Meilleur accueil
François Hollande a en outre promis d’« accueillir mieux » les Algériens qui demandent des visas pour se rendre en France, afin que ces demandes ne deviennent pas un « parcours d’obstacles, ou pire encore une humiliation ». « Nous avons besoin que se poursuivent et même s’amplifient les allers-retours des étudiants, des entrepreneurs, des artistes, des familles, bref tous ceux qui animent la relation » entre la France et l’Algérie, a-t-il fait valoir. La France attend de l’Algérie « qu’elle ouvre plus largement ses portes aux Français qui souhaitent se rendre sur votre territoire », a poursuivi François Hollande. Il a évoqué ceux qui « ont des souvenirs, des attaches familiales, affectives ou des projets professionnels ou personnels à réaliser », dans une allusion aux pieds-noirs et harkis notamment.
Le président français a également promis d’autres ouvertures en direction de la jeunesse algérienne, cette fois, avant de s’adresser directement aux étudiants algériens dans l’après-midi à l’université de Tlemcen, 580 km plus à l’ouest. Il a ainsi évoqué la mise en œuvre à l’échelon méditerranéen d’un système d’échanges universitaires similaire à Erasmus, le programme européen d’échange d’étudiants, la création de quatre « instituts d’enseignement supérieur de technologie » algériens, sur le modèle des IUT français, et celle d’une maison de l’Algérie à la cité universitaire internationale à Paris.
Socle de vérité
Le discours de François Hollande « n’a occulté ni le passé ni l’avenir », a estimé en réaction le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci. La relation franco-algérienne à laquelle le président français aspire, a-t-il dit, doit reposer sur un « socle de vérité », car « rien ne se construit sur des dissimulations, dans l’oubli ou le déni ». Et cette vérité, a-t-il souligné, passe par la reconnaissance des « injustices », des « massacres » et de « la torture ». Et comme Jacques Chirac en 2005, François Hollande a reconnu le massacre de Sétif perpétré le 8 mai 1945, « le jour même où dans le monde triomphaient la liberté et la justice, la France manquait à ses valeurs universelles ». Mais le chef de l’État a évoqué aussi ceux de Guelma et de Kherrata qui demeurent de la même manière « ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens ».
De son côté, l’historien Jean-Luc Einaudi, spécialiste de la guerre d’Algérie, a jugé que le discours du président, s’il comportait certains points « positifs », n’était « pas inédit ». Rappelant que Nicolas Sarkozy avait lui aussi dit en décembre 2007 que le « système colonial a été profondément injuste, contraire aux valeurs de la République », il a estimé que les propos de François Hollande ne constituaient « pas une grande innovation ».
(Source : AFP)
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