Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Reportage

À Los Angeles, des « chèques-cadeaux » en contrepartie des armes

Après la tuerie de Newtown, l’opération orchestrée par la police a fait le plein cette année.

Utile ou non, l’opération de ramassage d’armes ne plaît pas à tout le monde. Certains partisans de la liberté de s’armer sont venus protester au beau milieu de la foule.             Joe Klamar/AFP

Plusieurs centaines d’armes à feu ont été remises aux autorités mercredi à Los Angeles, lors d’une opération d’échange de pistolets contre des chèques-cadeaux dont la date a été avancée cette année après la tuerie de Newtown (Connecticut, nord-est des États-Unis) le 14 décembre. Tout au long de la journée, des habitants de la deuxième ville du pays, connue pour sa culture des gangs et des armes à feu, venaient se glisser dans la file d’attente de voitures à Van Nuys, au nord de la ville, l’un des deux endroits où était menée l’opération façon « drive-in ».
« Ça se passe très bien. De nombreuses personnes attendent une heure et demie et nous avons récupéré jusque-là 420 pistolets et fusils », avait observé à la mi-journée le sergent Rudy Lopez, de la police de Los Angeles. Ce nombre allait croissant à un rythme soutenu, à en juger par la taille de la file et le remplissage des différentes poubelles prévues pour les armes rendues aux autorités, avant qu’elles soient détruites. Les propriétaires d’armes reçoivent un chèque-cadeau valable dans un supermarché d’une valeur de 100 dollars pour la remise d’un pistolet ou d’un fusil, et de 200 dollars pour une arme automatique. « Ces pistolets traînaient dans un coin, et il y a une incitation financière, alors pourquoi pas », explique un homme cinquantenaire, souhaitant rester anonyme, venu rapporter quatre fusils qui appartenaient à son père défunt. En échange de ces armes, la police s’engageait à ne poser aucune question. « Vous voyez ça ? C’est un silencieux, pointe le sergent Lopez. C’est illégal, mais on n’a rien dit. »
Ce genre d’opérations, qui ont lieu régulièrement dans la région comme ailleurs dans le pays, sont parfois critiquées car leur efficacité n’est pas tangible. Certains estiment ainsi que les armes rendues ne sont pas celles qui sont susceptibles d’être utilisées pour des crimes ou des fusillades, mais plutôt de vieilles pièces quasi inutilisées ou fonctionnant mal. S’il s’agit d’armes volées, elles seront rendues à leur propriétaire, assure par ailleurs le policier, affirmant qu’un contrôle avait lieu au moment de la remise.
Utile ou non, cette opération ne plaît en tout cas pas à certains partisans de la liberté de s’armer, venus protester au beau milieu de la foule. « Nous achetons votre pistolet pour le donner à une femme en danger. Une femme armée ne sera pas une victime », lisait-on sur une pancarte. « De nombreux pays sont tombés dans la tyrannie parce que les gens n’étaient pas armés », affirme de son côté George Siegel, âgé de 35 ans.
Mais la fusillade de Newtown, qui a fait 26 morts, a relancé le débat sur les armes. De nombreux partisans d’une régulation plus stricte se sont exprimés. « Les villes et les États doivent s’associer au gouvernement pour faire tout ce qu’on peut, aussi vite qu’on peut, pour maintenir nos quartiers en sécurité », a déclaré le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa. De son côté, Rudy Lopez notait que « les gens veulent faire leur part du travail pour retirer des armes de la rue ».
© AFP
Plusieurs centaines d’armes à feu ont été remises aux autorités mercredi à Los Angeles, lors d’une opération d’échange de pistolets contre des chèques-cadeaux dont la date a été avancée cette année après la tuerie de Newtown (Connecticut, nord-est des États-Unis) le 14 décembre. Tout au long de la journée, des habitants de la deuxième ville du pays, connue pour sa culture...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut