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Liban - Tiraillements

Kabbani et le courant du Futur toujours à couteaux tirés

Le mufti de la République formel : le mandat du collège électoral actuel s’achève aujourd’hui.

Le mufti Kabbani et Omar Karamé, hier, à Tripoli : va-t-on préserver l’unité des rangs ?Photo Naïm Assafiri

L’année s’achève sans que le conflit aigu opposant le mufti Mohammad Rachid Kabbani au corps électoral de la communauté sunnite, dont le mandat vient à expiration aujourd’hui, 31 décembre 2012, ne soit réglé.
Le dignitaire sunnite, que des divergences d’opinion politiques opposent au corps électoral, dominé par le courant du Futur, s’est rendu hier au domicile de l’ancien Premier ministre, Omar Karamé, à Tripoli, pour le convaincre du bien-fondé de ses positions. À partir de Tripoli, dont le mufti, cheikh Malek Chaar, a trouvé refuge à Paris sur recommandation des services de sécurité, il a affirmé qu’il est déterminé à appliquer le décret-loi 18 sur les statuts de Dar el-Fatwa. Le texte de la loi prévoit que la durée du mandat du collège électoral est de trois ans, ce qui signifie, selon le mufti, que le mandat du collège actuel est venu à expiration.
Réuni d’urgence à Dar el-Fatwa, le collège électoral, lui, avait prorogé son mandat d’un an. Fort du fait que le décret-loi 18 précise que le collège électoral est présidé par le mufti et qu’il doit se tenir à Dar el-Fatwa, siège de l’instance sunnite, le mufti a affirmé que la réunion du collège électoral « sur les marches » de Dar el-Fatwa, et sous la présidence de son vice-président, est nulle et non avenue.
La réunion du collège s’était tenue à l’intérieur de l’enceinte de Dar el-Fatwa, mais non à l’intérieur du bâtiment lui-même. En outre, la réunion avait été présidée par le vice-président du conseil communautaire sunnite, alors que le décret-loi 18 ne prévoit une telle possibilité qu’en cas de voyage ou de maladie du mufti, ce qui n’était pas le cas.

La solution Mikati
Relancé par les journalistes, M. Karamé a donné raison sur le fond à cheikh Mohammad Rachid Kabbani, en affirmant que l’élection des membres du nouveau collège électoral doit se dérouler dans les délais prévus. Mais par souci d’unité, il a également demandé au Premier ministre, qui se trouvait il y a quelques jours à Dar el-Fatwa, d’intervenir plus vigoureusement, pour régler le différend.
Une première proposition de règlement du Premier ministre prévoyait la prorogation de trois mois du mandat de l’actuel collège électoral, en attendant que les nouvelles listes électorales soient établies. Toutefois, selon le mufti Kabbani, le collège électoral, qui avait déjà voté la prorogation de son mandat, a rejeté cette proposition de règlement, affirmant que les circonstances actuelles ne permettent pas l’organisation de nouvelles élections.
À ce dernier argument, le Mufti a fait valoir, hier, à partir de Tripoli que beaucoup de corps constitués, à commencer par les ordres des professions libérales, sont en train d’organiser leurs élections aux dates prévues, et que tout le monde est d’accord pour demander que les élections législatives de 2013 se tiennent aussi dans les délais constitutionnels.
De ce fait, le mufti Kabbani a affirmé qu’il ne voit pas pourquoi l’élection à Dar el-Fatwa doit être considérée comme impossible. Il a accusé ses détracteurs de chercher « à diviser les rangs islamiques » et d’être mus par « motivations politiques ». On cherche à réduire les prérogatives du mufti, a encore accusé cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a affirmé refuser que lui-même ou son successeur se contentent d’un rôle purement formel.
On sait que le différend entre le mufti Kabbani et le courant du Futur est effectivement de nature politique, le dignitaire sunnite ayant refusé de suivre le 14 Mars sur la voie d’un boycottage du gouvernement de M. Mikati, tout en ouvrant les portes de Dar el-Fatwa à une délégation du Hezbollah, puis à l’ambassadeur de Syrie, ce qui a poussé certaines voies sunnites à crier à la trahison.
L’année s’achève sans que le conflit aigu opposant le mufti Mohammad Rachid Kabbani au corps électoral de la communauté sunnite, dont le mandat vient à expiration aujourd’hui, 31 décembre 2012, ne soit réglé.Le dignitaire sunnite, que des divergences d’opinion politiques opposent au corps électoral, dominé par le courant du Futur, s’est rendu hier au domicile de l’ancien...

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