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Santé - Pandémie

Vers une disparition du sida : mythe ou réalité ?

Dans son rapport publié à l’occasion de la Journée mondiale du sida, célébrée le 1er décembre, l’Onusida est de plus en plus confiante de pouvoir atteindre l’objectif « zéro » en 2015.

Sur une plage en Inde, un ruban rouge a été dessiné sur le sable à l’occasion de la Journée mondiale du sida, célébrée le 1er décembre.  Photo AFP

Le sida finira-t-il par disparaître ? Depuis l’année dernière, cette question est de plus en plus soulevée au sein de la communauté scientifique, ravivant l’espoir de vaincre une maladie qui n’a cessé de faire des ravages depuis son identification, il y a plus de trois décennies.
Dans son dernier rapport 2012 sur la situation du sida dans le monde, le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) semble optimiste et de plus en plus convaincu que d’ici à 2015, il réussira à atteindre son objectif « zéro », à savoir, « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ». L’humanité s’oriente-t-elle vraiment dans cette direction ?
Le Dr Jacques Mokhbat, chef du département de médecine interne à la faculté de médecine de l’Université libano-américaine et président de la Société libanaise du sida, semble confiant. « Le traitement antirétroviral est actuellement très efficace, explique-t-il à L’Orient-Le Jour. Les spécialistes disposent désormais d’une trentaine de médicaments qui existent sur le marché occidental. Dans les pays en voie de développement, malheureusement, nous sommes toujours limités à une première ligne de traitement qui est standard. En cas d’intolérance ou de résistance, trouver une deuxième ligne thérapeutique devient problématique. Malgré tous les efforts mondiaux, le problème persiste. Il n’en reste pas moins que le nombre de personnes bénéficiant des traitements a augmenté d’une façon spectaculaire au cours des trois dernières années, en raison notamment des investissements effectués dans ce cadre par des ONG internationales et par des organisations onusiennes, mais aussi en raison de la prise de conscience de nombreux gouvernements concernant l’importance d’introduire le traitement. »
Si l’individu est extrêmement adhérent au traitement antirétroviral, « il est possible d’arrêter complètement la multiplication virale ». « Par conséquent, la personne séropositive peut être maintenue en bonne santé avec une espérance de vie équivalente à celle d’une personne “saine” de son âge », poursuit le Dr
Mokhbat, qui insiste en outre sur la nécessité de commencer le traitement suffisamment tôt, ce qui est d’ailleurs en train de se produire, d’autant que la population est de plus en plus consciente du risque que représente le VIH.
L’accès au médicament et l’adhérence au traitement ont permis, selon le Dr Mokhbat, de protéger les patients « du risque de la maladie du sida » et du « risque du décès lié à la maladie ». « Nous avons donc réussi à transformer l’infection à VIH en un état chronique, mieux contrôlé que le diabète ou l’hypertension, affirme-t-il. Les personnes séropositives sont fonctionnellement guéries, c’est-à-dire que le virus est toujours présent, mais ces personnes vivent normalement comme tout autre individu. Donc l’accès d’un plus grand nombre de personnes au traitement a permis d’obtenir une fin fonctionnelle du sida. »

Traitements préventif et préemptif
L’adhérence au traitement et l’efficacité de celui-ci ont permis de réduire la quantité du virus dans le sang et les sécrétions sexuelles des personnes séropositives « à un niveau presque indétectable ». « De ce fait, les personnes séropositives deviennent moins contagieuses puisqu’elles produisent moins de virus, indique le Dr Mokhbat. Donc le traitement associé à des mesures de protection, notamment le préservatif, permettent de réduire la transmission du VIH ou presque de l’éliminer. »
À cela s’ajoute le traitement préventif – qui consiste à administrer un antirétroviral à une personne qui a eu une relation sexuelle avec un éventuel porteur de VIH, dans les quelques heures qui suivent la relation –, ainsi que le traitement préemptif – qui consiste à prendre un traitement juste avant une relation sexuelle avec un potentiel de transmission.
Sur le long terme, ces mesures de traitement et de prévention se traduiront par une plus grande population porteuse du VIH – puisque le nombre de personnes séropositives va continuer à augmenter pendant quelques années encore parce que les gens ne meurent plus du sida –, et par une baisse continue des nouvelles infections. « Donc dans quelques années, la prévalence du sida deviendra stable avant de commencer à baisser, souligne le Dr Mokhbat. Lorsque ce stade sera atteint, nous pourrons alors hisser les drapeaux de la victoire et dire que le sida a été vaincu. »
Le sida finira-t-il par disparaître ? Depuis l’année dernière, cette question est de plus en plus soulevée au sein de la communauté scientifique, ravivant l’espoir de vaincre une maladie qui n’a cessé de faire des ravages depuis son identification, il y a plus de trois décennies.Dans son dernier rapport 2012 sur la situation du sida dans le monde, le Programme commun des Nations...

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