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Liban

Retour au calme à Tripoli sur fond d’appels à un désarmement de la ville

Un exemple des dégâts occasionnés par les combats de rues à Tripoli. Omar Ibrahim/Reuters

Le calme revient progressivement à Tripoli où des mesures renforcées de sécurité sont appliquées. Mais les craintes de dérapages persistent.
Les établissements de commerce ont rouvert hier leurs portes dans la ville, au terme d’une nuit calme rendue possible grâce aux mesures de sécurité mises en place par l’armée et les Forces de sécurité intérieure, qui ont intensifié les patrouilles et procédé à des contrôles d’identité dans tous les quartiers de la ville.
Parallèlement, les unités militaires ont mené une série de perquisitions à la recherche de fauteurs de troubles et d’éléments armés.
Selon des sources tripolitaines citées par l’agence locale al-Markaziya, le retour au calme est dû à trois facteurs combinés : la crainte d’une extension des troubles qui risquaient de menacer l’ensemble du pays, la cohésion qui s’est manifestée chez toutes les forces actives tripolitaines et l’identification des parties œuvrant pour attiser le conflit.
Le retour au calme est également favorisé par les contacts engagés par le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, dans le but de préparer le terrain à une réconciliation entre les voisins ennemis à Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen. M. Charbel s’est rendu hier auprès du chef du gouvernement, Nagib Mikati, avec qui il a effectué un tour d’horizon de l’état de la sécurité dans le pays, entre autres, dans le chef-lieu du Liban-Nord.
Recevant ensuite le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, qui a rendu compte au président Michel Sleiman du déploiement de l’armée à Tripoli, le Premier ministre a pris connaissance des étapes franchies par l’armée au niveau de la réalisation du plan de sécurité à Tripoli. Il a appelé la troupe à faire preuve d’un maximum de fermeté et arrêter tous les fauteurs de troubles.
Le souci de mettre le chef-lieu du Liban-Nord à l’abri de nouveaux débordements s’est reflété dans les déclarations de plusieurs responsables politiques et religieux, dont certains n’ont quand même pas caché leurs craintes de nouveaux dérapages.
Le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, Malek Chaar, a exprimé sa satisfaction du fait que la situation dans la ville est en train de s’améliorer, en assurant qu’il est hors de question de faire des concessions au sujet de tout ce qui a rapport à la sécurité. « Nous voulons combattre la volonté maléfique extérieure afin d’éviter toute discorde dans le pays », a ajouté le mufti dans une déclaration à al-Markaziya, en se disant persuadé que les troubles à Tripoli sont l’œuvre de parties étrangères. « Nous ne nous laisserons pas entraîner sur la voie d’un conflit interne », a-t-il martelé en accusant également « une cinquième colonne » d’avoir incendié des magasins appartenant à des alaouites. « Les Libanais vont être surpris d’apprendre que les auteurs de ces agissements ne sont pas des Tripolitains », a-t-il conclu.

Zahraman : Désarmer Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen
Au moment où le ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, qualifiait dans une interview à la radio d’ « excellente » la situation à Tripoli, en exprimant l’espoir que l’armée poursuivra l’application de son plan de sécurité, le député Khaled Zahraman se montrait plus sceptique, en affirmant, également à la radio, qu’« en dépit des efforts fournis pour faire cesser les combats, la situation peut à tout moment dégénérer ». Et pour cause : « Des solutions radicales font défaut », selon lui.
Estimant que le rétablissement du calme « n’est qu’une trêve proclamée une fois de plus », le député a déploré le fait que « jusqu’à présent, un feu vert n’a pas été donné à l’armée pour qu’elle ramasse les armes de la ville ». Il a invité « les parties qui assurent une couverture politique à Jabal Mohsen à la lever pour que les armes soient ramassées de ce secteur ». « À notre tour, a-t-il ajouté, nous nous engageons à remettre les armes de Bab el-Tebbaneh. »
Abondant dans le même sens, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a plaidé en faveur d’un désarmement de Tripoli. « Rien ne justifie la présence d’armes dans les ruelles et les rues de cette ville », a-t-il dit, avant d’appeler le gouvernement à autoriser l’armée « à frapper d’une main de fer les fauteurs de troubles au Liban et plus particulièrement à Tripoli, qui vivait en paix avant que des parties étrangères n’y sèment les troubles ».
Le chef du conseil de commandement du Mouvement de l’unification islamique, Hachem Minkara, a également demandé aux autorités d’« adopter des décisions fermes pour tout ce qui a trait à la sécurité », jugeant fondamental de mettre fin à la spirale de violence et la présence armée à Tripoli. Il a également préconisé l’organisation d’une conférence de dialogue entre toutes les parties prenantes au conflit.
Pour le député Riad Rahal, « la politique de la sécurité à l’amiable est devenue inacceptable ». Estimant que « les armes illégales doivent être ramassées de tout le territoire national », le parlementaire a plaidé pour un déploiement de l’armée à Jabal Mohsen. Il a fait assumer au gouvernement la responsabilité de tout atermoiement, en jugeant que le Liban-Nord est « mort économiquement ».
Le calme revient progressivement à Tripoli où des mesures renforcées de sécurité sont appliquées. Mais les craintes de dérapages persistent.Les établissements de commerce ont rouvert hier leurs portes dans la ville, au terme d’une nuit calme rendue possible grâce aux mesures de sécurité mises en place par l’armée et les Forces de sécurité intérieure, qui ont intensifié les...

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L'Appel au désarmement complet de la Ville, même des armes personnelles, maison par maison, date d'au moins un an. Qui refuse, et pourquoi ? C'est bien connu. A l'ETAT et ses Institutions sécuritaires, et l'Armée en premier lieu, de répondre positivement à l'Appel en prenant les mesures nécessaires...

SAKR LEBNAN

00 h 34, le 28 août 2012

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Commentaires (1)

  • L'Appel au désarmement complet de la Ville, même des armes personnelles, maison par maison, date d'au moins un an. Qui refuse, et pourquoi ? C'est bien connu. A l'ETAT et ses Institutions sécuritaires, et l'Armée en premier lieu, de répondre positivement à l'Appel en prenant les mesures nécessaires...

    SAKR LEBNAN

    00 h 34, le 28 août 2012

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