au moment de son assassinat, Moghnieh était à Damas pour rencontrer une femme qu'il avait épousée en secret. Cette femme, dont l'identité n'est pas révélée, savait toujours quand Imad Moghnieh allait arriver en Syrie, en provenance de Beyrouth ou de Téhéran, ajoutent-ils. Les auteurs ont également révélé que le responsable du parti chiite n'était jamais accompagné par ses gardes de corps personnels ou ses chauffeurs quand il se rendait  en sa résidence damascène.

Selon Michael Bar-Zohar et Nissim Mishal, Imad Moghnieh était difficilement identifiable en raison de multiples opérations au niveau du visage et de l'inexistence de photos récentes de lui. Avant son voyage à Damas (en 2008), les agents du Mossad avaient toutefois réussi à le prendre en photo à partir d'un téléphone mobile, révèlent les auteurs. Selon eux, la photo a été envoyée au bureau du Mossad à Tel Aviv pour vérifier l'identité de la personne sur le cliché.

Trois agents du Mossad auraient été chargés d'exécuter Moghnieh : l'un venant de Paris, l'autre de Milan et le troisième de Amman. Leurs trois faux-passeports stipulaient qu'ils étaient des hommes d'affaires et des agents touristiques.

Dans un garage secret, les agents ont ensuite placé des explosifs dans un taxi, selon les auteurs du livre. Parallèlement, d'autres agents filaient Moghnieh.   

Le taxi piégé a été garé près de l'endroit où le cadre du Hezbollah était supposé garer sa voiture avant sa réunion avec les services syriens. L'explosion du taxi piégé a été faite à distance et s'est traduite par la mort de Moghnieh, le 12 février 2008.  

Un rapport de WikiLeaks publié en janvier 2011 par le quotidien britannique The Guardian révélait que les autorités syriennes avaient été "sidérées" par l'assassinat de Imad Moghnieh sur leur territoire. L'attentat contre ce dernier, selon WikiLeaks, "avait déclenché à Damas une guerre d'accusations et de contre-accusations entre les services de sécurité rivaux qui se rejetaient mutuellement la responsabilité de la brèche au niveau sécuritaire ayant permis l'assassinat".

Toujours selon les cables diplomatiques diffusés par Wikileaks, l'ancien ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Abdel Aziz Khoja avait révélé à des diplomates à Beyrouth que le Hezbollah estimait que les Syriens avaient liquidé le chef de la branche armée du parti. Khoja avait fait état d'une autre rumeur, selon laquelle Damas et Tel-Aviv avaient effectué une sorte de marché et s'étaient entendus pour l'assassiner.

Selon des sources diplomatiques, toujours citées par WikiLeaks, l'attentat avait provoqué une tension entre la Syrie et l'Iran, peut-être parce que Téhéran partageait les soupçons de Khoja.