Rechercher
Rechercher

À La Une - Congrès

Sauver la montagne libanaise du chaos et des abus

Une conférence sur la montagne a eu lieu récemment à l’initiative du Lebanon Mountain Trail (LMT), pour protéger ce territoire menacé et garantir son développement durable.

Des randonneurs dans un superbe site libanais. Photo online.wsj.com

La conférence sur la montagne était placée sous le patronage de la FAO et du ministère de l’Environnement. Des représentants des ministères de l’Environnement, du Tourisme, de l’Agriculture, ainsi que du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), des présidents de plusieurs municipalités, des experts de diverses disciplines scientifiques, des ONG et des représentants de tour-opérateurs et du secteur privé ont abordé de manière exhaustive tous les aspects liés à l’écosystème montagneux, qui constitue l’essentiel du territoire libanais.
Les montagnes du Liban sont des zones sensibles qui se caractérisent par une riche biodiversité. Appréciées comme lieu de villégiature pour leur climat et la beauté de leurs paysages, elles attirent de plus en plus les promoteurs, du fait de l’exiguïté du territoire et de la pression démographique. La recherche d’une rentabilité rapide, l’engouement pour une modernité mal comprise et une législation insuffisamment appliquée entraînent une dégradation rapide des tissus sociaux et des ressources naturelles, rurales et culturelles.
Le LMT est un sentier montagneux qui fait 440 kilomètres de longueur, entre Kobeyyate (extrême nord) et Marjeyoun (extrême sud). Il passe par 50 villages et trois réserves naturelles. L’association LMT souhaite lancer un cri d’alarme sur les dangers qui pèsent sur ce sentier et réclame la protection de ce précieux patrimoine, non seulement pour les touristes et les marcheurs, mais également, et surtout, pour les collectivités locales.
Parmi les menaces énumérées au cours de la conférence, il y a les conflits entre l’intérêt collectif (conservation de l’environnement) et les intérêts privés (exploitation de l’environnement), le manque de politique nationale de développement durable, la construction de trop nombreuses routes qui font des cicatrices géantes dans les montagnes, l’urbanisation anarchique avec des infrastructures trop développées et inadaptées (projets improvisés, une offre dépassant la demande...), une absence de planification globale, les carrières non soumises à un plan directeur, la déforestation et la disparition des zones agricoles, les décharges sauvages, les menaces sur les ressources en eau (barrages, pollution des nappes souterraines, dégradation des grottes), les menaces sur la biodiversité du fait des activités humaines incontrôlées comme la chasse sauvage, l’exploitation irrationnelle des terrains des wakfs (15 % du territoire).

Des initiatives réussies
Les intervenants ont également énuméré des initiatives réussies comme le LMT, qui attire de plus en plus de touristes, étrangers et libanais. La conférence a également mis l’accent sur le rôle des municipalités, un rôle primordial pour la protection et la conservation de la nature. Certaines municipalités sont très actives, comme Moukhtara (100 km de sentiers historiques, vieux moulins et ponts restaurés, guest houses...), Jezzine (établissement d’un plan stratégique pour développer l’écotourisme, réhabilitation d’une zone de carrières, maison de la forêt à Bkassine, neuf sentiers balisés), Ehden (processus en cours pour le classement du village, avec son intégration dans le schéma de développement de la Qadisha). Beaucoup de projets de classement de parcs nationaux et régionaux à la demande des municipalités du Hermel, du Akkar, de Denniyeh, de Tannourine, de Bisri, du Hermon, de Nakoura ont été évoqués. Des réserves naturelles ayant développé une stratégie de tourisme durable comme les Cèdres du Chouf, Horch Ehden ou encore Jabal Moussa ont été saluées. Les intervenants ont également mentionné certaines initiatives privées en partenariat avec les communautés locales : extraction d’huiles essentielles, production de miel, agriculture biologique, unités de compostage, fabrication artisanale de fromages, etc.
Des recommandations pour la protection du LMT et de la montagne ont été émises : exécuter le schéma directeur d’aménagement du territoire libanais (SDATL), faire passer une loi montagne pour protéger toutes les cimes (seule Kornet el-Saouda l’est actuellement), créer un ministère de la Planification chargé de l’urbanisme, renforcer les prérogatives du ministère de l’Environnement, faire approuver le quatrième plan directeur des carrières (à l’étude en Conseil des ministres), contrôler les activités sportives destructrices de l’environnement, voter les décrets d’application de la nouvelle loi sur la chasse, exiger des études d’impact stratégique pour les grands projets et l’application des lois sur l’environnement.
La conférence sur la montagne était placée sous le patronage de la FAO et du ministère de l’Environnement. Des représentants des ministères de l’Environnement, du Tourisme, de l’Agriculture, ainsi que du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), des présidents de plusieurs municipalités, des experts de diverses disciplines scientifiques, des ONG et des représentants...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut