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À La Une - Crime

Inde : les violeurs de l'étudiante ont voulu l'écraser après l'agression

Des avocats refusent de défendre les six suspects.

Plus de deux semaines après le viol ultra brutal d'une jeune Indienne, décédée samedi, les manifestations se poursuivaient, le 2 janvier 2013 à New Delhi, pour que soit alourdies les peines prévues pour les auteurs de crimes sexuels. AFP/RAVEENDRAN

Les violeurs d'une jeune étudiante dans un bus à New Delhi, décédée samedi, ont tenté de l'écraser après l'agression, a rapporté mercredi la presse, citant un accablant rapport de police.

 

Le petit ami de l'étudiante, battu à coup de barres de fer et jeté du bus après le viol de la jeune femme, a réussi à temps à la mettre hors de portée du bus qui se préparait à l'écraser, selon le rapport de 1.000 pages de la police qui doit être présenté à la justice jeudi.

"La femme et son ami ont été déshabillés et jetés hors du bus", a rapporté le quotidien The Indian Express. "Son ami l'a mise à l'écart lorsqu'il a vu que le bus faisait marche arrière pour l'écraser."

 

Violée à plusieurs reprises le 16 décembre, agressée sexuellement avec une barre de fer rouillée, l'étudiante de 23 ans est décédée samedi à l'hôpital de Singapour où elle avait été transférée dans un état critique après trois interventions chirurgicales. Elle présentait notamment d'importantes lésions à l'intestin et au cerveau et avait fait un arrêt cardiaque en Inde.

 

Selon plusieurs quotidiens et des chaînes de télévision, la jeune femme a mordu trois de ses agresseurs pour tenter de leur échapper. Les morsures, ainsi que du sang, du sperme et des cheveux, de même que le témoignage du petit ami devraient servir de preuves contre les accusés, selon la presse et des sources policières.

 

Six personnes ont été arrêtées. Cinq hommes devraient passer en jugement jeudi pour meurtre et viol devant un tribunal mis en place spécialement. Le ministre de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde, a indiqué mardi que les suspects encouraient la peine de mort s'ils étaient jugés coupables.

Le sixième accusé, qui aurait 17 ans, devrait être jugé par un tribunal pour enfants mais il subissait actuellement un examen osseux pour vérifier son âge, a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole de la salle de commandement de la police de Delhi.

 

Selon The Times of India, l'un des éléments d'accusation que compte présenter la police porte sur la destruction de preuves par le chauffeur du bus, qui a pris part au viol de l'étudiante: selon le rapport, ce dernier a tenté de laver le véhicule et a brûlé les vêtements arrachés à la victime.

 

La première audience du tribunal du district de Saket, situé dans le sud de New Delhi, devrait s'ouvrir jeudi sur la présentation du rapport de 1.000 pages dressé par la police.

 

Des avocats rattachés au tribunal ont toutefois annoncé mercredi qu'ils refuseraient de défendre les six suspects. "Nous avons décidé qu'aucun avocat ne se présentera pour défendre les accusés du viol, parce que ce serait immoral de défendre l'affaire", a annoncé à l'AFP Sanjay Kumar, un avocat membre du Barreau du district de Saket. Selon M. Kumar, les 2.500 avocats enregistrés auprès du tribunal ont décidé de "rester à l'écart" pour assurer une "justice rapide", signifiant ainsi que les avocats des suspects devront être commis d'office.

Un autre avocat rattaché à ce tribunal a confirmé le boycott auprès de l'AFP.

 

En 2008, des avocats avaient également refusé de défendre le seul membre survivant du commando islamiste responsable des attentats de Bombay, qui avaient fait 166 morts.

 

La nature particulièrement violente de cette attaque a fait exploser la colère jusque-là contenue en Inde contre les agressions et viols commis en toute impunité dans ce pays.

 

Devant la vague d'indignation et de condamnations internationales, le Premier ministre, Manmohan Singh, s'est engagé à alourdir les peines prévues pour les auteurs de crimes sexuels. Un groupe d'experts dirigé par un ancien président de la Cour suprême a été mis en place dans cette perspective.

 

Le secrétaire à l'Education, Shashi Tharoor, a ouvert mercredi un débat en proposant qu'une nouvelle loi réprimant plus sévèrement les agressions sexuelles, porte le nom de la jeune étudiante en kinésithérapie. Même si de nombreux éléments de sa vie personnelle et familiale ont été évoqués dans la presse, son nom n'a pas été dévoilé.

"A moins d'une objection des parents, elle devrait être honorée et la loi contre le viol (devrait) porter son nom", a fait valoir M. Tharoor sur Twitter.

 

Les victimes de crimes sexuels sont d'ordinaire protégées par l'anonymat pour éviter qu'elles ou leurs proches soient ensuite stigmatisés.

L'an passé, un viol était signalé toutes les 20 minutes dans le pays mais seules 26% des affaires portées en justice débouchaient sur une condamnation des agresseurs, selon les chiffres du bureau national des statistiques criminelles.

Au total, 24.206 plaintes pour viol ont été enregistrées en 2011 et 22.141 l'année précédente, chiffres qui ne prennent pas en compte les actes d'agression non signalés aux autorités.

 

Les cendres de la jeune étudiante ont été dispersées mardi dans les eaux du Gange, le fleuve sacré de la religion hindoue. La cérémonie de celle qui a été surnommée "la fille de l'Inde" a eu lieu en petit comité dans sa région natale de Ballia, a précisé le ministre de l'Intérieur de l'Etat de l'Uttar Pradesh, R.M. Srivastava. "L'immersion des cendres s'est déroulée dans la plus stricte intimité familiale", a-t-il dit à l'agence Reuters.

 

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Un peuple sauvage toujours loin du sens de la civilisation. Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

08 h 32, le 02 janvier 2013

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  • Un peuple sauvage toujours loin du sens de la civilisation. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 32, le 02 janvier 2013

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