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À La Une - L’éclairage

Le 14 Mars veut reléguer aux oubliettes la formule « armée-peuple-résistance »

À l’heure où les craintes se multiplient à l’intérieur comme à l’extérieur quant aux retombées des événements de Syrie sur la scène libanaise, les contacts se poursuivent en vue d’une issue à l’impasse politique actuelle au pays du Cèdre.
C’est principalement les efforts déployés par le président de la République, Michel Sleiman, qui retiennent l’attention. Ils visent à aménager un terrain d’entente entre les divers protagonistes libanais pour la mise en place d’un nouveau gouvernement. Il semble, en effet, que tout le monde ou presque se soit laissé persuader de la nécessité du départ du cabinet actuel et de son remplacement par une équipe mieux préparée à réactiver le rôle des institutions et à assumer ses responsabilités dans tous les domaines par les temps qui courent.


Dans les rangs du 14 Mars, on souligne que la période qui s’ouvre devant le Liban est difficile et sensible et que le pays aura à franchir une épreuve délicate en l’absence de tout « parrainage » extérieur, à présent que le parapluie syrien, à la réalité tangible, d’une façon ou d’une autre, depuis l’époque d’avant l’accord de Taëf, est bel et bien tombé.
Pour un responsable au sein de l’opposition, ce serait là l’occasion enfin de s’orienter vers une solution « fabriquée au Liban ». Ce responsable pense que la déclaration de Baabda, adoptée au printemps dernier lors de la reprise de la conférence de dialogue national sous l’égide du chef de l’État, pourrait être la base et la référence d’une telle solution pour la phase à venir.


Ce texte, soumis par Baabda et en théorie avalisé par les partenaires au dialogue, dans la mesure où nul ne s’y est opposé expressément, insiste notamment sur la neutralité du Liban à l’égard de la politique des axes régionaux. Il ne mentionne pas le triptyque « armée-peuple-résistance », auquel toutefois continue de s’accrocher le Hezbollah.
Pour le responsable du 14 Mars, il faudra un engagement de toutes les parties à mettre en œuvre ce texte, à côté de l’application de la politique consistant à tenir le Liban à l’écart de la crise syrienne et de la cessation par le Hezbollah de l’envoi de combattants en Syrie en vue d’aider le régime.


Le problème, comme le souligne un autre responsable de l’opposition, c’est que le 8 Mars ne s’est pas encore prononcé de manière explicite, ni positivement ni négativement, au sujet de la déclaration de Baabda. Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, s’est abstenu de parler de ce texte lors de sa récente rencontre avec le chef de l’État dans le cadre des concertations que mène ce dernier. En outre, les milieux du Hezb continuent de faire valoir que « l’équation en or » que constitue la formule « armée-peuple-résistance » doit rester le fondement de la politique de tout nouveau gouvernement.


À cela s’ajoute le fait qu’aux yeux du 8 Mars, le Premier ministre en place, Nagib Mikati, devra être maintenu.
Le 14 Mars, quant à lui, est déterminé plus que jamais à enterrer définitivement le triptyque cher au Hezbollah. L’alliance ne participerait à aucun gouvernement qui se fonderait sur ce principe et elle n’accepterait rien de moins qu’une adoption de la déclaration de Baabda comme déclaration ministérielle du prochain cabinet.
Plus globalement, le 14 Mars se fonde dans sa démarche sur l’analyse selon laquelle les développements dans la région, et en particulier les événements de Syrie, induisent de grands bouleversements à terme et notamment la chute du projet de la « moumanaa-résistance », conduit par l’axe syro-iranien. Dans ce contexte, il ne reste plus au Hezbollah, aux yeux de l’opposition, qu’à s’intégrer dans l’État libanais en vertu d’une stratégie de défense nationale.
En tout état de cause, et comme l’affirme de façon tranchante l’un de ses cadres, le 14 Mars n’entrera plus dans aucune forme de partenariat aux dépens de l’État et de ses institutions. Désormais, il ne saurait être question d’assurer une couverture à l’option de mini-État, dit-il.

 

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