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À La Une - Inde

Inde : pluies d'hommages après la mort de l'étudiante violée

La police de New Delhi appelle la population au calme et boucle plusieurs quartiers du centre-ville.

Des manifestants indiens à New Delhi. Sajjad Hussain/

Craignant de nouvelles manifestations, la police de New Delhi a appelé samedi la population au calme et a bouclé plusieurs quartiers du centre-ville, quelques heures après la mort d'une étudiante de 23 ans victime d'un viol collectif, emblématique des violences faites aux femmes en Inde en toute impunité.

 

Le chef de la police de la ville, Neeraj Kumar, a demandé aux habitants de garder leur calme après les manifestations qui ont suivi l'annonce dans la nuit de vendredi à samedi du décès de la jeune femme par l'hôpital de Singapour où elle était soignée depuis deux jours.

 

Le chef des autorités locales de New Delhi, Sheila Dikshit, a également lancé un appel au calme et assuré que "des décisions substantielles seraient prises très bientôt" pour protéger les femmes dans la capitale.

 

Cependant la dépouille de la victime a été embarquée dans la nuit de samedi à dimanche à bord d'un avion pour être transférée dans la capitale indienne, accompagnée par ses parents qui se trouvaient à ses côtés au moment où son décès a été prononcé à l'hôpital Mount Elizabeth de Singapour.

 

Samedi, la population est sortie dans les rues en Inde pour exprimer son émotion après la mort de l'étudiante, dont le viol brutal avait déjà provoqué d'importantes manifestations.

 

"Le viol de la jeune femme et le traumatisme qu'elle a subi ne sont pas nouveaux et cela est déjà arrivé dans le passé, mais cette affaire a fait sauter le couvercle de la marmite", a confié à l'AFP Anjali Raval, une femme au foyer de 35 ans, pendant un rassemblement.

 

Le Premier ministre, Manmohan Singh, a été le premier dans la classe politique à rendre hommage à la jeune femme, dont on ignore le nom et qui a été surnommée "la fille de l'Inde" ("India's Daughter"), affirmant comprendre la vague de protestations.

Il a été imité par Sonia Gandhi, chef du parti du Congrès (au pouvoir): "en tant que femme et mère, je comprends la douleur. Son combat n'aura pas été vain".

 

Le 16 décembre, après être montée dans un autobus, l'étudiante avait été attaquée par six hommes qui l'avaient emmenée au fond du véhicule pour la violer à plusieurs reprises et l'agresser sexuellement avec une barre de fer rouillée. Elle avait été jetée ensuite hors du véhicule avec son compagnon.

L'autobus avait passé de nombreux barrages de police pendant ce laps de temps de 45 minutes, mais à aucun moment les policiers ne s'étaient inquiétés de ce qui se passait à l'intérieur.

 

Les viols collectifs sont quotidiens en Inde et beaucoup d'entre eux ne font pas l'objet d'une plainte de la part des victimes, qui ne font pas confiance au système judiciaire et sont découragées par les réactions des policiers.

 

Mais la nature particulièrement violente de l'attaque a fait exploser la colère jusque-là contenue et a poussé le gouvernement à promettre plus de sécurité pour les femmes et des peines plus lourdes pour les crimes sexuels.

 

La police a été sévèrement critiquée pour sa réaction contre les manifestations, comprenant l'usage fréquent de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

 

Le gouvernement a aussi dû se défendre d'avoir transféré la victime à Singapour afin d'éviter qu'elle ne meure sur le sol indien et ainsi n'attise les tensions.

 

T.C.A. Raghavan, ambassadeur de l'Inde à Singapour, a expliqué que la décision avait été prise pour des motifs médicaux après des "consultations entre l'équipe médicale de Delhi et les chirurgiens et médecins de Singapour".

Il a aussi parlé du cauchemar enduré par la famille de la victime, originaire d'une région rurale de l'Uttar Pradesh (nord du pays). "Ils ont affronté cette perte avec beaucoup de courage, de force et de compréhension".

"Ils m'ont plusieurs fois demandé de dire à quel point les messages de soutien et de condoléances reçus leur avait mis du baume au coeur. Et cela les conforte dans leur opinion que la mort de leur enfant va mener à un avenir meilleur pour toutes les femmes en Inde et à Delhi."

 

La nouvelle du décès a été rapidement diffusée en Inde à travers les réseaux sociaux.

 

Les chaînes de télévision ont assuré une large couverture de l'événement. La chaîne NDTV a notamment fait défiler un bandeau "RIP India's Daughter" ("Repose en paix fille de l'Inde").

 

Les six hommes arrêtés pour cette agression devraient désormais été inculpés de meurtre, un crime qui peut leur valoir la peine de mort.


 

 

Pour mémoire:

« Les six hommes m’ont tous violée tour à tour »

 

France : 100.000 femmes violées chaque année, 120 mortes sous les coups

 

2012 en Italie : une femme tuée tous les deux jours
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