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À La Une - Insolite

Pour concilier charia et travail des femmes, l'Arabie se dote d'une cité industrielle sur mesure

Des sections seront réservées aux femmes dans les zones de production des usines.

Une cité industrielle où les Saoudiennes pourront travailler devrait bientôt voir le jour en Arabie. Photo d'archives/

Entre une application rigoriste de la charia et les appels au respect des droits de la femme, l'Arabie saoudite botte en touche.

 

Le royaume a ainsi validé la construction d'une ville industrielle à Hafouf (Est du pays), où les Saoudiennes pourront exercer leur droit au travail, dans un pays qui impose une stricte ségrégation des sexes, rapporte le journal saoudien al-Eqtissadiya. Ce projet vise à créer des emplois pour les femmes sans porter atteinte à la charia. Elles pourront y travailler, y employer d'autres femmes ou y investir.

 

Ce projet, une première dans le royaume ultra-conservateur, devrait être suivi par la construction d'autres cités industrielles réparties dans toutes les régions du pays, affirme au journal saoudien Saleh el-Rachid, le directeur général de Modon, l'Autorité saoudienne de la propriété industrielle, qui supervise le projet.

 

Selon le site de Modon, la zone dédiée au projet hébergera 50 projets industriels. Modon "fournira des terrains à des prix réduits à des hommes et femmes d'affaires pour qu'ils y établissent leur projet. (...) Des sections seront réservées aux femmes dans les zones de production des usines. Ainsi, la cité n'est par fermée ou réservée aux femmes uniquement". L'objectif de ces sections réservées aux femmes et spécialement équipées pour elle étant qu'elles "puissent travailler dans un environnement et dans des conditions qui respectent les règles de l'islam".

 

De manière générale, en matière d'accès au marché du travail, les Saoudiennes sont sévèrement pénalisées. Ce n'est par exemple que depuis janvier dernier que les Saoudiennes peuvent travailler dans les magasins de lingerie féminine du royaume.

 

Selon M. el-Rachid cité par al-Eqtissadiya, la nouvelle ville sera spécialisée dans les industries textile, pharmaceutique et agro-alimentaire. Le projet, qui sera finalisé l'année prochaine, créera près de 5.000 emplois.

Pour faciliter les déplacements des femmes entre leur domicile et leur lieu de travail, l'implantation de Hafouf a été décidée à proximité des quartiers résidentiels, a indiqué le président de Modon. Un détail qui a son importance dans un pays où les femmes n'ont pas le droit de conduire.

 

Aucune loi ne leur interdit de conduire, mais les autorités se fondent sur un édit religieux (fatwa) dans lequel de puissants religieux et des représentants des milieux conservateurs se disent contre le droit de la femme de conduire. Les femmes doivent donc engager un chauffeur ou, si elles n'en ont pas les moyens, dépendre du bon vouloir des hommes de leur famille. 

Pour obtenir ce droit, des militantes ont lancé une campagne active, Women2Drive, sur Facebook et Twitter (@Women2Drive). Elles ont également mis en ligne une pétition adressée au roi Abdallah, un prudent réformateur qui a accordé le droit de vote aux femmes à partir des prochaines élections municipales en 2015.

 

(Lire aussi : Les Saoudiennes remontent au créneau pour avoir le droit de conduire)

 

Le secteur du travail n'est pas le seul dans lequel les Saoudiennes voient leurs droits restreints.

Jusqu'aux jeux olympiques de Londres, qui viennent de s'achever, Riyad n'envoyait pas de ressortissantes aux JO. Cette année, l'Arabie saoudite a autorisé pour la première fois deux Saoudiennes, Wojdan Ali Seraj Abdulrahim Shaherkani et Sarah Attar, à participer aux Jeux de Londres, à condition qu'elles respectent un code vestimentaire strict. 

 

(Lire aussi : Sarah et Wojdan : deux athlètes saoudiennes qui inspirent les uns et rendent fous les autres)

 

La participation de ces deux Saoudiennes aux JO a suscité des applaudissements, des encouragements, mais également des critiques sévères, notamment de la part des ultra-conservateurs.

 

  

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