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Culture - Photo

Les errances urbaines du Japonais Daido Moriyama

Daido Moriyama saisit à la volée la vie qui grouille.

À 74 ans, le grand photographe japonais Daido Moriyama poursuit ses déambulations dans Tokyo et les métropoles du monde pour saisir à la volée «la vie qui grouille»: «Je bats le bitume comme un chien errant», explique-t-il dans un entretien à l’AFP à Paris.
Internationalement reconnu, Daido Moriyama fait l’objet avec William Klein d’une grande exposition croisée à la Tate Modern de Londres jusqu’au 20 janvier. De dix ans son aîné, le photographe franco-américain est l’un des «maîtres» de Moriyama.
Les images en noir et blanc de Moriyama sont fortement contrastées, pleines de grain. Le photographe aime le flou, les flux, les gros plans, les cadrages sauvages. Il arpente les rues avec son appareil compact, déclenchant de façon compulsive, souvent sans regarder le viseur.
Vêtu d’un jean et d’un tee-shirt «On the Road» en référence à Jack Kerouac qu’il apprécie tant, Daido Moriyama est de passage à Paris pour une exposition de ses sérigraphies sur toile à la galerie Polka, spécialisée dans la photo (jusqu’au 12 janvier).
«La photographie est née en France. Paris est une ville dédiée à la photographie», déclare Daido Moriyama qui y a vécu en 1988 et 1989. Il y était venu avec le projet de créer une galerie personnelle, qui n’a pas abouti. Mais il a photographié la capitale, un peu à la manière d’Eugène Atget (1857-1927).
Le territoire de prédilection de Moriyama reste Tokyo, et plus particulièrement le quartier très animé de Shinjuku, auquel il a consacré plusieurs livres.
Mais finalement, «qu’on soit à New York, Tokyo ou Paris, peu importe. C’est moins un lieu précis que l’urbain que je recherche. Je veux être là où il y a du monde, de la foule, là où ça vit, où ça grouille». «J’appuie instinctivement sur le déclencheur. C’est une réaction physique.»
Moriyama, qui a publié Mémoires d’un chien en 2004, aime les animaux errants, chiens et chats, qui sont « un peu hors la loi». «C’est comme cela que je travaille.»
«Même aujourd’hui, alors que je fais beaucoup d’expositions et que j’ai publié des centaines de livres, je me sens toujours une sorte de hors-la-loi à prendre mes photographies comme ça dans la rue.»
Né en 1938 près d’Osaka, Daido Moriyama, fils d’un assureur, grandit dans le Japon d’après-guerre et arrive à la photographie par hasard. «J’étais dessinateur industriel et on m’a demandé d’aller prendre quelques photos. J’ai senti que j’étais davantage fait pour travailler dans la rue que dans un bureau.»
Daido Moriyama est l’un des fondateurs de la revue Provoke (1968-1970) qui a œuvré à la redéfinition du langage photographique au début des années 1970. L’image devait être le seul moyen d’expression (légendes et textes exclus) et toute démarche esthétique était bannie.
La revue a disparu au bout de quelques numéros. «Mais au fond de moi, je pense que je continue Provoke», déclare Moriyama.
Un de ses livres majeurs s’intitule Farewell Photography (1972), un «au revoir» à la photographie académique.
Fan d’Andy Warhol, Moriyama produit comme lui des sérigraphies. Mais, timide, il n’a pas rencontré le plasticien lorsqu’il était à New York au début des années 1970. «Mon cœur battait tellement que je n’ai pas osé l’approcher.»
Daido Moriyama rêve de refaire un grand tour du Japon comme au début des années 1970. Mais il ne sera pas disponible avant trois ans.
À 74 ans, le grand photographe japonais Daido Moriyama poursuit ses déambulations dans Tokyo et les métropoles du monde pour saisir à la volée «la vie qui grouille»: «Je bats le bitume comme un chien errant», explique-t-il dans un entretien à l’AFP à Paris.Internationalement reconnu, Daido Moriyama fait l’objet avec William Klein d’une grande exposition croisée à la Tate Modern...

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