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Liban

Près de 500 médicaments frelatés sur le marché, dénonce Majdalani

Qu’attendent les autorités pour informer la population, puisque c’est elle la principale concernée, des résultats de l’enquête sur le scandale des médicaments frelatés ? Alors qu’un silence absolu et d’ailleurs très louche entoure ce dossier, les nouvelles révélations, hier, du président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, ne font qu’accentuer les inquiétudes des Libanais, notamment les malades parmi eux.


La liste des médicaments frelatés ne cesse de s’allonger sur le marché local, non moins de 480 médicaments sont frelatés, a annoncé hier M. Majdalani dans une déclaration. Plus grave encore est le fait que, selon lui, « nul ne sait et ne peut savoir lesquels, où ils sont vendus, s’ils sont toujours sur le marché et, pire encore, personne n’a pris aucune mesure pour protéger la population ».


Le scandale, qui éclabousse des proches de membres du gouvernement, notamment le frère du ministre Mohammad Fneich, a éclaté il y a près d’un mois et la justice s’en était saisie. Une enquête a été ouverte. Et c’est là où l’histoire se termine parce qu’on ignore ce qu’il est advenu du premier lot d’une centaine de médicaments.
Selon les explications de M. Majdalani, c’est l’Université arabe dont le laboratoire analyse, à la demande du ministère de la Santé, les médicaments introduits sur le territoire libanais qui a découvert le pot aux roses et qui avait adressé une plainte au parquet à ce sujet. Parallèlement, le ministère avait déposé une plainte similaire devant le département du contentieux du ministère de la Justice. Le ministre Hassan Ali Khalil avait ordonné le retrait des médicaments et leur expédition en dehors du territoire libanais. Le procureur général près la Cour de cassation s’était chargé en personne du dossier et avait délivré des mandats d’amener à l’encontre des personnes soupçonnées d’implications dans cette affaire. Deux dépôts avaient été fermés. « Le dossier de l’enquête a été remis hier au parquet de la cour d’appel du Mont-Liban, sans qu’un acte d’accusation ne soit émis ou que des mandats d’arrêt ne soient délivrés », a indiqué M. Majdalani.


Et d’ajouter : « Il y a dix jours, l’Université arabe a ajouté au dossier des médicaments une liste de 376 nouveaux produits introduits au Liban sur base de nouvelles fausses analyses, ce qui fait qu’au total près de 480 médicaments frelatés se trouvent sur le marché. » Comme pour les premiers, nul ne sait lesquels et où ils se trouvent. « Tout ce que nous savons, c’est que ce sont les mêmes compagnies qui sont impliquées », a ajouté le député qui s’est dit persuadé que les médicaments qui étaient supposés être envoyés en dehors du Liban sont toujours sur le marché. « Nous avons même appris que leurs importateurs essaient d’obtenir de nouvelles fausses analyses pour pouvoir les écouler sur le marché », s’est-il indigné.


Deux questions s’imposent : il est vrai que l’enquête doit suivre son cours mais l’affaire n’est-elle pas suffisamment grave pour justifier un jugement avant dire droit afin d’éviter la circulation de ces produits sur le marché ? La responsabilité première des autorités n’est-elle pas de protéger la population ? Ne doivent-elles pas lui dire quels sont les médicaments corrompus ?


Nouveau scandale dans le scandale : selon les explications du Dr Majdalani, « les compagnies incriminées, qui ont une autorisation du ministère de la Santé pour importer des médicaments et ouvrir des dépôts, ont toujours leurs permis ». 
Pour le député, il est impératif que le ministère de la Santé décrète l’état d’urgence et retire du marché, sans tarder, tous les médicaments introduits au Liban sur base de documents signés par le ministre, mais non enregistrés auprès du ministère de la Santé. M. Majdalani, qui a rappelé la procédure suivie pour l’importation des médicaments, a préconisé une révision de ces mesures en vue de barrer la voie à l’avenir à toute tentative de fraude. Il a notamment jugé nécessaire de limiter au comité de contrôle relevant du ministère de l’Intérieur l’octroi de l’autorisation donnée à la mise en vente des médicaments, celui-ci étant actuellement partagé entre le comité et le ministre.

La réponse de Khalil
En soirée, à la LBCI, le ministre de la Santé Ali Hassan Khalil a indiqué que c’est grâce aux nouveaux mécanismes de contrôle de qualité institués par son département que les médicaments frelatés ont été découverts. Il a souligné que le ministère a recours aux laboratoires des universités pour s’assurer de la qualité des produits pharmaceutiques mis en vente, et ajouté que les résultats des analyses qui lui avaient été remis la veille par l’AUST et l’Université arabe ont révélé une conformité des 62 médicaments examinés aux normes internationales.

