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À La Une - Liban-Syrie

Violations syriennes à la frontière libanaise : Mansour louvoie, l'ambassadeur syrien proteste

Le chef de la diplomatie libanaise évite de convoquer Ali Abdel Karim Ali.

Le ministre libanais des Affaires étrangères Adnan Mansour. Photo Archives /

L'ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdel Karim Ali a annoncé mercredi, dans un entretien avec la chaîne de télévision LBC, avoir envoyé au ministère libanais des Affaires étrangères une lettre de protestation concernant les "violations libanaises" de la frontière avec la Syrie.

 

Le message de la Syrie demande au Liban "de renforcer la surveillance à la frontière afin d'empêcher de telles violations, qui vont des coups de feu à la contrebande d'arme, en passant par les infiltrations vers le territoire syrien".

 

Plus tôt dans la journée, le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour a affirmé avoir "adressé" à l’ambassadeur syrien à Beyrouth, Ali Abdel Karim Ali, une note dans laquelle il est fait mention des dernières violations syriennes de la souveraineté libanaise, demandant d'"éviter" que ces violations se répètent.

 

M. Mansour a précisé que cette note ne comporte pas de "protestation" mais fait uniquement "mention" des violations syriennes. Il a affirmé que celles-ci "ne sont pas préméditées".

 

Selon une source au ministère des Affaires étrangères, la note a été transmise à l'ambassadeur syrien, que le ministre n'a pas voulu convoquer, comme le veut l'usage diplomatique.

 

Le chef de l'Etat avait protesté lundi, pour la première fois dans l'histoire récente entre les deux pays voisins, contre les violations syriennes de son territoire, notamment à la frontière nord.

 

Le président Sleiman avait demandé au chef de la diplomatie libanaise de remettre en main propre à l'ambassadeur une lettre de protestation suite à la dernière incursion d’une unité militaire syrienne en territoire libanais, le 22 juillet, dans la localité de Kaa, provoquant la fuite des habitants et la destruction de plusieurs maisons.

 

Le chef de la diplomatie a été accusé de court-circuiter la démarche du président Sleiman. Notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, indiquait hier que M. Mansour estimait qu’"il n’est pas nécessaire de convoquer l’ambassadeur de Syrie car il n’existe pas un développement urgent ou un danger justifiant une telle mesure". Pour M. Mansour, "la convocation n’est pas de mise entre frères".

 

Dans les milieux politiques, la démarche du président Sleiman a suscité divers commentaires.

Le ministre Samir Mokbel a ainsi appelé "tous les Libanais", à l’issue d’un entretien avec Mgr Élias Audi, à appuyer la démarche du chef de l’État et à se tenir à ses côtés sur ce plan.

Le député de l’opposition Ahmad Fatfat a vivement stigmatisé, de son côté, au terme d’une réunion avec M. Mansour, les propos tenus par M. Ali qui a publiquement critiqué, dans une interview télévisée, la démarche du président de la République. "L’ambassadeur syrien a dépassé toutes les limites pour prétendre être le tuteur de la politique étrangère du Liban, a déclaré M. Fatfat. Il s’est permis ainsi d’adresser des critiques au président de la République, ce qui est inadmissible. Nous estimons que la lettre de protestation est le minimum requis. L’expulsion de l’ambassadeur syrien est devenue la demande de nombreux Libanais."

 

Abondant dans le même sens, le député Akram Chehayeb a également demandé l’expulsion de l’ambassadeur syrien et condamné la réaction de M. Ali à la protestation du président Sleiman.

 

Dans une déclaration publiée mardi par le quotidien as-Safir, l'ambassadeur syrien a critiqué les déclarations du chef de l’État, estimant que c'était "plutôt à la Syrie de protester car elle est visée par des tirs depuis le côté libanais de la frontière, qui font des martyrs du côté syrien". Il a estimé que "ces violations portent atteinte aux relations fraternelles" entre les deux pays.

 

Le rassemblement des partis et des personnalités fidèles au pouvoir de Bachar el-Assad a, pour sa part, critiqué la démarche du chef de l’État, rappelant "l’appui de la Syrie à la résistance".

L'ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdel Karim Ali a annoncé mercredi, dans un entretien avec la chaîne de télévision LBC, avoir envoyé au ministère libanais des Affaires étrangères une lettre de protestation concernant les "violations libanaises" de la frontière avec la Syrie.
 
Le message de la Syrie demande au Liban "de renforcer la surveillance à la frontière afin d'empêcher de...

commentaires (11)

Quand l'absurde à l'incohérent s'allie, on comprend les choses de travers... et on s'en félicite !

SAKR LEBNAN

05 h 44, le 26 juillet 2012

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Commentaires (11)

  • Quand l'absurde à l'incohérent s'allie, on comprend les choses de travers... et on s'en félicite !

    SAKR LEBNAN

    05 h 44, le 26 juillet 2012

  • LOL !

