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Dans le mille...

La situation est difficile ? Bien sûr qu’elle l’est. Inquiétante, lourde de menaces, annonciatrice de nouveaux conflits ? Personne ne le nie, tout le monde s’y prépare. Mais progressivement, au fil des années de contrainte et d’humiliation, s’est développée dans les esprits une sorte d’accoutumance aux catastrophes. Un blindage s’est créé dans les consciences, une protection qui a permis d’amortir les chocs, d’insensibiliser à la douleur.
Et c’est ainsi que dans l’activité menée au quotidien, dans le regard porté sur les événements, s’est installée une forme de résistance, plus forte que les intimidations, solidement ancrée dans la mémoire collective, celle des années de plomb, de répression et d’atteinte à la notion même de dignité humaine.
Résister, aujourd’hui, c’est continuer de dénoncer les mensonges, les supercheries auréolées de défunts exploits, de factices prestiges, c’est dire leurs quatre vérités à tous ceux qui s’évertuent à nous embobiner par leurs promesses trompeuses, c’est tuer dans l’œuf les projets visant à nous réinstaller dans les situations de blocage, d’impasse paralysante.
Résister, c’est dire non, mille fois non, à ceux qui veulent garder le gouvernement actuel, celui des échecs répétés, des faillites prolongées, c’est s’opposer avec énergie à une réédition des mascarades passées, celles de cabinets de fausse union nationale qui tombaient systématiquement dans l’escarcelle des preneurs d’otages et se désintégraient en multiples éclats communautaires. De légal, le gouvernement, comme par enchantement, devenait illégitime, assujetti au bon vouloir de « l’impérialisme occidental ».
Résister, c’est faire obstacle aux velléités de retour au tiers de blocage, qu’affectionnent tant le Hezbollah et ses alliés aounistes, c’est exiger la formation d’une équipe de technocrates qui s’occuperait enfin des besoins et des exigences du citoyen, qui donnerait la priorité au redressement socio-économique et qui trouverait le moyen de garantir les droits des centaines de milliers de salariés sans accabler la trésorerie nationale.
Résister, c’est dénoncer l’acharnement du Hezbollah et du Courant patriotique libre à imposer une équation politique qui paralyse l’État et bloque les solutions à tous les problèmes, c’est pointer du doigt les arrière-pensées des uns et des autres, qu’il s’agisse de calculs liés à l’Iran et aux événements en Syrie ou de considérations préélectorales.
Résister, c’est ne pas se laisser abattre par les assassinats à répétition, c’est puiser dans les tragédies la volonté de poursuivre le combat, de persévérer dans la recherche de la vérité, c’est effacer les traces de la barbarie, insuffler dans les âmes de nouvelles raisons d’espérer, c’est reconstruire, encore et encore, ce qui a été détruit et qui sera détruit.
Résister, c’est défendre, bec et ongles, le droit à la différence, le droit de penser autrement, de lire ce que les autres veulent interdire, d’ouvrir les Salons du livre à toutes les littératures, à toutes les idéologies, c’est lutter contre le cloisonnement, contre les thuriféraires de la pensée unique, c’est préserver les relations historiques du Liban avec les grandes démocraties du monde, à leur tête la France, celles-là mêmes qui sont la cible des attaques du Hezbollah.
Résister, c’est ne jamais cesser d’écrire ou de pianoter sur son ordinateur ou son portable, c’est véhiculer en permanence les idées qui irritent, qui génèrent des printemps impossibles, c’est garantir que jamais les hommes libres ne se compromettront avec les faux résistants, les suiveurs et autres suivistes.
Résister, c’est tout simplement le courage de faire un bras d’honneur à celui qui nous tient en joue. Les Libanais en ont pris l’habitude...et l’ont souvent payé de leur vie. Mais le mot, lui, continue de faire mouche, de taper dans le mille...
La situation est difficile ? Bien sûr qu’elle l’est. Inquiétante, lourde de menaces, annonciatrice de nouveaux conflits ? Personne ne le nie, tout le monde s’y prépare. Mais progressivement, au fil des années de contrainte et d’humiliation, s’est développée dans les esprits une sorte d’accoutumance aux catastrophes. Un blindage s’est créé dans les consciences, une protection...

commentaires (6)

Continuez a ecrire Mr. Noun car vous etes la fierte des democrates. Oui resistons, ne rentrons plus dans le jeu des gens mievres qui a force de dialoguer et discuter finissent par voir le tapis s'etre tire de sous leur pied. Il y a eu dialogue en 2005, il s'en est sorti l'acord tripartite contre lequel le Hazbollah s'est retourne en s'alliant aux Aounistes pour disploquer le 14 Mars. Meme scenario apres mai 2008 et l'accord de Doha pour en arriver au coup d'etat des chemises noires sans oublier quand attendant il y a eu plus de 18 victimes d'attentats d'assassinats a ce jour impunis, sans compter les victimes civiles. De quel dialogue parle-t-on lorsque certains partis ne font meme pas allegeance au Pays, a sa constitution et a son peuple. Il est temps de dire non, non et non. Fini les tergiversations, fini le suivisme dans l'interet d'autres etats, fini les crimes impunis. Il fsut tout pralyser jusqu'a ce qu;ils remettent leurs armes a l'etat!!! BASTA!!!

