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À La Une - Liban

Sleiman ferme face aux pressions de Damas

Le président libanais a émis l’espoir qu’aucune instance officielle syrienne n’est impliquée dans l’affaire des explosifs que transportait l’ancien ministre Michel Samaha.

Le président de la République a posé la première pierre du port de Amchit. Photo Dalati-Nohra

Retour aux sources, samedi, pour le président Michel Sleiman qui a effectué une tournée dans sa région d’origine, Amchit, où il a notamment posé la première pierre pour les travaux de réhabilitation et d’élargissement du port de pêcheurs dans la localité. Le chef de l’État a été accueilli à Amchit par le ministre des Travaux publics, Ghazi Aridi, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, le ministre de l’Environnement, Nazem Khoury, le député Walid Khoury, le président du conseil municipal de Amchit, Antoine Issa, et de nombreuses autres personnalités de la région.
Après la cérémonie de pose de la première pierre, le ministre Aridi a prononcé une courte allocution dans laquelle il a mis l’accent sur les réalisations effectuées sur le plan des travaux publics depuis le début du mandat du président Sleiman. M. Aridi a notamment indiqué dans ce cadre que depuis le début du mandat présidentiel actuel, le montant des projets mis en chantier par le ministère des TP s’élève à près d’un milliard de dollars, dans toutes les régions du pays.


Prenant à son tour la parole, le président Sleiman s’est montré résolument optimiste quant à l’avenir du Liban à l’ombre des bouleversements qui se produisent dans la région. Le chef de l’État a commencé par souligner que « les véritables alliés du président sont ceux qui mettent en application l’accord de Taëf, plus particulièrement pour ce qui a trait au développement équilibré, prévu par Taëf ». « En dépit des difficultés auxquelles nous sommes confrontés, les investissements sont bons au Liban, a déclaré le président Sleiman. L’État investit (...) et les investissements dans le pays, sous l’égide d’IDAL, ont atteint cette année un niveau double de celui de l’année dernière ou même de 2010. »
Le président Sleiman a d’autre part déclaré que « nous devons contribuer à entretenir le climat propice aux investissements ». « Un tel climat, a-t-il souligné, ne saurait être assuré que grâce à la stabilité sur le plan de la sécurité et grâce à la réputation du Liban, et non pas en coupant les routes, en occupant les institutions, en organisant des sit-in au Nord et au Sud, ou en s’en prenant aux pays frères et amis. Nous devons tous contribuer à instaurer un climat positif plutôt que de nous préoccuper de notre intérêt électoral. »


Le chef de l’État a rappelé par ailleurs la teneur de la déclaration de Baabda rendue publique à l’issue d’une des séances de dialogue national, notamment pour ce qui a trait à « la neutralité du Liban ». « Il faut éviter de nuire à la neutralité du Liban en se livrant à des actions petites et inutiles, a encore déclaré le président Sleiman. Le climat constructif ne saurait être assuré en critiquant les institutions nationales et en portant atteinte à leur dignité, en l’occurrence en critiquant l’armée ou la justice. Ce dont nous bénéficions au Liban, les pays arabes aimeraient bien en profiter » chez eux.

L’hommage à l’armée et aux FSI
Le président Sleiman a félicité l’armée pour la mission qu’elle accomplit. Il a évoqué à cet égard les perquisitions effectuées à la fin de la semaine dernière dans la banlieue sud, notamment à Roueiss, afin d’appréhender des personnes recherchées par la justice. « C’est moi qui ait demandé à l’armée d’effectuer cette mission et elle continuera à poursuivre les personnes recherchées, a déclaré le chef de l’État. J’espère que la justice soutiendra l’action de l’armée de manière à sanctionner les ravisseurs (des Syriens et du ressortissant turc) et à libérer les otages. »
Le chef de l’État a également félicité « les Forces de sécurité intérieure et le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel, notamment pour avoir saisi les explosifs » transportés par l’ancien ministre Michel Samaha. « Si ces explosifs avaient été déclenchés, a-t-il indiqué, ils auraient fait des centaines de victimes et de tués dans le pays. » Et d’ajouter sur ce plan, en évoquant l’affaire Michel Samaha : « Je ne reviendrai jamais sur les félicitations que j’ai adressées aux FSI. J’espère sincèrement qu’aucune instance officielle syrienne n’est impliquée dans cette affaire d’explosifs. »


Le président Sleiman a affirmé dans ce cadre qu’il n’a tenu aucune réunion secrète avec des responsables syriens lors de sa dernière visite à Téhéran. « La réunion a été publique, a-t-il souligné. L’initiative de cette rencontre est venue du chef du gouvernement syrien et du ministre syrien des Affaires étrangères. Ce sont eux qui sont venus vers moi et nous avons discuté de la situation. Je leur ai tenu les mêmes propos que j’ai tenus le lendemain de la découverte des explosifs. Je remercie Dieu que nous avons saisi ces explosifs. Nous ne lancerons pas d’accusations. L’affaire est entre les mains de la justice à qui je demande d’accomplir entièrement son devoir, sans hésitation et sans verser dans l’injustice. Nous avons accordé une couverture totale à la justice et aux services de sécurité. Nos décisions n’ont jamais été le fruit de la peur ou d’une quelconque menace. Elles ont toujours été fondées sur notre foi dans ce pays et sur notre attachement à sa dignité. Nous ne nous soumettrons jamais au chantage (...). Nous demandons à la justice et aux forces de sécurité de ne pas céder à la peur ou aux menaces. »


Le chef de l’État a également affirmé que « le Liban ne sera jamais plus un champ de manœuvres en vue de règlements de comptes ». « Nous avons opté dans le cadre de la déclaration de Baabda pour le principe de la neutralité, qui était une revendication libanaise depuis des décennies, a souligné le président Sleiman. Nous avons adopté ce principe et nous nous employons à le mettre en application. Le Liban ne sera jamais désormais un terrain pour régler des comptes. Le Liban est un espace de démocratie et de civilisation et non pas un champ de manœuvres. Le monde aura besoin du Liban dans les prochaines années du fait du pluralisme qui émerge autour de nous. »
Affirmant que « le Liban est voué à un avenir prospère régi par la démocratie », le président Sleiman a déclaré en conclusion : « Nous devons nous préparer à un avenir prospère à l’ombre de la démocratie dont nous bénéficions, sachant que tous les pays qui nous entourent deviendront des pays démocratiques. Nous ne nous prononçons pas sur l’identité de ceux qui gouverneront (les pays voisins). Ce qui nous intéresse c’est que la démocratie règne dans les pays arabes afin que nous puissions pratiquer notre démocratie d’une autre façon. »


Signalons enfin que dans le cadre de sa tournée dans sa localité d’origine, le président Sleiman s’est rendu dans le village de Blat avant de visiter l’église Mar Zakhia de Amchit et l’église Notre-Dame où il a assisté, samedi soir, à la messe célébrée à l’occasion de la fête de la naissance de la Vierge.

 

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