    Robert Malek

    05 h 06, le 26 juillet 2012

  • Excellent ministre ce Mansour qui va éviter une fois de plus des gros soucis à notre pays! Avant de dire quoi que ce soit à nos amis Syriens, ils faudra que nous soyons en mesure de contrôler nos frontières afin qu'armes et terroristes (qui finiront par nous foutre la nique à nous comme jadis la palestoches) ne transitent vers la Syrie à travers nos frontières passoires. Que mon président m'excuse, mais Mansour lui sauve la mise et la face, face à la connelly et mériterait un cadeau de sa part... il peut profiter de l'occasion des fêtes de la fin de Ramadan!

    Ali Farhat

    18 h 12, le 25 juillet 2012

  • Y a pas que le sbire qui doit etre mis a la porte mais certainement l'ambassadeur Syrien aussi et avant tout! Ce sinistre personnage se permet de publiquement critiquer le President de la Republique et on laisse faire? Jamais! Michel Sleiman est notre President et on refuse qu'un quelconque individu -meme moins que quelconque dans ce cas- se permette ce manque a tous les usages. Notre gouvernement doit exiger des excuses du gouvernement Syrien et surtout le limogeage immediat de leur ambassadeur! Et honte aux autres sbires, honte surtout a Michel Aoun qui assure une couverture permanente et inconditionnee a tous les actes et mefaits commis contre la Republique.

    Fady Challita

    17 h 40, le 25 juillet 2012

  • Il ne reste plus à dire que quelques mots sur cette question : Le ministre sbire du haut commissaire doit être mis d'urgence à la porte du palais Bustros. Aux députés du 14 Mars de le faire à travers une motion de censure au Parlement. D'autant plus que, dans le cas, ils ont le vote du bloc de Joumblatt. On attend donc qu'ils agissent

    Halim Abou Chacra

    13 h 37, le 25 juillet 2012

  • Darabni ou baka.... Saba2ni ou chtaka...

    SAKR LEBNAN

    13 h 35, le 25 juillet 2012

  • message clair ou sa loyaute reside!

    Rbeiz Joanna

    13 h 17, le 25 juillet 2012

  • Diplomatie timide du ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour qui ne veut pas jouer pas un rôle plus important dans les relations entre la Syrie et le Liban en solidarité avec Amal son parti Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 32, le 25 juillet 2012

  • (lettre suite) "Sinon j'espère que la famille va bien. Moi ça va, je me la coule douce car j'attends... euh, j'attends quoi ?... Ben j'attends, comme d'habitude. On attend tous de vous voir bientôt chez nous avec vos armes chimiques dont nous sommes très fiers, et on attend surtout vos ordres. N'hésitez pas. Je profite de cette occasion pour te présenter une huitième fois mes condoléances pour nos chers amis assassinés, ceux-là mêmes qui ont fait la grandeur du Liban et que seul un homme comme toi peut remplacer. Transmets ma plus profonde sympathie à Bachar, Asma, Maher et toute cette magnifique famille qui fait plus de bien à son peuple que n'importe quel autre dirigeant. Je t'aime. Ton dévoué, Adnane."

    Robert Malek

    08 h 16, le 25 juillet 2012

  • J'ai intercepté la lettre que Mansour a envoyée à Ali Abdel Karim Ali. La voici. "Mon cher Ali, je t'écris cette petite note pour régler un tout petit malentendu qui, j'espère, ne t'a pas trop indisposé. Tu sais, il ne faut pas trop lui en vouloir au Président, je ne sais pas ce qui lui a pris, il n'a pas dû prendre ses gouttes hier matin. J'ai juste été lui dire qu'il n'y avait aucun problème, que les frontaliers libanais étaient on ne peut plus heureux de recevoir les bombes syriennes sur la tête et d'accueillir vos merveilleux soldats dans leurs villages. Ô combien je les comprends, vous nous manquez tellement... Je sais que tu es très occupé à soutenir notre ami Bachar dans sa guerre sans merci contre les femmes et les enfants de ton pays (et tu sais combien je vous appuie sans limites), voilà pourquoi je n'ai pas voulu te déranger et te convoquer. De plus, pour si peu... Alors voilà, juste pour ménager certaines susceptibilités, je t'envoie cette petite note pour te dire qu'il paraît que les vaillantes et valeureuses troupes syriennes s'approchent parfois de nos frontières. Mais bon, je te dis ça comme ça, n'en tiens pas compte, on s'en fout, surtout que tu sais aussi bien que moi qu'il n'y a pas de frontières entre nos deux magnifiques pays frères." (à suivre)

    Robert Malek

    08 h 14, le 25 juillet 2012

  • On peut pas le foutre a la porte a ce detestable energumene? Lui et son ambassadeur Syrien! Ils font la paire, tiens!

    Fady Challita

    07 h 18, le 25 juillet 2012

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