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Économie - Liban - Secteur bancaire

Salamé plus que jamais engagé dans la lutte contre le blanchiment d’argent

Le gouverneur de la Banque du Liban est très ferme : le secteur bancaire n’a nullement intérêt à contourner les lois locales et internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

65 % des dépôts au Liban sont en dollars et toute accusation contre une banque peut lui être fatale, estime le gouverneur de la Banque du Liban.

C’est au lendemain de la visite au Liban du secrétaire adjoint américain au Trésor, Neal Steven Wolin, que la Banque du Liban (BDL) a organisé une conférence sur les recommandations de l’organisme international de lutte contre le blanchiment d’argent, le Financial Action Task Force (FATF). L’expert et consultant à l’Autorité des services financiers (FSA) en Grande-Bretagne et pour la FATF à Paris, Richard Chalmers, était spécialement à Beyrouth pour cette occasion, pour une mise au point des derniers développements en la matière.


« La BDL a toujours joué un rôle majeur dans la lutte contre le blanchiment d’argent et elle multiplie ses efforts depuis un certain temps, dans le contexte des sanctions économiques et financières qui touchent certains pays voisins », a souligné au début de son allocution le gouverneur de la BDL, Riad Salamé. Ces bouleversements régionaux ont mené selon lui à divers amendements dans les textes de lois qui ont déjà été proposés au gouvernement, mais attendent d’être adoptés au Parlement. « Ils concernent principalement le renforcement de la lutte contre le financement du terrorisme et la régulation des flux de capitaux à nos frontières », a-t-il indiqué. En effet, depuis que les États-Unis et l’Union européenne ont adopté une série de sanctions contre la Syrie, l’étau se resserre sur les banques libanaises, accusées à plusieurs reprises de servir de base arrière aux capitaux des personnalités syriennes placées sous embargo. Parallèlement, en juin dernier, le Trésor américain avait accusé plusieurs ressortissants libanais de blanchiment d’argent au profit du Hezbollah et en février 2011, il avait désigné la Lebanese Canadian Bank (LCB) comme plaque tournante du blanchiment d’argent au profit du parti chiite.


« Nous comprenons les craintes des Américains et des Européens, et c’est pour cela que la BDL a émis ces derniers mois de nouvelles circulaires, contraignant les banques à n’entretenir aucun type de lien avec toutes les entités placées sous le joug des sanctions internationales », a affirmé M. Salamé. Selon le gouverneur de la BDL, les banques sont très conscientes du danger auquel elles s’exposent en essayant d’entraver ces règles et n’ont aucun intérêt à le faire, surtout que « 65 % des dépôts au Liban sont en dollars et que toute accusation contre une banque peut lui être fatale. » « Notre rôle à la BDL n’est pas uniquement de sanctionner ou d’émettre des circulaires, mais également de donner conscience aux sociétés financières, aux changeurs de leur intérêt à ne pas jouer avec le feu, en leur proposant des formations, par exemple », a continué M. Salamé. 

Le FATF aussi s’adapte aux changements régionaux 
« La création du FATF remonte à 1989 lors d’une réunion du G7, où il est décidé que la lutte contre le blanchiment d’argent est une priorité internationale », a indiqué l’expert Chalmers. Quarante recommandations seront donc émises en 1990, que chaque pays devra transposer en lois locales. « Ces recommandations seront modifiées, enrichies et transformées à trois reprises, en 2003, 2008 et 2012, afin de s’adapter au mieux à la nouvelle donne géopolitique mondiale », a expliqué M. Chalmers. Aujourd’hui, 180 pays dans le monde les appliquent, mais seuls 34 d’entre eux sont membres de la FATF.


« L’adhésion se fait sur invitation car il est important, pour que l’organisme soit efficace, que le nombre de membres soit limité », a souligné M. Chalmers. Cependant, toutes les zones géographiques possèdent un organe régional, comme le MENA FATF au Moyen-Orient dans lequel le Liban joue un rôle clé », a ajouté l’expert. 
C’est donc sur une note plutôt encourageante que le secteur bancaire libanais entame cet automne, même s’il est conscient que toute erreur lui serait fatale.

 

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C’est au lendemain de la visite au Liban du secrétaire adjoint américain au Trésor, Neal Steven Wolin, que la Banque du Liban (BDL) a organisé une conférence sur les recommandations de l’organisme international de lutte contre le blanchiment d’argent, le Financial Action Task Force (FATF). L’expert et consultant à l’Autorité des services financiers (FSA) en Grande-Bretagne et...

commentaires (2)

Comme me l'a dit une fois mon petit neveu, en rigolant: "dis donc tonton, donc si la lutte contre le blanchiment de l'argent est efficace, ceci voudra dire que faute de blanchiment, nous aurons de l'argent sale"? ( ce n'est pas faux quelque part) :)

Jean-Pierre EL KHOURY

06 h 50, le 14 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • Comme me l'a dit une fois mon petit neveu, en rigolant: "dis donc tonton, donc si la lutte contre le blanchiment de l'argent est efficace, ceci voudra dire que faute de blanchiment, nous aurons de l'argent sale"? ( ce n'est pas faux quelque part) :)

    Jean-Pierre EL KHOURY

    06 h 50, le 14 septembre 2012

  • Chouette ! On ne verra donc plus de twin-towers pousser partout à tort et à travers.

    Robert Malek

    04 h 43, le 14 septembre 2012

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