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À La Une - Grand Sérail

Mikati : Si la Syrie tente de faire exploser le Liban, nous prendrons les mesures nécessaires

La prise de position du Premier ministre sur le dossier Samaha et sur les relations libano-syriennes marque un nouveau pas dans son émancipation prudente du régime en place à Damas.

Le Premier ministre, Nagib Mikati, a pris la parole hier pour tenter de tracer de nouveaux horizons à la jeunesse libanaise. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre Nagib Mikati s’est entretenu hier avec les journalistes accrédités au Grand Sérail annonçant de nouvelles prises de position sur le dossier Samaha et sur les relations à ce sujet avec la Syrie. « Tous les éléments de preuve et tous les aveux recueillis jusque-là prouvent que les faits du dossier Samaha ont effectivement eu lieu », a affirmé Nagib Mikati, en référence à la tentative, planifiée par l’ancien ministre et député Michel Samaha, pour perpétrer des attentats aux explosifs dans le Akkar. Quant à savoir « qui en est responsable (...), ceci relève du pouvoir judiciaire, qui accomplit pleinement son rôle. Nous exprimerons notre jugement lorsque la décision de justice sera prononcée ». Il a rappelé avoir « salué le travail des Forces de sécurité intérieure et de leurs services de renseignements, qui ont fait éviter au Liban des incidents très graves ». « Depuis leur création jusqu’à ce jour, les services de renseignements des FSI font du bon travail, dans l’intérêt du pays et de sa sécurité », a-t-il souligné, contrecarrant les traditionnelles attaques du 8 Mars contre ce service des Forces de sécurité intérieure.
De plus, Nagib Mikati a formulé en termes clairs les limites de la politique de distanciation. « Nous nous distancions de l’ingérence dans les affaires syriennes internes, mais lorsque des obus syriens atterrissent sur des régions libanaises, nous ne nous distancions pas, nous protestons », a-t-il affirmé. Poursuivant sur sa lancée, il a ajouté que « s’il existe des tentatives, de la part de la Syrie, de faire exploser le Liban, nous ne nous en distancierons pas et prendrons les mesures nécessaires ».

Le Hezb et la rencontre Joumblatt-Hariri
Interrogé sur le mémorandum du 14 Mars, appelant notamment à abolir les accords bilatéraux et expulser l’ambassadeur syrien, le Premier ministre a souligné que « l’impossible a été fait en faveur des relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie, mais le moment est-il aujourd’hui opportun pour les réexaminer ? La partie syrienne est-elle capable d’en débattre à la lumière des circonstances actuelles ? Aussi haut que s’élèvent les voix pour remettre en cause les relations diplomatiques, ce sujet ne peut être traité qu’avec calme et sagesse, en prenant compte d’abord de l’intérêt du Liban ». « Même l’opposition, si elle se trouvait au pouvoir aujourd’hui, ne serait pas allée jusqu’au bout de ces revendications », a-t-il expliqué, sans toutefois fustiger le mémorandum du 14 Mars à l’instar de certaines figures du Hezbollah. « Je défie quiconque prétend que le gouvernement s’est montré complaisant avec le régime syrien et tout autre régime. Même le Hezbollah est à pied d’égalité avec le reste des composantes du cabinet, que d’aucuns avaient qualifié de gouvernement du Hezbollah », a-t-il ajouté.
S’agissant d’ailleurs de la rencontre du leader du Front de lutte nationale Walid Joumblatt avec l’ancien Premier ministre Saad Hariri mardi dernier à Paris, Nagib Mikati a dit accueillir « de tout cœur » cette rencontre, « comme d’ailleurs toute rencontre entre Libanais ». Il n’a pas manqué de préciser s’être entretenu avec Walid Joumblatt avant son départ pour Paris. La rencontre Joumblatt-Hariri « n’est pas une menace au maintien du cabinet. D’ailleurs, ce qui m’est parvenu de Walid bey avant et après cette réunion indique que le dossier ministériel n’a pas été évoqué et que la réunion s’est centrée sur la loi électorale et la situation en Syrie ».
C’est d’ailleurs avec une détermination renforcée que Nagib Mikati a défendu le maintien du gouvernement. « Je viens aujourd’hui insister sur la continuité du cabinet, qui poursuit son travail avec sérieux et efficacité. » Il a reconnu avoir été contraint de faire planer, à certains moments, le risque de sa démission, « afin de pouvoir prendre les décisions convenables, comme pour le financement du Tribunal spécial pour le Liban ». Et même s’il avait évoqué l’opportunité de former un gouvernement d’union nationale, il a relevé « l’absence aujourd’hui de tout consensus sur un gouvernement alternatif, le seul substitut à l’actuel gouvernement sera donc le vide ». Dans ce contexte, le Premier ministre a commenté positivement, les qualifiant de « normales », les critiques adressées par le président de la Chambre Nabih Berry contre « la lenteur » du rendement ministériel. « Dès aujourd’hui, le gouvernement s’activera à tous les niveaux, à commencer, à partir de cette semaine, par l’adjudication des travaux liés à la mise en œuvre du plan de l’électricité et de la réhabilitation des deux centrales de Jiyé et de Zouk. De même, les bateaux producteurs d’électricité arriveront bientôt », a-t-il annoncé. Il s’est également montré positif quant au dénouement proche du dossier des dix otages libanais en Syrie, en veillant à souligner par ailleurs, sur le dossier des deux cheikhs, que la libération des trois soldats de l’armée, arrêtés depuis 95 jours dans cette affaire, « ne signifie pas leur innocence, puisque les procès se poursuivent ».
S’agissant enfin du projet de loi électorale soumis au vote du Parlement, Nagib Mikati a réitéré son appui à « l’inclusion de Denniyé et de Minié dans la circonscription de Tripoli ». « Nous n’avons l’intention de nuire aux intérêts de personne, et que le Parlement décide de ce qu’il trouve convenable », a-t-il conclu.
Par ailleurs, le Premier ministre a reçu hier la chef de la Délégation de l’Union européenne, l’ambassadrice Angelina Eichhorst. Il s’est également entretenu avec le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, qui lui a fait état d’une situation financière actuelle « positive ».

 

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