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Au bout de vingt-six ans, un Libanais échappe aux geôles syriennes ...

Les familles des détenus, qui observent un sit-in permanent depuis plus de six ans dans le centre-ville de Beyrouth, ont les yeux rivés sur les bouleversements en Syrie.

La tente, qui abrite depuis plus de six ans les familles des Libanais détenus en Syrie, ornée des photos de leurs proches.

La révolution en cours en Syrie pourrait bien déboucher sur un dénouement heureux pour certains Libanais qui croupissent depuis des décennies dans les prisons syriennes. Mais les bouleversements en cours sont quand même perçus avec appréhension par plusieurs familles de détenus qui, face à la barbarie pratiquée par le régime baassiste contre son peuple, n’osent pas espérer pouvoir revoir leurs proches.

 

Pourtant un tel déblocage positif ne semble pas totalement illusoire. C’est du moins ce qu’illustre le cas d’un ancien détenu à la prison de Hassaké, libéré il y a trois mois. Aucune indication n’a été fournie sur les circonstances de sa libération, notamment sur le fait de savoir s’il a été libéré par les révolutionnaires ou par le pouvoir en place.


L’heureux ex-détenu, qui a requis l’anonymat et qui refuse de s’adresser à la presse, « était détenu depuis vingt-six ans en Syrie », confie à L’Orient-Le Jour le porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil), Ghazi Aad. « Son nom ne figurait pas sur nos listes, poursuit-il. Pendant vingt et un ans, ses parents l’ont cherché et ont fini par savoir où il se trouvait. Ils ont pu le visiter. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils n’ont pas communiqué son nom à Solide. Par ailleurs, certains opposants syriens, qui étaient aussi détenus en Syrie, sont rentrés en contact avec nous et nous ont fourni les noms de plusieurs personnes portées disparues qui figurent sur nos listes et qui seraient encore vivantes. »


« Il s’agit de deux avancées positives majeures dans le dossier des détenus libanais en Syrie, affirme Ghazi Aad. Nous espérons pouvoir connaître le sort de nombreuses personnes portées disparues, soit par le biais d’anciens détenus soit à la faveur de la chute des services de sécurité qui règnent sur les prisons, ce qui permettra de dévoiler des vérités, comme cela a été le cas dans d’autres pays. »


Entre-temps, les parents qui observent un sit-in permanent depuis plus de six ans dans le jardin Gibran Khalil Gibran, au centre-ville, ont les yeux rivés sur les bouleversements en Syrie. Patiemment, ils attendent, comme ils le font d’ailleurs depuis plus de trente ans, des indices qui pourraient enfin les fixer sur le sort de leurs proches.


« Une action sur le terrain ne peut pas influencer l’aboutissement des événements en Syrie, précise Ghazi Aad. Si nous entreprenons une telle action, elle sera dirigée contre le gouvernement libanais, qui se complaît dans sa politique d’atermoiement, pour l’appeler à former une commission nationale chargée du dossier des victimes de disparition forcée. »

La révolution en cours en Syrie pourrait bien déboucher sur un dénouement heureux pour certains Libanais qui croupissent depuis des décennies dans les prisons syriennes. Mais les bouleversements en cours sont quand même perçus avec appréhension par plusieurs familles de détenus qui, face à la barbarie pratiquée par le régime baassiste contre son peuple, n’osent pas espérer pouvoir...

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