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À La Une - Débordements

Film islamophobe : la colère arabo-musulmane gagne le Liban

Les manifestants attaquent des fast-foods US et le sérail à Tripoli, un mort.

KFC et Hardee’s totalement saccagés par les salafistes, à Tripoli, hier. Photo Reuters

Alors que l’on croyait la scène libanaise épargnée par la série de réactions violentes suscitées par le film Innocence of Muslims (L’Innocence des musulmans), des affrontements ont éclaté hier à Tripoli entre les forces de sécurité et des manifestants qui protestaient contre ce film jugé insultant pour les musulmans.


Un manifestant a été tué dans ces heurts qui ont également faits près de 27 blessés. Auparavant, les manifestants s’en étaient pris à deux fast-foods américains en les incendiant, le KFC et le Hardee’s. En un rien de temps, les protestataires en colère ont envahi les lieux pour en chasser les clients et mettre le feu aux deux établissements. « C’est un message clair à toute personne qui porte atteinte à la réputation du Prophète », lance un fidèle.
Les incidents ont commencé lorsque les fidèles sont sortis des mosquées, après la prière de vendredi, scandant des slogans et brandissant des banderoles réclamant l’expulsion de l’ambassadeur US. Les manifestants ont ensuite tenté de prendre d’assaut le sérail de Tripoli, mais les forces de sécurité ont tiré en l’air afin de les disperser. C’est à ce moment que les heurts ont eu lieu, les FSI ayant d’abord tenté de tirer en l’air pour disperser les protestataires. Les manifestants ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre chargées de protéger le bâtiment public. Ayant échoué à juguler le mouvement de foule, les FSI ont alors tiré sur les protestataires, tuant un manifestant et blessant plusieurs autres. Selon une seconde version des faits, les FSI ont été contraintes de tirer sur les manifestants lorsqu’elles ont constaté que certains d’entre eux portaient des armes.


Les heurts se sont soldés par un mort, Mohammad Ali Ayouch, 20 ans, et plus de vingt-cinq personnes ont été blessées, dont plusieurs parmi les unités des FSI. L’armée a été dépêchée sur les lieux en vue de renforcer les effectifs des forces de l’ordre et consolider la garde devant le sérail gouvernemental.

Le portrait du pape déchiré
Le parti al-Tahrir, qui avait appelé à des manifestations pacifiques après la prière du vendredi, a dénoncé dans un communiqué les violences dans la ville.
Le mouvement de protestation ne s’est pas confiné à la capitale du Nord. Répondant à l’appel du Hezbollah, les habitants de Saïda se sont également mobilisés pour dénoncer le film. Moins violents que dans le Nord, les manifestants à Saïda se sont contentés d’incendier les drapeaux américains et Israéliens. L’imam de la mosquée al-Zahra devant laquelle se sont rassemblés les protestataires a appelé les Libanais à boycotter les produits américains. Il a également invité l’État libanais à expulser l’ambassadeur US.
Le scénario s’est répété dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué puis à Taalabya, dans la Békaa, où les protestataires ont lancé des slogans contre le film et contre les États-Unis.
Les violences sont intervenues au moment où le pape Benoît XVI débarquait à Beyrouth pour une visite qu’il a entamée en dénonçant le fondamentalisme et appelant à la tolérance. Le Saint-Siège n’a pas été épargné par les manifestants de Tripoli puisque ces derniers ont également scandé des slogans hostiles au Saint-Père. Plusieurs portraits du pape ont ensuite été déchirés dans la capitale du Nord.

 

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