 

(Pour mémoire : Trafic de médicaments génériques : le ministère de la Santé se veut rassurant...)


Il a de nouveau insisté sur le fait que les contrevenants ne bénéficient d’aucune couverture politique, avant d’assurer que leurs permis leur avaient été retirés. Selon M. Khalil, ceux qui avaient récidivé avaient opéré sur base de faux permis.


Le ministre a aussi annoncé la mise en place d’un Programme de contrôle qualité qui collaborera avec ses homologues français et américain.

 

 

Pour mémoire

Corrompre et se faire corrompre : la lutte contre un système tenace

 

Corruption : « Les résultats du Liban sont très mauvais... »

 

Qu’attendent les autorités pour informer la population, puisque c’est elle la principale concernée, des résultats de l’enquête sur le scandale des médicaments frelatés ? Alors qu’un silence absolu et d’ailleurs très louche entoure ce dossier, les nouvelles révélations, hier, du président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, ne font qu’accentuer les...

commentaires (8)

Cela me rappelle un ami, quand nous étions jeunes, qui perdait beaucoup de cheveux. Un autre ami et moi lui dîmes qu'il y avait un nouveau médicament ( comme ceux qu'on importe aujourd'hui parait-il ) qui faisait merveille et qu'il devait aller l'acheter à la pharmacie. Le nom du médicament était : kasmatiz. Le pauvre il allait d'une pharmacie à l'autre; Les pharmaciens le regardaient avec un oeil malicieux. Lui, il ne comprenait rien. Jusqu'à ce qu'un pharmacien lui dit : Tes amis te l'ont dit ? Tu ne comprend pas innou 3amal yichtiglou fik ? OH, mon Dieu... sa colère fut grande !

SAKR LEBNAN

08 h 26, le 07 décembre 2012

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Commentaires (8)

  • Cela me rappelle un ami, quand nous étions jeunes, qui perdait beaucoup de cheveux. Un autre ami et moi lui dîmes qu'il y avait un nouveau médicament ( comme ceux qu'on importe aujourd'hui parait-il ) qui faisait merveille et qu'il devait aller l'acheter à la pharmacie. Le nom du médicament était : kasmatiz. Le pauvre il allait d'une pharmacie à l'autre; Les pharmaciens le regardaient avec un oeil malicieux. Lui, il ne comprenait rien. Jusqu'à ce qu'un pharmacien lui dit : Tes amis te l'ont dit ? Tu ne comprend pas innou 3amal yichtiglou fik ? OH, mon Dieu... sa colère fut grande !

    SAKR LEBNAN

    08 h 26, le 07 décembre 2012

  • Faut dire ...que même avec de vrais médicaments...nos politiciens continuent à nous donner des maux de tête...

    M.V.

    06 h 59, le 07 décembre 2012

  • Ma conviction est faite...mes ennemis ne sont mes voisins du sud mais nos politiciens frelates qui empoisonnent notre existence au sens propre et figure...

    Houri Ziad

    06 h 19, le 07 décembre 2012

  • Qu'en est il du tizmatil et du scatomol?

    Pierre Hadjigeorgiou

    03 h 49, le 07 décembre 2012

  • Monsieur le ministre vous etes somme de publier immediatement dans tous les medias la liste de tous les medicaments frelates. Scandale ou non je m'en fiche... c'est un ordre d'une consomatrice!

    Bibette

    02 h 45, le 07 décembre 2012

  • Quand la SANTÉ des citoyens est aux mains des maffieux !

    SAKR LEBNAN

    02 h 10, le 07 décembre 2012

  • Crier sandale sans agir est en lui même un vrai scandale . Les compagnies incriminées et qui ont une autorisation du ministère de la Santé pour importer des médicaments et ouvrir des dépôts, sont bien connues , mais sont protegées par nos ministres et deputés. Otez le voile messieurs . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    01 h 17, le 07 décembre 2012

  • Frelatés et louche...Le moussawitor,le bunkerix,les saintex,le bomboflex et le plus connu,le garatefex/situpoursui/lanket...celui là est utilsé en trithérapie pour soigner les crises de curiosité aigue qui pourrait saisir les enquêteurs...

    GEDEON Christian

    20 h 21, le 06 décembre 2012

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