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La démission surprise de Petraeus, un dossier supplémentaire pour Obama

L'aveu de l'infidélité conjugale du directeur de la CIA ternit la gloire du plus populaire des généraux américains.

Barack Obama (g) était surpris et déçu par la démission surprise de David Petraeus (d) de la CIA. Photo d'archives. Jim WATSON/

La démission surprise de David Petraeus de la présidence de la CIA en raison d'une aventure extraconjugale crée un embarras supplémentaire pour le président américain Barack Obama, à peine réélu et déjà confronté à des dossiers économiques urgents et au remplacement à venir de plusieurs ministres.


L'aveu de l'infidélité conjugale du directeur de la CIA ternit la gloire du plus populaire des généraux américains et enterre les spéculations sur l'avenir politique d'un homme que beaucoup voyaient concourir une jour pour la Maison Blanche sous les couleurs républicaines.


La démission du patron de la prestigieuse agence de renseignements, en poste depuis à un peine plus d'un an, a surpris et atterré Washington. La Maison Blanche a été prévenue mercredi soir de l'intention de David Petraeus de démissionner, et le président seulement jeudi matin, une fois revenu de Chicago, a rapporté samedi le New York Times.


"Il était surpris et déçu", a confié au quotidien un haut responsable de l'administration.
Il s'est même d'abord montré réticent à le laisser démissionner quand David Petraeus l'a rencontré à la Maison Blanche jeudi après-midi, avant d'arriver vendredi à la conclusion qu'il ne pouvait pas le forcer à rester.

 

Le directeur national du renseignement (DNI), qui regroupe 16 agences américaines de renseignement, James Clapper, l'aurait su de son côté mardi et aurait conseillé M. Petraeus de démissionner, selon le Times.


Si les relations ont été parfois tumultueuses entre la Maison Blanche et le général lorsqu'il était à la tête de la coalition internationale en Afghanistan en 2010-2011, son action à la tête de la CIA, où il était contraint au silence médiatique, a semblé satisfaire le président, qui n'envisageait pas de le remplacer.

 

 

La maîtresse, une ancienne militaire
Mais la liaison extraconjugale d'un homme à un poste si sensible posait des questions de sécurité, le laissant à la merci d'un chantage.
Pour la presse américaine, sa maîtresse est une femme de 40 ans, Paula Broadwell. Ancienne militaire, elle a passé près d'un an en Afghanistan pour écrire une biographie du général: "All In: The Education of General Petraeus" (non traduit).

C'est en enquêtant sur une tentative d'accès aux courriers électroniques de David Petraeus que les enquêteurs du FBI ont découvert la liaison, aujourd'hui terminée, selon les médias américains.
Sollicité par l'AFP, un haut responsable du FBI s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a confirmé qu'une enquête était bien ouverte depuis plusieurs mois.

 

 

Un chantier non prévu pour Obama
S'ouvre donc maintenant un chantier supplémentaire et non prévu pour Barack Obama qui doit déjà remplacer plusieurs postes-clés de son cabinet. Sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton a annoncé son départ pour janvier et ses secrétaires à la Défense, Leon Panetta, et au Trésor, Tim Geithner, sont donnés partants.


Dans l'immédiat, Michael Morell, numéro deux de la centrale du renseignement, assure l'intérim et doit être entendu cette semaine par la commission du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants sur l'attaque du consulat américain de Benghazi (Libye) le 11 septembre. La gestion de cette attaque par l'administration Obama ne cesse depuis de faire polémique.

Mais certains élus, comme l'influent républicain Peter King, souhaitent tout de même que David Petraeus vienne témoigner sur ce que savait la CIA, et son échec à sécuriser le poste diplomatique malgré une présence importante sur place.


Parmi les personnes pressenties pour le remplacer figure l'actuel conseiller de Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, "un homme d'expérience qui jouit de la confiance du président", a affirmé à l'AFP Bruce Riedel, ancien de la CIA, désormais analyste à la Brookings Institution.
Autre candidat potentiel, Michael Vickers, haut responsable du Pentagone chargé des questions de renseignement. Ancien agent de la CIA, M. Vickers s'est bâti une réputation en armant les combattants afghans qui luttaient dans les années 1980 contre les Soviétiques.


Pour Stephen Wayne, professeur à l'université Georgetown à Washington, le futur patron de la CIA "doit être quelqu'un qui a une grande crédibilité et pas de réputation d'engagement partisan".
Cela peut très bien être aussi Michael Morell. "S'il fait un bon boulot en assurant l'intérim, je pense que l'administration Obama le gardera à son poste", a confié M. Wayne à l'AFP.

 

 

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