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Moyen Orient et Monde - Révolte

Le CNS critique violemment les propos de Clinton sur les « extrémistes »

Les rebelles coupent l’accès des troupes du régime au nord ; les violences se multiplient et font près de 140 morts.

Des milliers de personnes hostiles au président Bachar el-Assad ont manifesté hier à travers la Syrie, appelant la communauté internationale à agir pour arrêter la répression sanglante menée par le régime et critiquant les « mensonges » américains. Handout/SNN/Reuters

La principale coalition de l’opposition syrienne en exil s’en est prise violemment hier aux États-Unis, accusés de chercher à la remodeler pour l’amener à négocier avec le régime. À deux jours de l’ouverture d’une réunion cruciale des opposants à Doha, le Conseil national syrien (CNS) a vivement réagi aux propos de la secrétaire d’État Hillary Clinton qui a appelé ce mouvement à s’élargir pour représenter « tous les Syriens ». Dans un communiqué, le Conseil a condamné les projets « visant à passer au-dessus du Conseil ou à créer des instances le remplaçant », les qualifiant de « tentative de nuire à la révolution syrienne en semant les germes de la division ». Pour Georges Sabra, membre du Conseil, « si l’union de l’opposition a pour objectif de négocier avec Bachar el-Assad, cela ne se fera pas et le peuple ne l’acceptera pas ». Mohammed Sermini, du bureau de presse du CNS, a, lui, dénoncé l’ingérence de Washington : « Tout amicale et solidaire que soit la partie extérieure, elle n’a pas le droit d’intervenir dans nos affaires. »


La Russie a elle aussi critiqué hier les propos de Mme Clinton, accusant Washington d’encourager les opposants à poursuivre la lutte pour renverser le régime de Bachar el-Assad en Syrie. « Washington fait clairement comprendre qu’il ne voit le règlement de la crise en Syrie qu’à ses conditions », a déclaré un porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, dans un communiqué. Les États-Unis « donnent des ordres directs à l’opposition syrienne sur ce qu’il faut faire pour former le “gouvernement en exil” et qui doit faire partie de ce gouvernement », a-t-il indiqué. « Ainsi, on encourage pratiquement les opposants à poursuivre leur ligne sans compromis visant à renverser le régime de Damas », a souligné M. Loukachevitch.


Mercredi, Mme Clinton avait estimé que le CNS ne pouvait « plus être considéré comme le dirigeant visible de l’opposition », et plaidé pour qu’il devienne « une partie d’une opposition élargie » comprenant « des gens à l’intérieur de Syrie et d’autres ». En réponse, le CNS a affirmé être passé « de 280 à 420 membres, dont 33 % issus du mouvement (qui anime sur le terrain) la révolution », soulignant une « hausse de la représentation des membres de l’intérieur ».


Le régime affirme que seul un dialogue peut régler le conflit, mais l’opposition, surtout les rebelles sur le terrain, pose comme condition sine qua non à tout dialogue un départ de M. Assad. Et les États-Unis, qui réclament eux aussi un départ de M. Assad, comptent beaucoup sur la réunion de Doha, élargie à des centaines d’opposants, sous l’égide de la Ligue arabe, où pourrait être annoncé un gouvernement en exil avec à sa tête l’opposant en exil Riad Seif, selon des informations non confirmées.

Les progrès des rebelles
Sur le terrain, les rebelles ont pris le contrôle d’un large périmètre (25 km selon l’OSDH) autour de Saraqeb, carrefour stratégique de routes reliant Damas, Alep et Lattaquié, sur la côte. Avec cette prise, ils coupent quasiment tout accès des troupes au nord où elles sont aux prises avec les rebelles depuis plus de trois mois pour le contrôle d’Alep.
Dans le même temps, l’armée menait des raids à travers le pays, bombardant des localités de la banlieue nord-est de Damas, Deir ez-Zor et Idleb, ainsi que Maaret el-Noomane, Harem et des villages de Jisr el-Choughour dans la province d’Idleb, toujours selon l’OSDH.


Également, deux engins ont explosé hier dans le quartier de Zahira el-Jadida au sud de Damas, faisant des blessés et causant des dégâts matériels, a rapporté la télévision officielle syrienne.
Par ailleurs, les Comités locaux de coordination (LCC, militants prodémocratie) ont fait état hier d’un nouveau massacre, à Alep cette fois-ci, dans le quartier d’el-Amiriyya, après la découverte de 25 cadavres, pour la majorité des femmes et des enfants.


Les violences ont fait hier à travers la Syrie au moins 138 morts, selon un bilan provisoire de l’OSDH.
Comme tous les vendredis, et malgré les violences, des milliers de personnes hostiles au président Assad ont manifesté à travers le pays. Ils ont appelé la communauté internationale à agir pour arrêter la répression, critiquant notamment les États-Unis. « Clinton, notre radicalisme, s’il existe, est le résultat de tes mensonges », affirmait notamment un slogan selon une vidéo mise en ligne par des militants, en référence aux récentes déclarations de Mme Clinton qui a dénoncé une montée de l’extrémisme en Syrie. Selon des militants, ils manifestaient aussi pour interpeller la « justice internationale » afin qu’elle se saisisse notamment du sort de la ville de Daraya, près de Damas, meurtrie par de nombreux massacres.

 

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