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Moyen Orient et Monde - Égypte

La thèse de master de Sidki Sobhi révèle ses vues islamistes de manière inédite

Le nouveau numéro deux de l’armée estime entre autres nécessaire le départ des troupes US du Moyen-Orient.
Le nouveau numéro deux de l’armée égyptienne Sidki Sobhi estime que les troupes américaines devraient se retirer du Moyen-Orient, révèle une thèse qu’il a écrite en 2005, alors qu’il suivait un master d’études stratégiques à l’école militaire américaine. Disponible sur le site du département américain de la Défense et mis au jour par un blogueur, Issandr el-Amrani, ce texte écrit par le nouveau chef d’état-major des armées, Sidki Sobhi, offre une plongée rare dans les pensées d’un haut commandant de l’armée égyptienne, traditionnellement très repliée sur elle-même. Il y avait un « manque profond de compréhension et de communication » entre les responsables de la politique étrangère au sein de l’administration américaine et les gouvernements de la région, a ainsi écrit Sobhi. Depuis, Barack Obama a tenté de changer la politique de Washington dans la région, notamment par le biais du discours du Caire en 2009. Sidki Sobhi explique cette incompréhension par le fait que les décideurs américains travaillaient dans un système démocratique purement laïc, alors que « la religion musulmane est profondément liée, à plusieurs niveaux, au fonctionnement de la plupart des gouvernements arabes et de leurs sociétés respectives ». Selon lui, le processus de démocratisation « doit avoir et prévoir une légitimité politique, sociale, culturelle et religieuse. Autrement dit, ce processus de démocratisation doit être d’origine purement intérieure ». Il invite donc Washington à adopter un « nouveau plan Marshall » pour restaurer son influence dans la région, faisant référence au plan d’aide aux pays européens mis en place par l’administration américaine au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Et dans la conclusion de sa thèse de 10 600 mots, Sobhi ajoute que « les États-Unis devraient poursuivre leurs objectifs stratégiques dans la région par des moyens socio-économiques et par l’application impartiale des règles internationales », une référence à ce qu’il nomme auparavant la relation « partiale » entre les États-Unis et Israël.
Bien que la présence de troupes américaines au Moyen-Orient soit fortement contestée dans la région, il est tout à fait inhabituel de voir cette opinion être exprimée aussi clairement par un personnage important de l’armée d’Égypte.
Âgé de 56 ans, Sidki Sobhi a été nommé dimanche chef d’état-major des armées par le président Mohammad Morsi qui, six mois après son entrée en fonctions, a décidé à la surprise générale de renvoyer les deux principaux commandants de la toute-puissante armée égyptienne, dont le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense de Moubarak pendant vingt ans. Restés dans l’ombre pendant des décennies, les généraux avaient dû sortir de leur réserve pour assurer l’intérim au lendemain du renversement populaire de Hosni Moubarak, lui-même ancien commandant de l’armée de l’air, en février 2011. Même s’ils ont donné des interviews et des conférences de presse, ils ont rarement pris position en public sur ce que seraient les grandes lignes politiques au-delà de la seule période de transition, notamment le rapport crucial entretenu avec les États-Unis, qui apportent une aide annuelle de 1,3 milliard de dollars à l’armée égyptienne et forment de nombreux officiers.

(Source : Reuters)
Le nouveau numéro deux de l’armée égyptienne Sidki Sobhi estime que les troupes américaines devraient se retirer du Moyen-Orient, révèle une thèse qu’il a écrite en 2005, alors qu’il suivait un master d’études stratégiques à l’école militaire américaine. Disponible sur le site du département américain de la Défense et mis au jour par un blogueur, Issandr el-Amrani, ce...

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