Pierre Hadjigeorgiou

02 h 48, le 06 novembre 2012

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Commentaires (6)

  • Continuez a ecrire Mr. Noun car vous etes la fierte des democrates. Oui resistons, ne rentrons plus dans le jeu des gens mievres qui a force de dialoguer et discuter finissent par voir le tapis s'etre tire de sous leur pied. Il y a eu dialogue en 2005, il s'en est sorti l'acord tripartite contre lequel le Hazbollah s'est retourne en s'alliant aux Aounistes pour disploquer le 14 Mars. Meme scenario apres mai 2008 et l'accord de Doha pour en arriver au coup d'etat des chemises noires sans oublier quand attendant il y a eu plus de 18 victimes d'attentats d'assassinats a ce jour impunis, sans compter les victimes civiles. De quel dialogue parle-t-on lorsque certains partis ne font meme pas allegeance au Pays, a sa constitution et a son peuple. Il est temps de dire non, non et non. Fini les tergiversations, fini le suivisme dans l'interet d'autres etats, fini les crimes impunis. Il fsut tout pralyser jusqu'a ce qu;ils remettent leurs armes a l'etat!!! BASTA!!!

    Pierre Hadjigeorgiou

    02 h 48, le 06 novembre 2012

  • Merci Mr. Aoun de continuer le combat avec votre plume qui continue de dire la Vérité. Merci à l'équipe de L'orient-Le Jour qui, avec votre leadership, continue la résistance culturelle. Il est bien plus facile et tentant de baisser les bras. Vos mots nous redonnent du courage et nourrissent notre résilience. Gabriel Sara- New York

    Gabriel Sara

    16 h 41, le 05 novembre 2012

  • CORRECTION ! Merci : "... d'une réelle Résistance ÉHHH LIBANAISE...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 07, le 05 novembre 2012

  • Résister, c'est tout ce que vous dîtes, Cher Monsieur Nagib Aoun, OUI ! MAIS... faut-il encore faire face aux réalités d'aujourd'hui, et celles sur le(e) terrain(s) ; à moins qu'on puisse à la rigueur, si on peut, et si la nécessité l'exige, prendre le POUVOIR de la même MANIÈRE dont il FUT USURPÉ ! __ La LOGIQUE dit que : malgré les ASSASSINATS, et les MENACES, et malgré les PARDONNEURS AUX CHARGES EXPLOSIVES, et l'inféodation et le suivisme aveugles du quatorzième parallèle de Mars, ELLE DIT QU'ELLE DOIT PRÉVALOIR... Sinon, c'est la JUNGLE... J'ai souvent répété et dis que : LA FORCE NE PEUT JAMAIS VAINCRE LA VOLONTÉ ! EH OUI ! MAIS AUSSI, LA VOLONTÉ NE PEUT PAS VAINCRE LA VOLONTÉ, surtout ARMÉE ! À partir de là, TOUS doivent refaire leurs calculs. Il ne reste qu'une issue, et la SEULE, SI HAÎE SOIT-ELLE par TOUS : LE DIALOGUE !

    SAKR LEBNAN

    03 h 37, le 05 novembre 2012

  • La pérennité et l’affermissement d’une réelle Résistance a pour condition nécessaire le développement du Modernisme social : progressiste, anti-réactionnaire, non traditionnel, citadin et non campagnard ! Si cette véritable Résistance posséda en 05 une certaine influence qui l'incita à pousser son assaut Résistanciel au delà de ses moyens, par contre dans le Pays, celle-ci était seulement concentrée en quelques points disséminés où elle disparaissait presque complètement parmi le nombre supérieur de Moyens libanais traditionnels et rétrogrades ! La vraie Résistance sous sa forme moderne développée et réellement efficace contre ce système despotique et archaïque Syro-hézbbollâhi sera très difficile a accomplir et restera un fait partiel qui, surtout après l’éloignement des HARIRI, pouvait d'autant moins fournir un contenu National à cette authentique Résistance que la lutte contre ce Système Sécuritaire inférieur et parasitaire Syro-libanais ante est dissimulée par ce soi-disant "Libanisme" bon enfant à bouche ouverte regroupant sous sa trompeuse bienveillance les différentes couches de cette société sans aucune différenciation d’intérêts ; dans une fraternité et une fraternisation à deux Piastres tout à fait puériles et pathétiquement béates…. Mais qu’on se rassure ! Les "fameux Anthracites" à deux balles devront incessamment "balayer dans et devant la porte de la niche ; bien la laver et bien la récurer." !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    02 h 22, le 05 novembre 2012

  • On peut vraiment se demander, au stade actuel, si, sans la fidélité indéfectible de L'Orient-Le Jour à la vocation de liberté du Liban, on pouvait avoir une telle résistance politique et culturelle au totalitarisme pervers et exécrable qui menace plus que jamais ce pays.

    Halim Abou Chacra

    23 h 42, le 04 novembre 2012

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