Rechercher
Rechercher

Présidentielle US 2012 - Présidentielle US

À J-5, la « trêve Sandy » vole en éclats

Obama et Romney repartent en campagne ; les dégâts causés par l’ouragan pourraient atteindre entre 30 et 50 milliards de dollars.

Privés de courant et de carburant, les New-Yorkais se montrent inventifs. Deux jeunes font marcher un générateur en pédalant sur un vélo à tandem, permettant ainsi aux passants de recharger leurs téléphones portables, entre autres utilités. Stan Honda/AFP

À cinq jours de « The Election Day », Barack Obama a repris hier sa campagne présidentielle en exaltant des États-Unis rassemblés au-delà des divisions politiques, à l’image selon lui de la réaction des autorités face à l’ouragan Sandy. « Pendant une tempête, il n’y a pas de démocrates ou de républicains. Ce sont tous des compatriotes américains », a assuré le président sortant sur le tarmac de l’aéroport de Green Bay (Wisconsin), première étape d’une tournée dans trois États-clés à cinq jours de l’élection du 6 novembre.
M. Obama a toutefois rapidement pivoté sur une critique de son adversaire républicain Mitt Romney, qui a fait du « changement » l’un des mots-clés de ses discours ces dernières semaines. « Nous savons à quoi le changement ressemble, et ce n’est pas ce que propose (Romney) », a ironisé M. Obama, en évoquant les « talents de bateleur » démontrés par son adversaire pour « dissimuler exactement les mêmes politiques qui ont échoué pour notre pays », allusion aux années de la présidence de George W. Bush. Le président a toutefois eu recours à des piques moins acérées contre M. Romney qu’avant Sandy, alors qu’il s’agit, dans les cinq derniers jours de la campagne, de convaincre indécis et centristes.
Mais pour le candidat républicain, il n’est plus question de « trêve Sandy » : Mitt Romney a repris ses attaques contre le président sortant, même s’il a fait une profession de foi que n’aurait pas renié M. Obama lors de sa campagne « postpartisane » de 2008. « Pour faire de l’Amérique un pays fort à nouveau, nous devons mettre fin aux divisions, aux attaques, à la diabolisation, il faut collaborer avec l’autre parti, rassembler les bons démocrates et les bons républicains pour enfin travailler pour le peuple et mettre la politique de côté », a ainsi lancé hier M. Romney dans une usine de Virginie. Dans cet État-clé, il a véhiculé un message taillé sur mesure pour une catégorie : les électeurs du centre. À Richmond, capitale de Virginie, il s’est engagé à rencontrer « régulièrement » les membres de l’opposition démocrate s’il était élu, « beaucoup plus » qu’une fois par an.
Les sondages, eux, restent serrés mais semblent légèrement favoriser M. Obama grâce à son avance dans les États les plus décisifs. L’équipe de campagne de ce dernier crie quasiment victoire et assure que M. Romney ne peut plus gagner vu l’arithmétique électorale, tandis que les républicains persistent à évoquer un « élan » qui leur sera favorable. Intimidation de l’adversaire ? Tentatives d’influer sur la couverture médiatique ? Ou même méthode Coué ? La guerre psychologique fait ainsi rage dans la dernière ligne droite de l’élection.

La vie reprend...
Entre-temps, la vie reprenait très progressivement dans les régions touchées par Sandy, notamment à New York, mais des millions de personnes restaient hier privées d’électricité ou coupées du reste du monde, bloquées par les inondations ou la neige. Au moins 72 personnes ont perdu la vie sur la côte Est des États-Unis, portant à 144 le total provisoire de celles tuées par l’ouragan en Amérique du Nord et dans les Caraïbes. Trente-sept morts ont été recensés rien qu’à New York, selon son maire. Avec le redémarrage par étapes des trois aéroports, du trafic des autobus et de certains commerces, la ville affichait un visage un peu plus « normal » hier. Le réseau de bus de la ville fonctionne également de nouveau et le métro reprenait de façon limitée, car une partie du réseau est inondée. Plus d’un million de litres de gazole se sont par ailleurs déversés au large de New York, et les efforts pour nettoyer les eaux se poursuivaient hier, selon la chaîne de télévision CNN.
Au total, quelque 10 000 soldats de la garde nationale sont mobilisés à travers les États affectés par le terrible ouragan, dont les assureurs estiment, selon une évaluation préliminaire, qu’il leur coûtera de 10 à 20 milliards de dollars. Les dégâts matériels, eux, pourraient atteindre entre 30 et 50 milliards de dollars. Sandy a également causé des dégâts importants au siège des Nations unies, ont indiqué des responsables de l’ONU. L’ouragan a provoqué un incendie et une importante inondation au sous-sol du bâtiment, qui a rouvert hier après trois jours de fermeture. Sandy avait forcé le Conseil de sécurité de l’ONU à déménager.
De leur côté, une semaine après le passage de Sandy, qui a fait plus de 50 morts et dévasté l’agriculture et les réseaux routiers, les autorités haïtiennes ont lancé un appel à « la solidarité internationale ». Selon des statistiques présentées par les ministres, les pertes dans le secteur agricole s’élèvent à plus de 104 millions de dollars. La ministre de la Santé publique, Florence Guillaume, a présenté pour sa part une situation alarmante alors que les cas de choléra augmentent les jours suivant les intempéries.
(Source : agences)
À cinq jours de « The Election Day », Barack Obama a repris hier sa campagne présidentielle en exaltant des États-Unis rassemblés au-delà des divisions politiques, à l’image selon lui de la réaction des autorités face à l’ouragan Sandy. « Pendant une tempête, il n’y a pas de démocrates ou de républicains. Ce sont tous des compatriotes américains », a assuré le...