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À La Une - Liban

La stratégie de Sleiman : les armes sous le contrôle de l'armée

Le débat sur la stratégie de défense a été remis à la prochaine séance, prévue le 12 novembre.

Les participants réunis hier à la table de dialogue au palais de Baabda, en l’absence de MM. Saad Hariri, Samir Geagea, Sleimane Frangié et Talal Arslane. Photo Dalati et Nohra

La position du président de la République Michel Sleiman sur la stratégie de défense a été l’élément marquant de la 4e conférence de dialogue national qui s’est tenue hier à Baabda. Le chef de l’État a en effet exposé sa conception d’une stratégie de défense globale, sous forme d’un document divisé en trois chapitres, distribué aux participants. La séance s’est tenue en l’absence des députés Saad Hariri, Sleimane Frangié, Talal Arslane et du leader des Forces libanaises, Samir Geagea.


D’une manière générale, la stratégie du président a été perçue comme un point de départ pour un débat constructif, la base d’une éventuelle entente, et qui entretient surtout la dynamique de dialogue.


Le débat en tant que tel sur ce dossier a été reporté à la prochaine séance de dialogue, fixée au lundi 12 novembre. En termes de stratégie de défense, les paroles se substituent aux actes, pour anesthésier les attentes. Et ce constant ajournement s’appuie sur le même argument du Hezbollah, selon lequel « le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, a déjà soumis sa conception de la stratégie de défense à la table de dialogue en 2006, place de l’Étoile ». Un argument que le chef du bloc du Hezbollah Mohammad Raad a réitéré hier à Baabda.


Cette fois, néanmoins, le chef de l’État a pris le soin d’insérer à la fin du document proposé un alinéa qui amorce l’abandon progressif par le Hezbollah de ses armes. Sous la troisième clause (relative aux « Fondements de la stratégie de défense »), le paragraphe d-alinéa 2 appelle à « une entente sur le mécanisme convenable portant sur les armes de la résistance (...), qui les mette à la disposition de l’armée pour la soutenir dans ses opérations militaires ». Les observateurs prévoient que le document du président Sleiman, et précisément cet alinéa, pourrait constituer un nouveau point de discorde entre les deux camps du 8 et du 14 Mars, lors de la prochaine séance.


Pour l’instant, c’est le calme qui prévaut entre les protagonistes, comme l’aura montré la séance d’hier, qui a porté surtout sur la situation sécuritaire ; la visite du pape, « sur base de laquelle il faut construire la stabilité et l’entente nationale » ; le film et les caricatures contre l’islam « qui sont un acte de provocation visant à semer la discorde », comme l’ont dénoncé en chœur les personnes réunies, selon le communiqué publié à l’issue de la séance. La situation économique a également été évoquée, à l’initiative du chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, qui a mis en garde contre la gravité de cette situation à l’heure actuelle. Un constat qui a été appuyé par le président de la Chambre Nabih Berry, le député Mohammad Raad et le chef du bloc du Changement et de la Réforme le député Michel Aoun.
En revanche, lorsque Fouad Siniora a évoqué la présence de pasdaran au Liban, demandant au Hezbollah d’adopter une position claire à cet égard, la question a été contournée. M. Raad s’est en effet contenté de répondre que « le président Sleiman a pris toutes les mesures nécessaires à ce niveau ». De son côté, Michel Aoun a choisi de camper sur sa position originale, soulignant qu’il « ne voit pas les pasdaran », qui, donc, n’existent pas...


Cette situation de non-dialogue, masquée par le besoin, politiquement vital pour certains, de simuler une participation à l’exercice démocratique, transparaît dans les impressions exprimées par certains députés à l’issue de la séance. Ainsi, le chef du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt, a d’abord qualifié la conférence de « fort constructive, au cours de laquelle nous nous sommes entendus sur la nécessité de résoudre la question de la grille des salaires, loin des clivages politiques (...), et de réaffirmer la neutralité du Liban et de l’armée à l’égard de la crise syrienne ». Il a salué dans ce cadre le rôle de l’armée à Tripoli. Walid Joumblatt a jugé « très importante » la proposition du chef de l’État. « Elle n’est pas définitive mais nous commençons enfin à traiter de sujets fondamentaux », a-t-il ajouté, précisant toutefois que la stratégie de défense « ne se règle que par un dialogue lent et progressif ».
Pour le député Michel Pharaon, « nous sommes entrés au cœur du sujet. Attendons voir ce qui va s’ensuivre ».
C’est dans ce contexte que le Premier ministre Nagib Mikati a réaffirmé que « la table de dialogue se poursuit sous l’égide du président de la République et nous mènera à un havre de sécurité ».

 

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