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Présidentielle US 2012 - Présidentielle américaine

Twitter, Facebook, Google+, Instagram, Pinterest : Obama atomise Romney !

Des poupées aux effigies des candidats à la présidentielle américaine, Barack Obama et Mitt Romney, sont mises en vente dans les magasins. Jewel Samad/AFP

Si la présidentielle américaine se jouait sur les réseaux sociaux, Barack Obama l’emporterait haut la main sur Mitt Romney. Mais l’exercice, salué par beaucoup comme une des clés du scrutin et un bienfait pour la démocratie, peut aussi s’avérer périlleux.


Avec plus de 20 millions d’abonnés sur Twitter et plus de 30 millions de mentions « J’aime » sur Facebook, le président démocrate, qui avait déjà fait d’Internet et des réseaux sociaux un des axes forts de sa campagne en 2008, surpasse largement son rival républicain, qui compte 1,3 million de « suiveurs » sur Twitter et 8,8 millions de « J’aime » sur Facebook. Rien n’empêche des étrangers, qui ne voteront pas le 6 novembre, de prendre part à cette campagne sur les réseaux sociaux, et rien ne dit que toutes ces marques d’intérêt virtuelles se traduiront en voix, mais des experts saluent le renouveau du dialogue démocratique sur les réseaux sociaux.


« Serrer des mains et tous les événements de campagne classiques n’ont pas disparu. C’est toujours nécessaire pour l’emporter, mais si vous n’avez aucune stratégie sur Internet, vous ne pouvez pas gagner non plus », résume Alan Rosenblatt, du Center for American Progress Action Fund, un centre de réflexion. Le premier face-à-face télévisé entre les deux candidats, le 3 octobre, a généré plus de 10 millions de messages sur Twitter, qui a salué « l’événement de politique américaine le plus tweeté ». Selon Jeannette Castillo, professeur à l’université de Florida State, ce nouveau paysage médiatique n’empêche pas les électeurs de se confronter aux points de vue de leurs adversaires : sur les réseaux sociaux et plus généralement sur Internet, « ils vont chercher le point de vue qui diffère du leur, même si c’est uniquement pour le réfuter ». Twitter aide à renforcer le processus démocratique, juge-t-elle : « Que vous soyez Barack Obama ou un sans domicile fixe à la bibliothèque, vous avez 140 caractères (pour écrire votre message) et tout cela est un concours de concision. » « On ne sait pas à quel point cela pèse sur le scrutin, mais en tout cas, cela se déroule très certainement en dehors de tout contrôle des hommes politiques », poursuit-elle.

 À double tranchant
Aussi utiles que puissent être Twitter, Facebook, et plus largement Internet, pour promouvoir sa candidature, lever des fonds ou critiquer son adversaire, l’exercice peut aussi s’avérer à double tranchant. Une équipe de campagne, pour être victorieuse, « doit apprendre à gérer le chaos » de Twitter et des millions de messages qui sont échangés sur le site chaque jour, pointe Alan Rosenblatt. Un « hashtag », qui permet avec le sigle # de créer un sujet de discussion sur Twitter, peut ainsi être facilement détourné de son but premier, rappelle-t-il : « N’importe qui peut créer un hashtag. Mais on ne peut pas en restreindre l’usage et tout le monde peut le reprendre à son compte. »


La mésaventure est notamment arrivée à deux reprises au camp Romney depuis le début de la campagne. En septembre, rebondissant sur une déclaration du républicain – qui avait lui-même repris une célèbre réplique de Ronald Reagan –, l’équipe du candidat avait lancé le hashtag #VivezVousMieuxAujourdhui (#AreYouBetterOff). Censée permettre aux partisans de Mitt Romney de souligner la persistance des difficultés économiques depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama en 2009, l’initiative a fait long feu, les reprises du « hashtag » par les partisans du président sortant dépassant largement celles des soutiens de M. Romney.


Ailleurs que sur Twitter et Facebook, M. Obama écrase également M. Romney. Sur le moteur de recherche Google+, le président sortant a près de 2,2 millions de fans, presque deux fois plus que M. Romney et ses 967 000 fans. Sur YouTube, le site de partage de vidéos, 237 000 internautes sont abonnés à la chaîne de Barack Obama. Ils sont dix fois moins à suivre la chaîne de Mitt Romney.

 

Sur Instagram, réseau entièrement dédié aux photos, quelque 1,4 million de personnes suivent les clichés de campagne de M. Obama. Loin, très loin derrière, les photos de M. Romney sont vues par 42 000 personnes, soit trente fois moins. Et sur Pinterest, la dernière coqueluche des réseaux sociaux, Barack Obama est suivi par 34 500 personnes. Mitt Romney, lui, est présent via quelques tout petits comptes mais aucun ne semble officiel.

1,3 milliard de dollars
Dans un autre registre, même si M. Obama n’aime pas réclamer de l’argent, pour les 100 personnes qui avaient chacune déboursé 40 000 dollars pour participer à la soirée de levée de fonds de la chanteuse Beyoncé et son mari Jay-Z, le candidat a toutefois fait un effort, soumis à la règle n° 1 des campagnes : l’argent reste le nerf de la guerre. Depuis mai, le président a participé à 69 soirées de donateurs, avec des tickets d’entrée atteignant plusieurs dizaines de milliers de dollars. Son adversaire Mitt Romney en a organisé 105, dans une course folle à l’argent qui a déjà fait grimper les compteurs de la campagne 2012 à 1,3 milliard de dollars. Cependant, l’édition 2012 de la présidentielle ne devrait pas coûter significativement plus cher qu’en 2008, le président n’ayant pas eu à financer une campagne des primaires.

Vote anticipé
Par ailleurs, si Barack Obama et Mitt Romney sont au coude-à-coude dans les sondages, le président sortant a toutefois un net avantage parmi les électeurs américains ayant voté par anticipation à un peu plus de trois semaines de la présidentielle du 6 novembre. M. Obama mène en effet avec 59 % des suffrages contre 31 % pour M. Romney, selon les données Reuters/Ipsos compilées ces dernières semaines. Le vote anticipé est déjà en cours dans au moins 40 États. En 2008, il avait joué un rôle important dans la victoire de M. Obama contre John McCain.

 

Si la présidentielle américaine se jouait sur les réseaux sociaux, Barack Obama l’emporterait haut la main sur Mitt Romney. Mais l’exercice, salué par beaucoup comme une des clés du scrutin et un bienfait pour la démocratie, peut aussi s’avérer périlleux.
Avec plus de 20 millions d’abonnés sur Twitter et plus de 30 millions de mentions « J’aime » sur Facebook, le président...